Et si une telle gageure peut paraître pour le moins ambitieuse, ce serait sans prendre en compte le talent de l'équipe de développement de Virtua Fighter. Car si la série est passée désormais du côté de la console de Sony, c'est toujours l'honorable Yu Suzuki, génial créateur de la saga Shenmue, et son équipe de Sega AM2 qui sont derrière la conception de ce quatrième volet dont on ne cesse de parler depuis plusieurs mois comme LE jeu de combat à ne pas louper sur Playstation 2. Qui n'a jamais goûté à l'expérience Virtua Fighter ne peut entrevoir le potentiel ludique de ce nouvel opus. VF4 n'est ni meilleur ni moins bon que les dernières moutures de Tekken, Dead or Alive ou encore Soul Calibur, il s'adresse tout simplement à un public différent.

Souvent boudée du grand public depuis ses origines, Virtua Fighter constitue encore aujourd'hui la série de jeux de baston la plus réputée pour sa dimension technique et son gameplay difficile à maîtriser. Il faut dire que le jeu n'a jamais été des plus impressionnants au niveau visuel, l'esthétique ayant été laissée légèrement en retrait dans les précédents opus au profit de la richesse du gameplay. Un aspect du jeu qui aura valu à ce titre une certaine retenue de la part du grand public, davantage attiré à l'époque par les autres pointures du genre nettement plus aguichantes. Un problème désormais révolu dans ce quatrième opus qui affiche une réalisation exemplaire, susceptible de rivaliser visuellement avec les softs les plus prestigieux. Il faut dire que les graphismes sont réellement superbes, et ce malgré un effet d'aliasing assez prononcé.

Composante déterminante pour un jeu de ce type, le charisme des personnages est ici largement à la hauteur de nos espérances, et ce ne sont pas moins de 13 combattants au design quasi parfait qui nous sont proposés. On retrouve 11 personnages désormais bien connus, modélisés ici avec un tel souci du détail que leurs attitudes suffisent à révéler des personnalités suffisamment différentes pour que chacun puisse trouver un combattant à sa mesure. VF4 introduit également deux nouveaux personnages particulièrement charismatiques : Lei Fei, un moine Shaolin, et Vanessa Lewis, une combattante très stylée qui ne manque pas d'agressivité.

S'il pourra rebuter les plus impatients par sa prise en main relativement complexe, le gameplay de VF4 révèle son efficacité sur la durée, et de nombreuses heures de pratique seront nécessaires avant de pouvoir prétendre commencer à réellement maîtriser le personnage de son choix. VF4 n'est certes pas destiné aux joueurs bourrins qui rechignent à passer des heures devant leur écran pour affiner leur technique. Ici, l'importance de l'anticipation est primordiale, et il faut du temps avant de placer correctement les esquives et les contre-attaques. Les projections sont souvent mises en valeur par les mouvements des caméras qui offrent des plans rapprochés du plus bel effet lors des attaques les plus impressionnantes. Les gestes des combattants sont aussi gracieux qu'ils sont puissants, et l'on voit bien que les développeurs se sont attachés à rester le plus fidèles possibles aux véritables mouvements d'arts martiaux.

Terminons en évoquant l'incroyable richesse du contenu de ce titre qui promet de tenir ses promesses sur la durée. Le soft propose en effet des modes de jeu très complets, des plus classiques (Arcade, VS, Survival) aux plus intéressants (Training, A.I.). Inédits par rapport à la version originale en arcade, ces derniers modes permettent d'une part de s'entraîner de façon motivante en assimilant les coups progressivement et en les appliquant dans des espèces de challenges de difficulté progressive, et d'autre part de faire évoluer son propre personnage et de créer un combattant géré par l'intelligence artificielle du jeu auquel il sera possible d'apprendre progressivement l'art du combat. Virtua Fighter 4 est attendu pour le 8 mai en exclusivité sur Playstation 2.