Attention, ne tombez pas dans le piège. Malgré les apparences, Go Go Beckham n'est pas un nouveau soft de foot sur portable. Visiblement soucieux de faire fructifier son investissement, Rage nous livre ici un titre qui n'a plus grand rapport avec le foot. L'éditeur a décidé d'envoyer Sir Beckham sauver une île imaginaire d'un dictateur charismatique. Un jeu de plates-formes aux implications géo-politiques à peine voilées.
Alors, là, si ça s'appelle pas vouloir faire tourner la machine à fric, ça. Et puis bonjour le scénar': aller sauver une île d'un dictateur nommé Mister Woe, en incarnant un héros populaire et emblématique en Angleterre. A croire que Rage s'est mis en tête d'éveiller la conscience prolétarienne chez les joueurs afin de provoquer la venue du grand soir façon british et... Non en fait je pense qu'ils espèrent juste vendre un mauvais jeu avec un nom qui figure en une de tous les tabloïds jour après jour. Donc j'en reviens à mes moutons pour vous dire que GGB n'est rien d'autre qu'un jeu de plates-formes qui repompe sans vergogne des titres fameux tel que Yoshi's Island, et surtout l'antique Soccer Kid. C'est donc au sein d'environnements reprenant le style graphique « nintendonien » que vous évoluerez, balle au pied et prèt à frapper malotrus et blocs rocheux. En gros, le héros, doit traverser des niveaux dans lesquels vous trouverez principalement trois choses : des monstres que vous devrez zigouiller en deux coups de ballon, des bonus, que vous devrez choper avec le ballon et enfin, des verrous que vous devrez débloquer avec... le ballon. Verrous qui serviront à libérer l'accès à la sortie du niveau. Et voilà, vous savez tout.
Oui, tout, car le gameplay se limite à ça. Envoyer le ballon ou vous voulez du moment que vous l'envoyez quelque part. Alors, oui, c'est rigolo au début, mais ça devient vite très ennuyeux (à tel point que j'ai failli m'endormir en sursaut). Donc je vous résume le jeu : récolter des bonus, tuer des bêtes, ouvrir des verrous. C'est vu, vu et revu. Pourtant, cette formule fonctionne bien d'habitude... si c'est bien fait et agrémenté de deux ou trois petites choses qui donnent du goût. Mais là franchement, c'est mortel. En plus le jeu est d'une facilité déconcertante, alors question challenge, on repassera. Le titre essaie bien de nous faire croire qu'il a un gameplay évolutif, mais ce n'est qu'un coup d'esbroufe qui consiste à vous dire, à chaque nouveau level, des trucs que vous savez déjà. Genre, on vous prend pas pour des truffes mais limite (« Tu peux envoyer le ballon en sautant », merci)
Et cette palpable vacuité (oui, la vacuité peut-être palpable s'il y en a vraiment beaucoup) concerne le gameplay tout autant que la réalisation. Il est vrai que les décors ne sont pas moches, presque chouettes même. On y retrouve l'inspiration des titres cités plus haut (Yoshi's Island, pour une bonne part) D'une manière générale, l'esthétique penche vers le mignon, le rond, le coloré mais les mondes restent cruellement vides, froids et sans vie. Une pâle imitation de ce que les jeux de plates-formes ont pu connaître de mieux en la matière. Et la bande son n'est franchement pas mieux, elle serait plutôt pire. Les effets sont d'un autre âge (un côté NES pas très « up to date ») et les musiques vraiment peu variées et de surcroît pas terribles.
Donc Go ! Go ! Beckham est bien ce à quoi l'on s'attendait : un bel attrape nigaud. Un clone fade et sans saveur des plus grands jeux de plates-formes mais qui n'offre aucun challenge, aucun plaisir de jeu et surtout aucune âme. Beckham Go Go Home. Please.
- Graphismes12/20
Pas mal dans le fond, mais les niveaux sont vides et froids. Il manque un je-ne-sais quoi qui les rendrait plus accrocheurs. Ça sent trop le repompage de Yoshi ou Mario.
- Jouabilité11/20
Ah ben, ça le moins qu'on puisse dire c'est qu'on a vite le jeu en main. On saute, on lance le ballon et voilà, c'est dans la poche. Le gameplay est d'une grande pauvreté et on se lasse vite de lancer la baballe dans tous les sens.
- Durée de vie8/20
Alors là, le soft a tout gagné. Non seulement il est court et facile (5 mondes, de 10 niveaux minuscules) mais de toutes façons, on ne voit aucune raison d'y jouer tant le gameplay se montre inintéressant
- Bande son10/20
Je dirais moyen tendance bof. Les musiques son agaçantes et les effets préhistoriques. C'est pas une catastrophe, mais c'est quand même pas très bon.
- Scénario/
GGB n'est qu'un mauvais clone sans âme d'un Mario Advance ou d'un Yoshi's Island, le ballon de foot en plus. A tous points de vue le titre est loin d'égaler la qualité de ses concurrents. Entre une réalisation graphique correcte mais sans surprise et un gameplay dont on se désintéresse au bout de 20 minutes, le titre n'a pas grand chose pour lui. A la rigueur il peut occuper les plus jeunes entre deux Mario.. Que Beckham se contente de faire du foot et de nourrir sa Spice Girl anorexique, on ne s'en portera pas plus mal