Comme je vous le disais, Police 24/7 est directement issu des salles d'arcade où il a fait (et continue de faire) le bonheur de pas mal de joueurs grâce à son gameplay quasi révolutionnaire. Par l'intermédiaire d'une petite caméra, la borne est en effet capable de repérer les mouvements du joueur. Grâce à cette fonction, ce qui à la base n'était qu'un bête jeu de tir comme tant d'autres est devenu un titre fort original. Le jeu vous met dans la peau d'un policier plongé au milieu de grosses fusillades contre la mafia japonaise. Vous devez à la fois éviter tous les tirs, neutraliser vos assaillants et évitez de blesser un coéquipier ou même un civil. Pour ce faire, vous avez la possibilité de bouger en temps réel et de choisir votre angle d'attaque. Pour simplifier, le jeu s'apparente donc à un Time Crisis qui ne se limiterait plus aux deux seules positions « caché » et « à découvert ». Il en résulte bien plus de sensations et une immersion assez tripante dans la peau d'un flic. En tous cas dans la version Arcade, car pour ce qui est de cette mouture PS2, c'est une toute autre histoire.

Afin de garder le même principe de gameplay, Konami a naturellement décidé de faire appel à la technologie des webcams. En branchant une petite « caméra internet » sur le port USB de la console, il semble en effet envisageable d'intégrer la reconnaissance de mouvements à cette version PS2. Tout guillerets à l'idée de faire les pitres devant nos écrans télé, nous nous sommes donc munis de notre webcam (une Creative) et oh surprise ! Ca marche pas ! Tiens, bizarre... Il n'y a pourtant aucune contre-indication inscrite sur la boîte. Pas découragés pour autant, nous nous sommes fait prêter une autre caméra (une Logitech) et là, rebelote. Impossible de faire fonctionner cette satanée machine ! On se calme, on se calme... Pfff ! Pfff ! Pfff ! On respire un grand coup et on se change les idées en s'occupant du pistolet. C'est marrant ça, comme par hasard le G-Con 2 de Namco ne fonctionne pas avec ce jeu lui non plus. Enervés mais toujours confiants, nous avons pris contact directement avec Konami afin d'avoir quelques explications. L'éditeur nous a ainsi confirmé que Police 24/7 n'était ni compatible avec le gun de Namco (pourtant le pistolet le plus répandu sur la console) ni avec les webcams de marque Logitech, Philips et Creative (sauf les modèles Webcam 3 et Webcam Plus). Une aberration quand on sait que ces marques représentent une part importante du marché ! Bon, ben tant pis, on fera sans...

Le problème c'est que sans le bon matos, le jeu est franchement ennuyeux. En contrôlant le viseur à la souris (les souris USB sont acceptées, ouf !) et les mouvements au stick analogique on parvient à progresser tant bien que mal dans les niveaux, mais à aucun moment l'amusement ne vient remplacer l'ennui qui prédomine tout au long de la partie. Les ennemis sont toujours les mêmes, les situations ont tendance à se répéter un peu trop souvent (on se cache derrière les voitures, les camions, les poteaux...), bref, c'est pas génial ! En plus la réalisation ne vole vraiment pas haut. Les graphismes ternes et la 3D très cubique donne un rendu visuel plutôt moche et vieillot au titre. Les sons, d'un niveau déjà plus correct, mêlent les communications radio entre les forces de police aux bruits des balles, avec une musique passe-partout en guise de fond sonore.

En plus de la mission principale qui vous amera à traquer le truand jusqu'à Tokyo, Police 24/7 dans sa version console propose plusieurs mini-jeux qui mettront vos réflexes à contribution. Eviter les kamikazes qui vous foncent dessus, exploser des ballons de baudruche avant qu'ils ne touchent le sol, trouver et détruire des cibles, toutes ces missions vous occuperont cinq minutes, pas plus. Ne cherchez donc pas avec elles à rallonger la faible durée de vie du titre. Au final, Police 24/7 manque donc un peu son sujet à cause de tous ses soucis matériels. Si vous avez la chance de posséder le bon équipement, vous devriez trouver avec ce titre un petit gadget sympa qui vous amusera un moment. Dans le cas contraire, circulez, y'a rien à voir !