Ce n'est pas sans une certaine curiosité que nous avons découvert Prisoner Of War. Tout d'abord cela faisait un moment qu'on nous rabattait les oreilles avec ce titre chez Codemasters en nous promettant des merveilles alors que le peu qu'il nous avait été donné d'en voir ne nous avait pas tout à fait convaincu. Pourtant en dépit de quelques défauts voici un titre qui crée une excellente surprise sur Xbox grâce à l'originalité de son gameplay.
Nous voici donc en pleine Seconde Guerre Mondiale aux côtés du capitaine Lewis Stone, aviateur américain de son état et qui devra contre son gré séjourner quelques temps dans les Stalags allemands après une mission de reconnaissance qui se termine assez mal. La suite c'est à vous de la découvrir en mettant en oeuvre tous les stratagèmes possibles. Qu'on se rassure, on ne se retrouve pas livré à soi-même dans les différents Stalags où l'on est emprisonné et de nombreux personnages viendront discuter avec le capitaine Lewis Stone, lui révélant ainsi de précieux indices sur la démarche à suivre pour parvenir à ses fins. Ici pas de confrontation directe, on n'est pas en position de force. Et c'est un élément plutôt sympathique même s'il s'avère assez frustrant lorsque l'on recommence pour la dixième fois la même action. Si la plupart des jeux récents nous ont en effet permis de revivre la période de la Seconde Guerre Mondiale à la sauce « Pan t'es mort et en plus il me reste des pruneaux pour tes potes», ici c'est d'une tout autre manière qu'il faudra s'illustrer. Place à l'adresse, à la précision et à la réflexion. Prisoner Of War c'est une sorte de découverte. On apprend progressivement quel espace de tolérance on a avant de se faire repérer par des gardes. On découvre de nombreuses cachettes, on se rend compte de l'utilité de regarder par les trous de serrure avant de se faufiler dans les endroits interdits. Notre héros part en quête d'objets qui l'aideront à progresser, mais il lui faudra également rendre service à d'autres prisonniers, rentrer dans leurs combines et gagner leur confiance avant de peut-être changer l'issue de cette guerre.
De façon assez paradoxale mais pourtant savoureuse, le joueur à la différence de Lewis Stone est assez libre. Si un parcours idéal existe toujours pour se rendre d'un point à un autre d'un Stalag sans se faire remarquer, il est souvent possible de choisir sa propre méthode qui n'est pas nécessairement vouée à l'échec. On aura alors le bonheur de découvrir que les herbes hautes dissimulent assez bien le personnage au pied des miradors ou qu'il est possible de ramper sous les bâtiments sans se faire remarquer. Si les premiers objectifs paraîssent assez difficiles, ils permettront pourtant de découvrir pas mal de subtilités du jeu et croyez-moi il y en a. Il ne faudra pas hésiter à se déguiser, s'enduire de cirage, acheter à la sauvette différents objets afin de pouvoir progresser. Afin d'accentuer la difficulté mais aussi le réalisme, notre personnage est soumis à la routine de ses camps de prisonniers. S'il cherche à mener une expédition nocturne, il lui faudra impérativement être de retour à l'aube pour se présenter à l'appel du matin. De même le soir, il aura toutefois quelques moments de temps libre pour effectuer des repérages et analyser les différentes situations avant d'agir. Afin d'augmenter l'attrait du jeu mais également sa longévité, le temps entre en ligne de compte en fonction de chaque étape du jeu. Moins on met de temps à se tirer d'affaire, meilleure est la note qui nous est attribuée avec en plus la possibilité de débloquer des bonus. Toujours concernant le temps, le joueur peut à tout instant l'accélérer et passer à une phase précise de la journée afin d'éviter de poireauter bêtement jusqu'à la nuit par exemple pour tenter la grande évasion.
Au niveau de la réalisation Prisoner Of War accuse cependant quelques imperfections. Tout d'abord certains angles de caméra sont particulièrement lourds et auront parfois pour effet de vous faire surprendre par un garde alors que vous pensiez aller dans une tout autre direction. Les angles sont également fixes dans les pièces ce qui ne facilitera pas leur exploration. Difficile par ailleurs de ne pas penser à Shenmue lorsque l'on regarde l'aspect général du titre qui semble s'en être très largement inspiré. Quoi qu'il en soit même s'il n'y a pas de quoi tomber raide, l'ensemble est assez soigné. Les animations de notre héros sont fluides et bien découpées. Sa modélisation s'avère correcte et les décors même s'ils ne sont pas toujours très variés sont d'assez bonne facture. Reste les cinématiques qui sont assez décevantes et de temps en temps quelques bugs d'affichages ou autres soucis de visibilité. Point important, les musiques et l'ensemble de l'atmosphère sonore. On se prend rapidement au jeu tant les sons évoluent autour du personnage ne faisant que renforcer la tension qui se dégage dès que l'on brave les interdits et que l'on s'expose aux sanctions des allemands. Les différentes phases de la journée sont également ponctuées de manière différente ce qui permettra de se repérer dans le temps ou même parfois de réagir à certaines situations en fonction du fond sonore. En somme ce Prisoner Of War crée une très bonne surprise. Sans payer de mine et sous ses airs assez discrets il recèle un gameplay original et passionnant même si on peut lui reprocher un niveau de difficulté assez élevé. Nos petits neurones sont pour une fois stimulés et largement sollicités pour parvenir à progresser sans avoir recours systématiquement à la violence. On se prend rapidement au jeu pour découvrir une aventure passionnante même si elle offre en revanche une faible rejouabilité en dépit des différentes voies possibles pour remplir ses objectifs.
- Graphismes14/20
Des graphismes corrects même si le niveau de détail au niveau des environnements et des personnages aurait gagné à être plus important. Les décors sont assez soignés, les animations réussies, bref pas de quoi se plaindre même si tout ceci ne semble pas exploiter tout le potentiel de la console.
- Jouabilité16/20
Un gameplay original et qui apporte un peu de fraîcheur sur la manière de traiter cette période de l'Histoire dans les jeux vidéo. Les possibilités sont nombreuses, l'action parfois un peu répétitive mais le concept est suffisamment séduisant pour laisser le joueur se plonger totalement dans cette aventure.
- Durée de vie14/20
Une longévité correcte en dépit de la faible rejouabilité de ce titre. Le niveau de difficulté l'augmente d'ailleurs de manière parfois assez artificielle puisqu'il faudra parfois recommencer de nombreuses fois avant de remplir ses objectifs.
- Bande son16/20
Un environnement sonore qui bien que discret accompagne parfaitement chaque phase de jeu. Les effets et les musiques sont nombreux et là encore Prisoner Of War surprend agréablement.
- Scénario16/20
Un concept original et frais, on est rapidement stimulé par cette aventure et ses rebondissements et l'on se surprend même à flipper dans les phases de jeu les plus intenses.
Une très bonne surprise sur Xbox que ce Prisoner Of War. Voici un jeu atypique et passionnant qui devrait séduire ceux qui préfèrent la ruse, la subtilité et l'élaboration de plans aux grandes rafales de mitraillette. A découvrir en tous les cas.