Ça y est, c'est maintenant chose faite. Les titres Sega sont désormais à la portée des joueurs fidèles à Nintendo, et l'on ne peut que s'en réjouir même si la chute de la Dreamcast est aussi tragique qu'injuste, à mon sens. Surtout lorsque l'on voit un titre aussi fun que Crazy Taxi revenir à la charge sur GameCube.
Même s'il arrive plus de deux ans après sa sortie Dreamcast et que le deuxième volet est déjà dans les bacs depuis déjà quelque temps, Crazy Taxi tente le pari de séduire à nouveau les joueurs, mais cette fois sur GameCube. De là à dire que le pari est gagné il n'y a qu'un pas, la console de Nintendo héritant là de l'un des softs les plus déments de la création. Tout se joue en fait lors des premières secondes, lorsque la musique d'Offspring fait exploser l'adrénaline du joueur qui effectue sa première descente à cent à l'heure sur le boulevard de San Francisco. C'est à ce moment-là que tout se décide, que l'on sait si l'on va passer les moments les plus inoubliables de sa vie (j'exagère à peine) ou si la folie qui se dégage du jeu est trop forte pour s'y croire vraiment. Si certains fronceront les sourcils et resteront perplexes devant tant de surréalisme, la grande majorité des joueurs écarquillera les yeux en laissant échapper des interjections de surprise, d'incompréhension, de bonheur et de ravissement.
On s'élance à contre-sens dans des rues qui grouillent de véhicules en tout genre et de gens paniqués qui courent dans tous les sens en hurlant pour ne pas se faire écraser. On dérape sur la terrasse d'un café en dévastant les chaises et les parasols. On utilise les rampes pour se propulser trois mètre au-dessus des poids-lourds. On s'engouffre sous un tunnel en priant pour ne pas voir les phares du métro arriver en face. On slalome entre les camions sur l'autoroute en klaxonnant à tout va pour faire dégager les automobilistes. Tout ça pour quoi ? Pour faire son job de taxi-driver en prenant au passage les piétons qui ne demandent tous qu'à faire du stop. Les commandes sont ultra-simples. La seule difficulté est d'évaluer la distance pour freiner au dernier moment, piler et s'arrêter juste là où il faut. Le reste est une question de réflexes. On s'arrête pour prendre les piétons qui font des signes (chacun est entouré d'un cercle qui symbolise la distance qu'il demandera de parcourir), on laisse le gars monter puis on s'élance en faisant tout pour arriver avant le temps imparti.
Pour cela tout les moyens sont bons. Il faut seulement avoir en tête que la seule chose qui compte c'est le temps, peu importe le reste. Inutile de rester dans la file de droite ou de rouler sur la route lorsque l'on peut gagner du temps en mordant sur un trottoir ou en coupant carrément dans l'herbe. Le client souhaite d'ailleurs que vous lui offriez un maximum de sensations, tout en évitant quand-même l'accident. Et pas besoin pour cela de connaître par coeur tous les endroits de la ville, une flèche vous indiquera toujours le plus cours chemin vers votre destination, quitte parfois à vous entraîner dans des cul-de-sac.
Vous l'aurez compris, difficile d'aller plus loin dans l'inconcevable que Crazy Taxi. On laisse alors libre cours à sa folie pour piloter comme jamais on ne pourra le faire dans la réalité. Et si la note finale qui est attribué au chauffeur de taxi n'est pas convenable, on ne peut pas s'empêcher de repartir pour une nouvelle course contre le temps. Et puis l'on revient sur terre, et l'on s'aperçoit que tout cela on le connaissait déjà. Ce Crazy Taxi est en effet en tout point le même que lors de sa sortie sur Dreamcast, et même si c'est un opportunité pour les possesseurs de GameCube de découvrir ce titre purement arcade, on ne peut s'empêcher d'être un peu déçu.
Si le principe n'a pas pris une ride, le jeu n'a subi que peu d'améliorations par rapport au jeu d'origine. La réalisation est sensiblement équivalente à la mouture Dreamcast, mais les temps de chargement sont plus court, la vitesse de jeu beaucoup plus rapide et l'animation plus fluide lors des collisions. Mais le principal défaut reste la faible durée de vie du jeu. Seulement deux variantes de la même ville sont présentes dans Crazy Taxi, et même si elles sont plutôt vastes, on se lasse un peu d'emprunter toujours les mêmes raccourcis, d'autant que le principe est toujours le même. Crazy Taxi souffre donc toujours d'un gros handicap au niveau de la durée de vie, et le mode deux joueurs est toujours inexistant. Si l'on refait de temps en temps une partie avec plaisir, l'intérêt du jeu s'estompe une fois la surprise passée. Le soft n'en reste pas moins un jeu d'arcade très fun que les amateurs de sensations fortes se doivent d'essayer malgré tout.
- Graphismes14/20
La version GameCube est sensiblement identique à la mouture Dreamcast au niveau de la réalisation, mais le jeu gagne en fluidité et en rapidité, sans oublier les temps de chargement nettement réduits. Le soft regorge d'animations délirantes et l'impression de vitesse est très bonne.
- Jouabilité15/20
Le but du jeu n'est pas de respecter scrupuleusement le code de la route. Au contraire, le jeu autorise toutes les folies et récompense les prises de risque. Le maniement est très simple même si l'on aurait apprécié des démarrages un peu plus violents.
- Durée de vie8/20
C'est toujours le gros défaut du soft. Le principe est toujours le même, il n'y a pas assez de lieux différents et le mode deux joueurs est toujours absent. Le mode Crazy Box qui consiste à réussir un certain nombre de défis pourrait prolonger le plaisir.
- Bande son16/20
Les 4 pilotes proposés ont tous des attitudes délirantes et des répliques bien à eux. Le comportement et les réflexions des clients qui hurlent de joie ou s'éjectent en vous reprochant votre lenteur ou votre façon de conduire met presque autant d'ambiance que la musique d'Offspring.
- Scénario/
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Certains pourront trouver la note trop élevée car le jeu est répétitif et la durée de vie très limitée. Mais le fun que dégage Crazy Taxi est unique et mérite largement le détour.