La GBA se fait la console des nostalgiques. En effet après l'adaptation de l'inénarrable Doom sur la petite portable Nintendo, c'est au tour d'un autre monument du jeu vidéo et du FPS de revenir d'outre-tombe : Wolfenstein 3D. C'est donc un véritable bon en arrière qui nous est proposé puisque c'est une dizaine d'années qui séparent le titre mythique et la console portable nouvelle génération.
Alors soyez prévenus d'entrée, Wolfenstein 3D c'est un vieux jeu. Si vous avez pris votre pied sur Ecks Vs Sever vous risquez de ne pas accrocher avec le titre d'ID Software à moins de craquer pour son charme old-school ou bien d'avoir le sentiment de faire un peu d'histoire en vous replongeant avidement dans ce qui fut une révolution dans l'univers du jeu vidéo. Alors j'entends d'ici les plus jeunes dire «Mouarf c'est ça le monument ??? Ce gros tas de pixels tout moche, sans détail et au gameplay basique !» Oui alors mes petits amis, avant que vous ne pétiez dans la soie sur votre PC de la mort qui tue, votre PSX, votre Super Nes ou au mieux sur votre Master System, il était un temps où on s'amusait durant des heures sur des jeux tout simples. Des jeux souvent très moches d'ailleurs et tournant sur des bécanes qui vous feraient sans doute sourire avec leur mémoire qui se comptait parfois en kilos ou encore avec des processeurs sur des machines plus puissantes dont la fréquence était comprise entre 16 et 33 Mhz ! Jouer à Wolfenstein 3D c'est donc se replonger à l'époque des 386 et 486 DX ou tout simplement la découvrir si on a pas connu.
Nous voici donc en pleine Seconde Guerre Mondiale cherchant fuir un complexe allemand du genre bien gardé. Le tout se déroule bien entendu à la première personne puisque nous sommes en présence du titre qui avec Doom juste après, a réussi à faire naître un genre : le FPS. Bien entendu, le joueur ayant déjà quelques titres à son actif trouvera le gameplay de Wolfenstein finalement assez basique. On ne pourra pas bien entendu dire le contraire puisque l'on se contente ici d'arpenter les longs niveaux souvent labyrinthiques de dégommer tout ennemi se présentant et de récolter armes, munitions, vie et trésors. La progression qui en découle se veut donc très linéaire parfois même ennuyeuse lorsqu'il faut aller chercher une clé pour revenir à la porte qu'elle permet d'ouvrir et faire ensuite rigoureusement la même chose dans le niveau d'après. Les ennemis sont cependant de plus en plus coriaces et c'est bien évidemment avec bonheur que l'on s'équipe progressivement d'armes de plus en plus meurtrières.
Alors en marge des graphismes particulièrement dépassés même finalement pour de la GBA c'est également au niveau de l'immersion que ça coince avec cette résurrection de Wolfenstein. L'écran de la portable crée en effet une distance que ne connaissait pas forcément le joueur qui arpentait en 1992 les couloirs de la forteresse sur son PC avec les yeux collés à l'écran. De même si l'on est habitué à davantage de réalisme dans l'environnement visuel comme pour Ecks Vs Sever par exemple, ici il faut se contenter de peu. Les textures sont d'une pauvreté rare, les personnages sont grossiers, leur animation d'un autre âge tout comme leur comportement qui inciterait volontiers à allumer un cierge pour louer les progrès de l'Intelligence Artificielle. On notera par ailleurs la lenteur des rotations laissant souvent le temps à un ennemi de vous coller quelques pruneaux avant que vous n'ayez le temps de vous retourner pour lui régler son sort.
Au niveau de la maniabilité pas de souci majeur en revanche. Les touches L et R permettent de strafer pour éviter les tirs allemands et l'on dispose d'une touche action ainsi que de la touche de tir qui suffisent pratiquement à elles seules d'exploiter l'ensemble des possibilités offertes par Wolfenstein. Petit reproche en revanche, il faut attendre la fin de chaque niveau pour sauvegarder sa partie. On recommence donc le niveau à son commencement en cas d'échec, ce qui a pour fâcheuse conséquence de rapidement devenir gavant quand on a pour habitude de crever juste avant de passer à l'étape suivante.
En somme, si les nostalgiques se féliciteront de pouvoir jouer à Wolfenstein 3D sur GBA force est de constater que le titre a pris un très net coup de vieux en 10 ans. Bien qu'assez fun, ce FPS fondateur d'un genre (avec le non moins célèbre Doom) s'adresse finalement aux collectionneurs qui seront sans doute ravis de le redécouvrir. Les autres et notamment les plus jeunes le trouveront sans doute assez éloigné de leurs attentes, eux qui sont habitués à des jeux d'une tout autre génération, offrant une bien meilleure qualité au niveau des graphismes et un gameplay un peu plus étoffé. A acquérir en connaissance de cause et en même temps à découvrir si ce n'est déjà fait, ne serait-ce que pour se coucher moins bête et aller à la rencontre d'une certaine histoire du jeu vidéo.
- Graphismes12/20
Un environnement visuel qui conserve quelque part un certain charme mais qui semble désormais totalement dépassé. Les textures sont pauvres les couleurs grossières, les animations lentes et sans finesse... en même temps il s'agit là d'un titre qui a dix ans et on le pardonnera bien volontiers même s'il est très éloigné des standards actuels.
- Jouabilité11/20
Une gameplay qui lui aussi semble d'un autre âge. L'intérêt de Wolfenstein 3D se situe surtout au niveau de la culture vidéo-ludique tant son gameplay se veut basique.
- Durée de vie14/20
Une durée de vie correcte même en l'absence de mode multijoueur. Les missions sont nombreuses à défaut d'être très variées.
- Bande son12/20
Des effets minimalistes pour seule compagnie, là encore Wolfenstein est clairement dépassé, même s'il nous replonge sans mal dans une certaine ambiance.
- Scénario/
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Dire qu'il faut acquérir Wolfenstein 3D est sans doute un bien grand mot tant celui-ci a mal vieilli depuis son apparition sur PC. C'est un titre qu'il convient cependant de découvrir si on n'y a jamais joué tout en sachant qu'il est désormais totalement dépassé et qu'il faut donc l'appréhender en connaissance de cause.