L'infâme Gizmo complote en secret et s'apprête à sévir sur la petite ville de Kingstone. Heureusement, Stripe notre héros ne laissera pas cette ordure de Mogwaï remplacer les mauvaises surprises qu'il avait destinées aux enfants par de somptueux cadeaux. L'horrible boule de poils a pourtant plus d'un tour dans son sac et toute la subtilité du Gremlin, son humour, son intelligence et sa dextérité ne seront pas de trop pour parvenir jusqu'à la confrontation finale. C'est en effet un choc de titans qui se prépare, une lutte fratricide pour la victoire du bien, du chaos, de l'anarchie et de l'indigestion de friandises, contre les forces du mal, de l'ordre, de la sagesse et de la diététique raisonnée. Pour ceux qui n'auraient compris un traître mot de ce que je viens de raconter. Sachez que le Mogwaï est une créature perverse à laquelle il faut toujours donner à manger après minuit pour qu'elle se révèle enfin sous son meilleur jour et cesse de feindre la gentillesse sous son air niais...

Dans la pratique, Gremlins : Stripe Vs Gizmo se présente donc sous la forme d'un jeu de plates-formes en side scrolling à la fois vertical et horizontal ( on se déplace de haut en bas, de bas en haut, de gauche à droite et de droite à gauche ! ). Deux aventures nous sont proposées et permettent d'incarner au travers de six niveaux notre héros : Stripe, ou encore le méchant : Gizmo, pour ceux qui souhaiteraient faire les malins. De ce choix crucial dépendront alors de subtiles nuances dans le gameplay, liées comme on s'en doute aux forces et faiblesses des Gremlins et des Mogwaïs. Si le dernier craint la nourriture qui lui permettrait pourtant de quitter sa forme d'existence primaire et par là même de se transcender, le premier quant à lui réagit très mal aux sources de lumières vives de type lampe-torche électrique. Du coup Stripe devra collecter des gâteaux pour venir à bout des ennemis Mogwaïs en les leur jetant à la tête alors que Gizmo collectera de son côté les piles alcalines pour éclairer de ses tristes lumières les pauvres Gremlins. Quel que soit le personnage choisi, il sera possible d'assommer ses adversaires et de les zigouiller en recueillant les objets nécessaires, mais on pourra également s'agripper, se suspendre, actionner des interrupteurs ou encore sauter. Notons que les sauts permettant d'atteindre les plates-formes ou les objets les plus hauts seront doubles pour Gizmo puisque c'est un nain et que Stripe fera quant à lui un grand saut, s'élançant majestueusement et s'étirant de tout son long. Au niveau des commandes pas de souci le tout fait appel à des combinaisons de touches basiques qui ne déstabiliseront personne, pas même les plus jeunes qui, soit dit en passant, ne doivent pas comprendre grand chose à ce que je raconte en se disant probablement : « Il est fou celui-là, c'est pas Gizmo le méchant... » Pas de souci de zones de collisions, pas de problème de sauts à recommencer quinze fois, bref, ça roule au pays de la maniabilité.

Au niveau des graphismes, sans être d'une richesse à tomber raide comme un Mogwaï, le tout se veut assez soigné. Les niveaux sont vastes et colorés, les animations fluides et assez bien restituées, le tout cultivant une ambiance cartoonesque et assez sympathique. Au niveau sonore même chose, c'est assez agréable avec des effets certes ridicules lorsque l'on joue Gizmo mais qui diffusent en revanche une incroyable saveur lorsque l'on joue Stripe avec le son rauque, chaud et suave de sa voix. Les musiques sont quant à elles d'un style plutôt naïf mais conviennent pour l'occasion, pas de reproche de ce côté-là.

Alors qu'est-ce que l'on pourrait bien reprocher à ce titre me direz-vous. Très probablement d'avoir une durée de vie bien trop limitée. On ne dispose que de six niveaux pour chaque personnage et ils sont d'ailleurs radicalement identiques. Un mode Time Attack permet de se retaper l'aventure de manière chronométrée mais apporte bien peu d'intérêt. Le mode Link ( le cordon, pas le pote de Zelda ! ) se contentera de proposer un éternel combat entre Stripe et Gizmo, sans que ceci soit vraiment passionnant, d'autant qu'il faut en plus deux cartouches pour accéder à ce mode ridicule. Sur ce, il est temps de vous quitter, il se fait tard et j'ai un Mogwaï à nourrir... « Miarm, Miarm »...