Tout vient à point à qui sait attendre. La preuve : Squaresoft nous fait la surprise de ré-éditer les épisodes 4 et 5 de la saga Final Fantasy dans un coffret intitulé à juste titre Final Fantasy Anthology. Deux piliers du jeu de rôle sortis il y a une dizaine d'années sur SNES et encore inédits en Europe. Une sortie événement pour tous les fans de RPG qui n'en peuvent plus d'attendre la sortie de FFX et qui pourront grâce à ce titre découvrir la genèse d'une série culte.
Rares étaient ceux qui croyaient au succès de FF6 lorsque Square annonçait sa ré-édition sur PSX le 27 février dernier. Et pourtant ce sont plusieurs milliers de fans qui se sont procurés ce titre dès sa sortie. Et si la plupart n'étaient venus que pour se procurer la fameuse démo de FFX incluse dans le pack FFVI, ceux qui ont eu le courage de dépasser la barrière de la réalisation 16 bits de ce titre ont pu découvrir au final un véritable monument du RPG. Quel coup de théâtre alors que cette annonce faite par Square de ré-éditer les épisodes 4 et 5 de la saga dans un même packaging, le tout à un prix très accessible (un peu moins de 20 Euros !). Final Fantasy Anthology regroupe donc deux jeux en un : FFIV qui est sorti en 1991 sur SNES et FFV qui lui succéda l'année suivante. Tous deux ne virent jamais le jour sur le continent européen, mais les américains avaient pu redécouvrir FFIV dans une édition intitulée Final Fantasy Chronicles qui comprenait également le fameux Chrono Trigger, encore inédit chez nous. A l'instar de FFVI, c'est donc une édition fidèle à l'originale que nous propose Square, avec toutefois quelques modifications.
Par rapport aux versions originales sorties sur SNES, les deux jeux comportent en effet quelques améliorations dans leur version PSX : des dialogues légèrement modifiés, des cinématiques inédites, et la possibilité d'accélérer les déplacements. A noter que le jeu à deux est possible dans FFIV lors des combats, il suffit de paramétrer les manettes de jeu dans les options pour que chaque joueur contrôle le ou les personnages de son choix. Le soft renferme également une salle secrète qui n'apparaissait pas sur SNES et qui permettra aux joueurs les plus perspicaces de rencontrer les développeurs du jeu au sein même de l'aventure.
Qu'il s'agisse de l'épisode 4 ou 5, l'aventure se révèle au moins aussi passionnante que pour FFVI, mais les deux jeux proposent une approche très différente. Dans FFIV, Square introduisait déjà tous les éléments de base de ce qui allait devenir la saga de RPG la plus appréciée de par le monde, avec le système des groupes de 5 personnages alignés sur des classes différentes (paladin, monk, sage, etc...), des sorts et invocations de chimères, une liberté de mouvement presque totale et des déplacements sur la map qui mettaient à contribution le mode 7 de la SNES. La quête est celle de Cecil, un Dark Knight qui devra affronter son côté obscur pour devenir Paladin.
FFV narre évidemment une toute autre histoire et débute de façon surprenante avec un héros qui sera plongé malgré lui dans une histoire tragique au cours de l'un de ses voyages à dos de Chocobo. Un épisode surprenant où l'on voit apparaître pour la première fois la jauge ATB (Active Time Battle), et qui introduit surtout un tout nouveau système de classes. Au fil de la quête, le joueur est en effet amené à découvrir des cristaux qui confèrent à ses personnages des capacités spéciales. A chaque nouveau cristal obtenu, il suffira de passer par la commande Job pour modifier la classe de n'importe quel personnage (knight, monk, ninja, berserker, summoner, geomancer, bard, etc...) pour voir ses facultés s'élargir à de nouveaux domaines. Une idée excellente qui permet de constituer un groupe de personnages polyvalents et de s'adapter à n'importe quelle situation.
Mais Final Fantasy Anthology n'est pas complètement immaculé et l'on ne pourra s'empêcher de déplorer les mêmes défauts que ceux qui avaient été mis en avant avec FFVI. La version PSX ne comporte toujours pas de traduction française et souffre de l'absence du mode 60 Hz qui entraîne l'apparition de ces affreuses bandes noires et de quelques ralentissements lors des combats. A cela viennent s'ajouter les loadings intempestifs dus au support CD et les sauvegardes qui s'éternisent. Bien sûr, Final Fantasy Anthology ne comporte pas de démo de FFX et tous les bonus présents dans FFVI sont ici absents. Mais le jeu s'adresse avant tout aux véritables fans de la série qui pourront qui plus est profiter de la compatibilité Playstation 2 s'ils ont revendu leur PSX. Voilà donc un achat indispensable pour tout amateur de RPG, compte tenu du contenu grandiose de ce titre et du nombre impressionnant d'heures de jeu que réserve de FF d'anthologie.
- Graphismes14/20
Difficile de noter la réalisation de ce titre qui date de l'époque 16 bits. Square a jugé bon de ne pas retoucher l'esthétique pittoresque de ces deux FF, mais la plupart des dialogues (toujours en anglais) ont été améliorés. Pas d'option 50/60Hz.
- Jouabilité17/20
Une jouabilité déjà parfaitement au point il y a 10 ans, mais tout de même quelques lourdeurs au niveau de l'interface de gestion de l'inventaire. FFV introduit un nouveau système de classe particulièrement intéressant.
- Durée de vie19/20
Final Fantasy Anthology réserve une bonne centaine d'heures de jeu si l'on totalise la durée de vie des deux jeux. Dans les deux cas, l'aventure est réellement prenante.
- Bande son16/20
On retrouve quelques airs connus toujours aussi efficaces et envoûtants. Dommage que les textes soient en anglais.
- Scénario17/20
Deux quêtes complètement distinctes qu'il vaut mieux ne pas mener en parallèle si l'on veut profiter de toute la magie de ces univers.
Final Fantasy Anthology porte bien son nom et fait office de véritable collector indispensable pour tout vrai fan qui veut connaître les origines de la série. La conversion PSX et la localisation européenne auraient certes pu être optimisées, mais le pack comprend tout de même deux jeux en un, et qui plus est deux monuments de l'histoire du jeu de rôle.