Benoît Sokal nous fait une nouvelle fois partager tout son talent d'auteur. Après l'ambiance suffocante et mystérieuse de l'Amerzone, notre homme nous conduira bientôt en Sybérie, sur les traces des mammouths.
A son arrivée à Valadiène, Kate Walker, une brillante avocate new-yorkaise, pense pouvoir conclure rapidement l'affaire qui l'a conduite dans ce petit village tranquille perdu quelque part en Europe. Sa mission est en effet très simple, elle est chargée d'assurer le rachat de l'usine d'automates de la ville. Un seul problème vient cependant la retarder, Anna Voralberg, la propriétaire de l'usine vient de mourir, laissant comme seul héritier son jeune frère disparu depuis plusieurs décennies. Aux dernières nouvelles, il serait du côté de la Sybérie... A Kate de le retrouver pour lui faire signer l'acte de vente.
Syberia nous fait renouer avec un genre quelque peu tombé en désuétude mais ô combien apprécié par les fans d'aventure (en tout cas par moi : le point and click. On dirige donc Kate à l'aide de la souris en lui indiquant les endroits où elle doit se rendre et en cherchant les quelques objets avec lesquels elle peut interagir. L'équipe de développement ayant souhaité produire un jeu aux énigmes logiques et accessibles à tous les niveaux, elle a volontairement limité le nombre d'items à ramasser et à examiner pour se concentrer sur l'essentiel, à savoir l'histoire. Le jeu comprendra alors pas mal de dialogues entre les personnages et de lectures diverses et variées (journaux, cahiers...).
L'histoire justement, fait la part belle aux jolies images et aux paysages magnifiques. En plus de Valadiène, Kate visitera trois autres destinations qui la conduiront à l'université de Barrockstadt, à Komkolzgrad (un énorme complexe industriel) et à Arabald (une station balnéaire pour le moins étrange puisque la mer s'y est peu à peu retirée). Tous ces endroits bénéficient du coup de crayon de Sokal qui nous offre ici une qualité visuelle de haut niveau. En abandonnant le procédé de l'omni-3D de l'Amerzone qui rendait les graphismes un peu flous, Sybéria gagne en netteté et chaque « planche » fourmille de nombreux petits détails et d'animations en tout genre (oiseaux, cours d'eau, nuages...). Vous l'aurez compris, Sybéria est extrêmement beau et on a toujours envie d'avancer pour s'émerveiller devant le prochain décor. Toutes ces réjouissances seront à découvrir fin mai lors de la sortie du jeu.