Les plus âgés d'entre vous, ou les plus cultivés, sentent sûrement que leur browser biologique est en train d'effectuer une recherche sur leur disque dur organique à l'évocation de ce nom : Barbarian. Décidé à faire du recyclage, Titus nous sort une nouvelle version de cet antique, autant que mythique, titre d'action. Un jeu qui n'a plus grand chose à voir avec ses ancêtres, à quelque niveau que ce soit. Détails d'un come-back raté.
Et oui, Barbarian n'a rien à voir avec ce bon titre vieux d'une quinzaine d'années (déjà !). Alors de quoi est-il question ? D'un jeu de baston des familles, mais qui a pour lui d'avoir voulu apporter son lot de petites innovations. Malheureusement, le gameplay est loin de servir convenablement ces originalités. Barbarian nous transporte en plein milieu d'un monde de barbares (perspicace) dans lequel vous choisirez d'incarner l'un des 10 personnages jouables. J'en profite pour faire un premier reproche, 10 persos, c'est pas énorme. Ces héros seront bien sûr assez hétéroclites, du barbare permanenté (donc gentil et qui traîne un passé tragique) à la bête immonde (donc euh... immonde) le choix est qualitativement varié à défaut de l'être en quantité. Une fois votre héros sélectionné c'est parti pour la quête. Chaque personnage dispose d'une histoire propre qui vous est narrée entre chaque combat par une plaisante voix gutturale. Bon alors n'attendez pas des trucs super originaux. C'est plus du genre : « Truc est rentré du boulot et il a trouvé sa femme baignant dans son sang alors il part la venger ». Mais des petits détails viendront agrémenter le tout au cours de la progression. Ça donne un petit côté aventure (enfin, tout petit quand même) que l'on retrouvera avec le système de compétences. D'ailleurs je vais vous en parler.
En effet, deux autres points méritent notre attention. La jauge de magie et le niveau de compétence de votre personnage. Pendant les combats il vous sera possible d'utiliser la magie. Pour ce faire vous devez remplir une jauge à la manière d'un Bloody Roar (soit, en tapant sur tout ce qui semble plus ou moins vivant). Cette jauge vous permettra d'avoir recours à des sorts. Par exemple votre hache devient énorme, vous pouvez jetez des boules d'énergie, faire de combos qui tuent. Selon vos actes, les possibilité magiques varient (une projection n'offre pas la même « rune » qu'un lancer de rocher) etc. Sympa, mais pas forcément si original que cela. Le niveau de compétence quand à lui consiste à gagner des points d'XP au cours des affrontements et de les convertir en points de compétences (résistance, puissance, magie...). Ça par contre, dans un jeu de ce genre c'est plus original.
Il sera aussi possible d'utiliser les décors et d'attraper tout ce qui peut l'être, rocher, tronc d'arbre, colonne, ennemi (oui, oui) et de le balancer sur votre adversaire. Au même titre, les arènes sont fermées mais composées de plusieurs lieux (à la manière de Dead Or Alive). Ce qui donnera lieux à quelques vols planés quand vous passerez de l'un à l'autre. Un mode multijoueur vous proposera quant à lui de livrer des affrontement mêlant jusqu'à 8 protagonistes, 4 humains et 4 bots. Ça fait un paquet de monde. Tout cela à l'air sympa comme ça, mais voilà que j'en arrive à la section des « mais ». Le gros défaut de ce jeu c'est son gameplay. Et ça, ça ne pardonne pas. Premier reproche, le gameplay est hyper-répétitif et très pauvre (2 touches d'attaque, 2 de magie). De plus, les commandes manquent cruellement de précision et répondent assez mal. Pour être plus clair, tout cela fait très brouillon, on fait un peu n'importe quoi, les combats sont très confus et finalement l'aspect bourrin qui aurait pu faire le charme du jeu finit par agacer. Ne cherchez pas une once de technique dans ce jeu. Si vous commencez à vouloir contrôler quoi que ce soit, vous allez vous faire arranger la face en moins de deux par le CPU. Car ici c'est bien simple, on se jette sur l'autre et on ne le lâche surtout pas avant qu'il soit ratatiné. Ah, si, avant il faut trouver la bonne combine pour lui faire sa tête tranquillement. Pour untel il faudra monter sur une plate-forme et attendre qu'il se jette stupidement sur vous, pour un autre il faut utiliser une colonne etc. Inversement, le CPU peut aussi vous infliger une belle correction pendant que vous essayer tant bien que mal de réagir, ce qui, vu la qualité de la maniabilité n'est pas évident. En attendant d'avoir trouvé le truc, on essaie de speeder pour frapper le premier mais bien souvent on en prend plein la tronche, on s'énerve et on se dit qu'on se ferait bien un Dead Or Alive ou un Tekken.
Question réalisation, il faut dire que Barbarian n'est pas vilain. L'ambiance Conan le Barbare est bien rendue, aussi bien au niveau visuel que sonore. Les graphismes sont de bonnes qualité, sans être révolutionnaires. Finalement, Barbarian est une déception. Non pas qu'on ait attendu de lui qu'il soit un Hit mais personnellement, les premières minutes de jeu me laissaient envisager un avenir meilleur. Le genre de titre sans grande prétention mais qui fait un excellent défouloir. Le truc qu'on ressort de temps en temps et auquel on joue en poussant des grands cris (avouez que vous le faites). En fin de compte, c'est après y avoir joué qu'on a vraiment besoin de se défouler. Dommage de gâcher un si grand nom et un titre qui aurait pu se monter beaucoup plus fun.
- Graphismes14/20
Des décors à l'ambiance héroic-fantasy façon glauque bien rendue. Les arènes sont vastes et assez nombreuses. Les personnages sont bien modélisés mais il n'y a pas de quoi pousser des cris d'extases non plus.
- Jouabilité8/20
C'est LE défaut du jeu. Un gameplay trop pauvre et répétitif et surtout des commandes qui répondent mal et s'avèrent beaucoup trop imprécises pour être efficaces. A vouloir être trop bourrin on rend le jeu presque impraticable. S'y on y ajoute la confusion lors de certains affrontement à plusieurs, c'est pas vraiment pas le pied.
- Durée de vie10/20
10 personnages, bon c'est correct mais ça fait quand même un peu « cheap » par rapport aux standards actuels. Mais le plus gros problème reste de savoir si on a vraiment envie de passer des heures sur ce titre répétitif.
- Bande son14/20
Les musiques sont discrètes et pas désagréables. Les effets sont assez quelconques mais restent plutôt satisfaisants. C'est pas du grand art mais il n'y a pas de quoi s'indigner pour autant.
- Scénario12/20
Alors, là, on m'aurait dit que je parlerai de scénario dans un jeu de baston ! Chaque personnage a sa petite histoire présentée par un conteur à la voix caverneuse entre les combats. Un motivation pour finir le jeu avec tous les persos afin de connaître le fin mot de l'histoire. Mais franchement cela n'apporte pas grand-chose.
Déception, c'est le mot qui me vient. Non pas que Barbarian eut fait naître en moi l'espoir qu'il soit une bombe mais le titre aurait put être assez poilant si son gameplay n'avait pas été aussi bâclé. Une réalisation correcte, une idée de base attrayante... C'est dommage. Mais du coup Barbarian est a ajouter à la longue liste des jeux potentiellement bons mais finalement foirés. A trop vouloir pousser le côté bourrin le titre perd une grosse partie de son intérêt et cet aspect n'est, finalement, même plus drôle, même pour les amateurs.