Voici donc notre célèbre hérisson bleu, mascotte incontournable de Sega depuis les origines de la firme, et emblème de toute une génération de joueurs, pour la première fois sur une console appartenant à son ennemi de jadis : Nintendo. Une page de l'histoire vidéo-ludique vient d'être tournée, et les pro-Sonic rejoignent désormais les inconditionnels de Mario sur GBA pour assouvir leur passion commune. Dans un tel contexte, Sonic Advance constitue l'occasion rêvée pour tous les joueurs qui étaient passés à côté des aventures speedées du hérisson bleu de rattraper le temps perdu, et pour tous les autres de renouer avec une expérience ludique qui date de l'époque bénie des consoles 8 bits.

Car si le temps a passé, la recette est restée la même depuis les premiers épisodes sur Master System puis sur Megadrive. Sonic, c'est toujours des parcours semés d'embûches régis par une seule loi : la vitesse. A peine le joueur a-t-il effectué quelques pas hésitants sur le sol peu rassurant du premier niveau qu'il se voit soudain projeté dans un méli-mélo de pentes abruptes à une vitesse supersonique. Les sensations sont les mêmes qu'une première descente dans un grand-huit, et c'est sans vraiment comprendre ce qui se passe à l'écran que l'on enchaîne les loopings de folie et les sauts au-dessus du vide. L'architecture des niveaux se révèle étonnamment bien pensée, chaque stage regorgeant d'embranchements et de raccourcis, sans oublier la multitude de bonus cachés que seul un joueur connaissant chaque niveau sur le bout des doigts sera à même de collecter dans leur totalité.

Mais Sonic, c'est aussi un univers graphique original et coloré qu'il eut été sacrilège de saboter pour cette version GBA. Le soft adopte donc le même type de réalisation en 2D, mais la cartouche profite du support 32 bits de la portable pour afficher de nombreux effets et une fluidité absolue qui rendent cet épisode largement plus riche visuellement que les précédents titres sortis sur Megadrive. Le jeu propose le choix entre quatre personnages jouables et comporte toutes sortes de modes de jeux intéressants. Le Time Attack (incontournable pour un titre estampillé Sonic), le Sound Test (pour les mélomanes), les Special Stages (parfois en fausse 3D), divers modes multijoueurs et un mini-jeu intitulé le Jardin des Chaos qui tient lieu de Tamagochi. Vous pourrez ainsi dépenser les anneaux collectés dans les niveaux en achetant des fruits qui auront des effets plus ou moins variés sur votre créature. Un bonus qui devrait enchanter les plus jeunes.

Le jeu comporte une sauvegarde intégrée qui évite ainsi au joueur d'avoir à tout recommencer du début en cas d'échec, deux niveaux de difficulté, la possibilité de désactiver le chrono, et bien sûr les inévitables confrontations avec Robotnik en fin de niveaux. On redécouvre l'importance des anneaux qui constituent bien plus que de simples bonus, véritables symboles de vie qui vous sauveront la mise tant qu'il vous en restera au moins un. Le gameplay se renouvelle considérablement en fonction du personnage joué, dans la mesure où chacun possède des capacités qui lui sont propres. Sonic assure toujours avec son dash, son attaque spirale et son somersault ; Knuckles étonne avec son dragon punch et sa capacité à planer, nager, et grimper aux murs ; L'efficacité de Tails réside toujours dans sa technique de l'hélico, sa capacité à évoluer dans l'eau et son coup de queue ; enfin Amy n'est pas en reste avec ses techniques d'attaque au marteau. Sonic Advance propose également un mode multijoueur très complet qui autorise même le jeu en équipe. Les pouvoirs des personnages pourront alors être combinés. Ainsi Tails pourra soulever Sonic dans les airs, tandis que Knuckles l'aidera à planer et à escalader les parois, Ami pourra projeter son partenaire en l'air à l'aide de son marteau, quant à Sonic il pourra faire profiter les autres de son super dash.

Avec autant de cartouches que de joueurs (jusqu'à 4), on peut accéder au Chaos Hunt (une course-poursuite effrénée dans des niveaux spéciaux pendant deux minutes, à celui qui parvient à attraper le Chaos) et au mode Course Simple (l'intérêt est renforcé par le fait qu'on voit son adversaire évoluer à l'écran). Avec une seule cartouche, les challenges s'avèrent nettement plus limités puisqu'il est seulement possible de concourir pour les anneaux. Celui qui en attrape le plus en 3 minutes a gagné, mais le stage est imposé. Les joueurs ne partent pas du même endroit et sont tous à égalité puisque les personnages ne disposent pas de leurs capacités spéciales. On le voit, Sega a tenu à faire de son premier Sonic sur GBA un soft très complet, qui saura à la fois ravir les nostalgiques du hérisson et conquérir également ceux qui ne juraient jadis que par Nintendo.