Que j'ai pu passer du temps sur Lemmings pendant ma prime jeunesse. Combien d'heures à essayer de faire passer ces créatures, incroyablement bêtes, là où je le voulais ! D'ailleurs j'ai récemment retrouvé la boîte du jeu dans un carton (la vraie, avec la configuration ridicule !) ce qui explique sûrement mon accès de nostalgie. Bien sûr si je parle de cet antique titre de Psygnosis, c'est évidemment parce que la comparaison entre Sheep et Lemmings est assez inévitable. Car Sheep, après tout, ce n'est rien de moins qu'un jeu de réflexion qui consiste à mener des bêtes stupides d'un point à un autre en leur évitant de se faire tuer. Pour ce faire (je suis le roi de la transition) vous devrez incarner le chien de berger de la ferme. C'est simplement en aboyant après les moutons que vous les ferez avancer où bon vous semble. Il vous est aussi possible de les attraper et de les balancer en l'air afin de leur faire franchir certains obstacles. Votre capacité de « transport » dépendant du chien que vous aurez choisi d'incarner (1 ou 2 moutons à la fois, au détriment de votre vitesse). Au niveau du gameplay, vous pouvez donc constater l'extrême simplicité des choses, 2 boutons et hop ! C'est parti.

Évidemment, il ne sera pas toujours aisé de compléter les niveaux de Sheep, car les obstacles et autres pièges sont nombreux. Entre les ressorts qui expédient vos bestiaux à perpette et les broyeurs qui, eux, les expédient ad patres, il faudra être vigilant et rapide pour conduire le troupeau au camion. Si, en plus de cela, vous vous mettez en tête de collecter les bonus qui feront augmenter vos points, vous n'avez pas fini de faire courir votre chien de berger. Ça n'en a pas l'air, mais les possibilités d'action sont variées si on veut boucler les niveaux à 100 %.0 Heureusement que Sheepman est là pour vous aider dans votre apprentissage du travail de chien de berger. Ce dernier vous guidera, en vous indiquant quelques opérations de base, comme envoyer un mouton sur un interrupteur pour libérer un passage bloqué.

En plus des divers pièges, un autre point viendra corser votre tâche. Il vous est possible de choisir parmi différents types de moutons qui possèdent certaines caractéristiques les rendant plus... « rentables ». Certains auront, par exemple, une laine plus appréciée. La contre-partie est qu'ils sont plus ardus à conduire. Chacun de ces moutons nous gratifie de plus d'une tronche qui n'appartient qu'à lui et qui vise plus l'effet comique que photo-réaliste. D'ailleurs, l'humour, ce jeu n'en manque pas, le sort qui est parfois réservé aux moutons est souvent assez poilant, « catapultage », électrocution, rebond sur des bumpers de flipper, séance de teinture (!) et j'en passe... Sheep est donc un bon petit jeu de réflexion, dans la lignée de nos chers lemmings. Doté d'une ambiance assez enfantine avec ses graphismes rondouillards et colorés, sa bande son qui rappelle les boîtes à musique en plastique des enfants (quoiqu'ici les musiques soient bien moins énervantes, heureusement d'ailleurs). Mais malgré ces apparences, n'allez pas croire que Sheep soit uniquement réservé aux plus jeunes, n'importe qui, pour peu qu'il aime le genre, pourra se distraire avec ce soft. Moi je le verrais bien dans le train, pour un long trajet de nuit.