Auran s'engouffre sur la voie (ferrée) inaugurée il y a peu par Microsoft et nous propose un titre susceptible de séduire les passionnés de softs ferroviaires. Beaucoup moins pointu que Microsoft Simulator mais aussi nettement moins complet, Trainz s'adresse clairement à un public restreint et risque malheureusement d'ennuyer rapidement la plupart des joueurs.
Le pari semblait pour le moins risqué lorsque Microsoft lança l'été dernier la première simulation de train de l'histoire du jeu vidéo, et pourtant le succès remporté par ce titre est la preuve qu'un tel concept à priori pas très passionnant était susceptible d'intéresser un certain public de joueurs, sans doute attirés par la perspective de réaliser virtuellement un rêve de gosse. Autrement plus abordable qu'un Flight Sim, Train Simulator a su enthousiasmer tous les passionnés du genre en proposant un contenu suffisamment solide pour que le joueur ait envie de s'y investir totalement. Trainz tente lui de réitérer l'exploit, malgré un contenu un peu léger. Mais gageons que si vous en êtes à ce stade de l'article, c'est que vous soupçonnez dans ce titre un quelque chose qui saura vous inciter à vous plonger dans l'univers complexe des chemins de fer sans pour autant vous ennuyer. En somme, si vous avez aimé Train Simulator, et surtout si vous ne vous en êtes pas encore lassés, Trainz pourrait constituer la pièce de puzzle complémentaire du titre de Microsoft, dans la mesure où le jeu s'inscrit dans une optique légèrement différente de celle adoptée par Train Simulator.
Premier constat, Trainz est étonnamment facile d'accès. A tel point d'ailleurs, que les concepteurs du jeu n'ont même pas trouvé utile d'intégrer dans le menu principal le moindre didacticiel. Il faut dire que le maniement du jeu est tellement intuitif (et limité) qu'il ne faut que quelques minutes pour trouver les commandes de base. On choisit son type de train parmi une bonne centaine de machines disponibles, on détermine un tracé quelque part en Grande-Bretagne, en Australie ou aux Etats-Unis, on pousse la commande d'accélération et c'est parti pour un voyage dont vous seul déterminerez l'issue.
A l'instar de Train Simulator, Trainz requiert obligatoirement une config relativement musclée pour fonctionner dans des conditions optimales. Un matériel qui se justifie avant tout par le réalisme des environnements proposés et la fluidité de l'animation même à grande-vitesse. Cela se ressent évidemment à travers le manque de détails un peu frustrant au niveau des paysages (trafic plutôt léger, habitations rares), et surtout dans l'impossibilité de voir les locomotives de l'intérieur. Mais le plus gênant est le faible nombre de réseaux ferroviaires disponibles. Ceux qui espéraient trouver des lignes françaises devront une nouvelle fois prendre leur mal en patience, car vous ne trouverez rien en dehors de la Grande-Bretagne, l'Australie et les Etats-Unis.
On note tout de même la présence de trains de nationalités assez diverses, dont un français, ce qui fera sans doute la joie de nos lecteurs. Le menu Collection permet d'ailleurs de parcourir un listing de toutes les locomotives, wagons et convois de marchandises présents dans le jeu. En parlant de menu, il faut préciser que Trainz souffre d'un énorme handicap par rapport à Train Simulator. Le jeu ne comporte en effet aucune mission, aucune scénario, aucun objectif à remplir. A part le mode Collection et la conduite libre, vous ne trouverez qu'un éditeur de maps à vous mettre sous la dent. Avouez que c'est plutôt mince. Si l'on revient en plus sur le fait que le jeu se veut être une simulation réaliste ultra simplifiée, on tombe sur un soft qui manque cruellement de challenges pour motiver le joueur. La cabine de pilotage n'est interactive qu'en mode Conduite Cabine, et l'on passe son temps à admirer le paysage en modifiant les vues, la vitesse des trains (on peut en suivre plusieurs à la fois), et à actionner les aiguillages. Le manque d'interactions possibles génère rapidement l'ennui. Résultat, on se tourne vite vers l'éditeur de niveaux pour donner libre cours à son esprit créatif et tester toutes sortes de cas de figures plus ou moins réalistes, puis on se lasse définitivement. Voilà donc un titre qui s'adresse plus que jamais aux véritables passionnés qui pourront peut-être avec ce jeu réaliser leurs rêves d'enfants en prenant les commandes d'une machine à vapeur, à condition qu'ils ne l'aient pas déjà fait avec un certain Train Simulator.
- Graphismes14/20
Le jeu nécessite une grosse config mais se révèle particulièrement réaliste. Les environnements manquent un peu de détails et les réseaux ferroviaires se limitent à seulement trois pays, mais les trains sont plutôt nombreux. La vue subjective à l'intérieur de la cabine de pilotage ne permet pas d'interaction avec les boîtiers de commandes.
- Jouabilité13/20
Pas de didacticiel, mais la simplicité des contrôles facilite la prise en main. On aurait toutefois bien aimé trouver davantage de challenges et plus d'actions possibles au niveau du gameplay.
- Durée de vie10/20
Aucun objectif de mission à remplir, uniquement un mode de conduite libre et un éditeur de maps. Des sortes d'add-on peuvent être obtenus directement par téléchargement sur le site officiel. Un jeu axé surtout sur l'aspect communautaire en ligne.
- Bande son14/20
Une bande-son constituée principalement de bruits de moteur mais néanmoins fidèle à la réalité. La vue subjective permet d'apprécier l'environnement sonore de la cabine de pilotage, tandis que les vues externes donnent l'impression d'assister au passage du train.
- Scénario/
-
Sans être à la hauteur d'un Train Simulator, Trainz garantit aux passionnés une expérience de jeu agréable. Le soft manque un peu de richesse au niveau du gameplay et surtout de challenges pour susciter réellement l'intérêt du joueur, mais les inconditionnels pourront toujours télécharger des suppléments sur le site officiel pour s'investir pleinement dans l'aspect communautaire du jeu.