Sega se décide enfin à présenter aux joueurs PS2 les premières aventures de la très charismatique Ulala. Un soft totalement déjanté qui divisera une nouvelle fois les foules.
Space Channel 5 fait partie de ces quelques softs au concept étrange qui parviennent à sortir du Japon pour atterrir sur nos consoles européennes. Celui-ci est à classer dans la catégorie « jeux de rythme » où l'on peut déjà trouver d'autres titres tels que Parappa The Rapper ou encore Vib Ribbon. On y suit les péripéties de Ulala, une jeune et charmante journaliste de l'espace toujours à l'affût du moindre scoop. Cette fois, elle le tient son scoop ! Des martiens Moroliens viennent d'envahir un méga-complexe spatial transformant peu à peu tous ses occupants en de simples pantins dansants. Se rendant immédiatement sur place pour un reportage en direct, Ulala découvre qu'elle peut faire déguerpir les aliens et libérer le vaisseau de la fièvre du samedi soir si elle parvient à reproduire fidèlement les mouvements effectués par les Moroliens. Quand je vous disais que ce jeu était totalement barré !
Dans le principe, on reste très proche d'un titre comme Parappa : il « suffit » de reproduire à la manette la combinaison donnée par le jeu et de la placer en rythme. Mais alors que dans le titre du chien rappeur on pouvait voir à la fois les touches et le rythme à effectuer, Space Channel 5 s'appuie quant à lui entièrement et uniquement sur le son. Ainsi, les Moraliens chantent les séquences à imiter avec des Up, Down, Left, Right pour les directions (le jeu est entièrement en anglais) et des Chu pour les deux boutons d'action (un pour détruire les aliens et l'autre pour libérer les civils). Si le nombre de touches est inférieur à celui des autres productions du même type, cela ne veut pas forcément dire que le jeu soit facile, loin de là ! De nombreux pièges viennent toujours compliquer les rythmes : des syncopes, des contre-temps, des accélérations et même des notes hors tempo !
A chaque fois que vous parvenez à libérer un malheureux otage de l'emprise morolienne, celui-ci vient se positionner immédiatement derrière Ulala pour la suivre et participer à ses excellentes chorégraphies. Ainsi, en effectuant un parcours quasiment sans faute, vous pourrez avoir une bonne vingtaine de personnes derrière vous imitant le moindre de vos gestes et donnant alors une ambiance comédie musicale au titre. L'histoire a beau se dérouler dans le futur, c'est bien un parfum 70's qui se dégage de Space Channel 5. Les couleurs flashies des costumes et les musiques kitsch à souhait, font tour à tour penser à Véronique et Davina et à Austin Powers. Les animations sont parfaites, surtout la démarche nonchalante et tellement craquante de l'héroïne.
Cependant, tout n'est pas rose pour Space Channel 5, et même s'il est probablement le meilleur soft de sa catégorie, il possède lui aussi son lot de défauts, à commencer par les graphismes. Depuis la version Dreamcast, sortie je vous le rappelle il y a un an et demi, le jeu n'a pas du tout évolué. On pourrait même dire qu'il a pas mal régressé, en laissant notamment transparaître plus d'aliasing sur le contour des personnages. Les décors pixélisent aussi un peu plus que sur la console de Sega... Point de vue son, c'est la même chose, les musiques ne sont pas exceptionnelles mais donnent une touche rétro et second degré pas si désagréable. Enfin, ce que l'on regrettera le plus avec ce titre, c'est sa très faible durée de vie. Bien qu'il soit possible de le recommencer plusieurs fois pour améliorer son score, on finit par se lasser de voir toujours les mêmes séquences.
- Graphismes12/20
La qualité des animations rattrape le manque de soin apporté à la conversion du jeu. Ulala est vraiment trop mimi !
- Jouabilité15/20
Les indications de touches ne sont pas toujours assez audibles. De plus, la voix des aliens est trafiquée ce qui rend encore plus difficile leur compréhension.
- Durée de vie12/20
L'intérêt du jeu s'essouffle assez vite, même si on sera toujours partant pour s'en faire une petite de temps en temps. Dommage que Sega n'ait pas inclus de modes supplémentaires ou de nouveaux niveaux (seulement 4) pour ce portage...
- Bande son15/20
Une grande partie de l'ambiance du titre repose sur ses musiques rétros. Les rythmes ne sont pas toujours évidents à capter mais c'est aussi ce qui fait la difficulté du jeu.
- Scénario14/20
Des aliens qui envoûtent de pauvres gens pour les faire danser, une journaliste qui se trémousse pour éliminer les envahisseurs... bref, un scénario qui part en vrille mais que l'on suit avec plaisir.
Space Channel 5 est sûrement le plus délirant des jeux de rythme. Même s'il reste toujours aussi amusant sur PS2, sa réalisation de moindre qualité et son manque d'innovations nous font encore préférer sa version Dreamcast. Notez qu'une suite est d'ores et déjà prévue, l'occasion pour nous de retrouver très prochainement la belle Ulala