Si la stratégie temps réel est très répandue sur PC, on ne dénombre pas énormément de softs de ce genre privilégiant la vraie 3D. C'est pourtant le cas de Starmageddon qui s'inspire de Homeworld pour nous propulser dans le vide intersidéral à la recherche d'une nouvelle Terre.
Lors de sa sortie sur nos petits écrans, Homeworld avait provoquait une petite révolution dans le monde de la stratégie. Pour la première fois, un véritable espace tridimensionnel servait de champ de bataille demandant du coup un effort supplémentaire aux joueurs afin de surveiller toutes leurs unités ! En haut, en bas, à gauche, à droite, il fallait avoir la tête partout pour contrôler ses escouades de vaisseaux. La stratégie temps réel gagnait avec ce titre une dimension supplémentaire (c'est le cas de le dire !). Aussi étrange que cela puisse paraître, peu de softs suivirent cette brèche, les développeurs préférant sans doute se confiner dans la bonne vieille 2D si sécurisante. Le studio Lemon Interactive tente pourtant l'aventure d'un pas prudent en réalisant Starmageddon, un jeu proche de Homeworld puisqu'il s'agit une nouvelle fois d'un STR à la sauce Space Opera.
Starmageddon nous apprend que dans le futur, il existera des vaisseaux qui ne pourront être dirigés qu'à la simple force de l'esprit. On les appellera des Plongeurs Stellaires. Le soft nous dit aussi que les humains seront à la recherche de nouvelles planètes à coloniser pour y vivre paisiblement et en paix. Justement, au commencement du jeu, une flotte de Plongeurs Stellaires se trouve être en route vers une nouvelle Terre lorsqu'une drôle de météorite attire l'attention de leur commandant. Bien vite, les Plongeurs s'aperçoivent que cette météorite cache en réalité une escouade de démons, une race extra-terrestre plutôt hostile. S'engage alors un conflit entre les deux camps dans lequel viendront plus tard se mêler les Vitechy, une autre race d'E.T. Starmageddon propose de prendre part pour les Humains ou pour les Démons, les Vitechy ne pouvant pas être contrôlés. Chaque faction dispose de ses propres caractéristiques bien que l'on retrouve plusieurs similitudes entre eux. Par exemple, les vaisseaux d'un clan trouvent toujours leurs équivalents chez l'adversaire ce qui donne au final deux races parfaitement équilibrées que vous pourrez suivre dans leur campagne respective (10 missions chacune).
Starmageddon a beau être en total 3D, son principe ne diffère pas tellement des STR traditionnels. On commence toujours les missions avec une grosse base capable de produire de plus petites unités, qui à leur tour pourront fabriquer d'autres vaisseaux et ainsi de suite. Une option permet également de lancer des programmes de recherches afin d'améliorer l'efficacité de ses unités. L'arborescence n'est cependant pas très complexe et chaque race ne possède qu'une quinzaine de vaisseaux en tout et pour tout. Répartis en 3 catégories (attaques, défenses ou soutien) ces unités nécessitent du minerai pour leur construction. En effet, les astéroïdes représentent ici la matière première du jeu. On en trouve d'ailleurs de plusieurs qualités différentes : normal, glaciaires (appréciés des humains) ou radioactifs (appréciés des démons). Il conviendra donc d'installer des unités de défense pour protéger ces ressources des attaques ennemies tout en intensifiant ses frappes sur les collecteurs de minerai adverses pour limiter leur progression. L'aspect stratégique est simple à assimiler et la bonne vieille routine du « je prends mon temps pour développer ma base avant d'aller attaquer » est souvent la plus payante ici.
Comme dans Homeworld, vous aurez la possibilité de rassembler vos troupes en groupes afin de faciliter leur manipulation. Plusieurs raccourcis clavier permettent de switcher rapidement entre eux mais aussi de retrouver en un clin d'œil son vaisseau mère. Il faut bien avouer que le plus gros souci de Starmageddon est qu'il n'est pas vraiment évident de se repérer dans l'espace. La carte et le radar situés en haut de l'écran sont heureusement là pour nous guider mais même avec leur aide, on peine à retrouver ses unités éparpillées à travers toute la galaxie. La touche censée éclairer les unités ne sert elle non plus pas à grand chose car de loin, les vaisseaux ressemblent à de vulgaires étoiles ce qui ne les différencie pas vraiment du décor... C'est d'autant plus difficile de les repérer que les affrontements peuvent se dérouler sur plusieurs cartes à la fois (un peu à la manière de Conquest : Frontier Wars), je vous laisse imaginer le désordre qu'il peut régner... Mieux vaut donc être très organisé avant de se lancer dans Starmageddon. L'aspect technique du soft est très réussi et offre des graphismes fort soignés. Les vaisseaux, à l'architecture un peu basique, affichent pas mal de détails et on note de multiples effets à leur surface (fumées, lumières...). Point de vue sonore, on oscille entre le très bon (les musiques qui varient en fonction de la situation) et le très moyen (les voix). Dommage que seules les plus grosses configurations soient acceptées pour en profiter convenablement car cela prive pas mal de joueurs de ce STR finalement assez sympathique.
- Graphismes16/20
La partie graphique est propre grâce à des vaisseaux correctement modélisés et à un vide sidéral joliment représenté. Dommage que le design général ne soit pas plus original.
- Jouabilité14/20
Les commandes sont facilement assimilables, mais il n'est jamais évident de retrouver ses unités égarées. Cela peut vous coûter la perte de la mission dans bien des cas. Râlant !
- Durée de vie14/20
Seulement une vingtaine de missions à se mettre sous la dent ainsi qu'un mode multijoueurs (jusqu'à 7) quelque peu limité : Deathmatch seul ou en équipes et escarmouche.
- Bande son14/20
Les musiques sont vraiment excellentes et conviennent parfaitement à l'ambiance Space Opera du titre. De plus elles évoluent au rythme de la situation. Dommage que les voix ne soient pas aussi soignées...
- Scénario14/20
Le scénario est bien banal (la guerre des humains contre les Aliens) et ne réserve que peu de surprises...
En se positionnant sur le même créneau que Homeworld, Starmageddon se heurte à un gros morceau de la stratégie temps réel. Mais malgré sa réalisation plutôt convaincante, le soft de Lemon Interactive ne parvient pas à soutenir la comparaison.