Sorti tout droit de l'imagination débordante des studios d'animation Pixar, le film Monsters Inc nous fait vivre le quotidien de monstres bossant pour une usine de traitement de cris d'enfants. Un programme fort original qui tombe malheureusement bien vite dans le rébarbatif pour son adaptation sur console.
La nuit venue, tous les enfants savent pertinemment que d'affreux monstres rôdent sous leurs lits et se cachent dans leurs placards. Ce qu'ils ignorent par contre, c'est que ces monstres ne sont là que par obligation professionnelle : ils travaillent tous pour une compagnie récoltant des cris de terreur de bambins apeurés. Cette entreprise, la Monsters Inc, est basée à Monstropolis, une ville entièrement peuplée de créatures plus farfelues les unes que les autres. Jacques Sullivent, dit Sulli, un gros gorille tout bleu avec des cornes, et son pote Robert Razowski, dit Bob, un petit cyclope fils caché de Kermit la grenouille et d'un MnM's, sont deux nouvelles recrues qui aspirent à devenir les meilleures Terreurs d'élite que la compagnie ait jamais connue. Avant de pouvoir partir sur le terrain effrayer de pauvres enfants, ils devront au préalable faire leurs preuves sur des zones d'entraînement éparpillées à travers toute l'île de l'Epouvante.
Le jeu suit le long apprentissage que doivent subir les deux compères. Bob et Sulli exploreront trois environnements distincts (la ville, le désert et le glacier) divisé chacun en quatre zones. Cela nous amène donc à un total plutôt rikiki de seulement 12 niveaux. Pas terrible... La mécanique du gameplay est pour le moins répétitive, il faut constamment récupérer des pots de bave gluante pour remplir la jauge de flippe située en bas à gauche de l'écran. Celle-ci se compose de plusieurs sections colorées qui correspondent au degré de peur que les monstres peuvent provoquer. Si Bob et Sulli ne peuvent toujours pas effrayer de vrais enfants, ils doivent s'exercer sur des Trouillards (sorte de robots d'enfants), eux aussi répartis suivant leur couleur. Ainsi, pour apeurer un trouillard vert, il faudra d'abord atteindre la section verte sur la jauge de flippe. Lorsqu'un trouillard est potentiellement impressionnable, un face-à-face peut commencer. Le monstre tente alors d'apeurer le robot avec moult grimaces et gestuelles tout à fait débiles pendant que le joueur fait monter le trouill-O-mètre en martelant comme un taré les touches de sa manette. Même si parfois de petites énigmes viennent perturber cette mécanique rébarbative (appuyer sur des interrupteurs dans un certain ordre, courses, collecte d'items...), le gros du jeu consiste toujours à flanquer la pétoche aux trouillards.
Afin d'augmenter artificiellement la durée de vie du soft, les développeurs ont eu l'idée d'instaurer un système de médailles. Effrayez la moitié des trouillards d'un niveau et vous obtiendrez la médaille de bronze. Trouver toutes les pièces Monster et ce sera la médaille d'argent. Enfin, apeurez tous les trouillards du niveau pour mériter la médaille d'or. Plusieurs bonus spéciaux ne pourront être débloqués qu'après avoir récolté un certain nombre de médailles. C'est le cas des trampolines qui ne s'activeront que lorsque vous aurez gagné les 4 médailles de bronze de la ville. Suivent ensuite des flèches de propulsion pour marcher plus vite ou des accélérateurs de tirs. Cela oblige donc le joueur à visiter plusieurs fois les niveaux s'il veut les terminer à cent pour cent.
Le gros problème de Monsters Inc réside sans aucun doute possible dans sa réalisation technique. L'animation subit de gros ralentissements, un comble pour un jeu inspiré de Pixar, les rois de l'animation ! Les textures sont extrêmement pauvres et semblent parfois venir directement de la PS One tellement elles pixellisent. Les décors sont très cubiques et anguleux. Seule la modélisation des deux monstres principaux rattrape le coup, avec une préférence pour Sulli dont la démarche traduit tout le côté balourd du personnage. Au passage, on peut choisir au début de chaque niveau le monstre que l'on veut contrôler. Comme toujours la caméra n'est pas super efficace mais on remarque quand même quelques efforts sur ce point. Elle se positionne notamment en hauteur lors de phases de plate-forme pures. Côté jouabilité, les monstres se manient plutôt bien. Il faudra quand même s'appliquer un minimum dans les sauts pour ne pas manquer sa cible. Enfin, la bande son du jeu se partage entre de bonnes musiques entraînantes et des dialogues moins réussis. Sur notre version, plusieurs répliques bégayaient comme si le disque était rayé.
Finalement et malgré son point de départ original et prometteur, Monsters Inc tombe rapidement dans le classicisme le plus complet. Il rappellera à beaucoup les autres titres de Pixar (Toy Story 2, Bug's Life) eux aussi très répétitifs et pas toujours très bien réalisés. Seuls les nombreux extraits du film encouragent le joueur dans sa progression. Tournez-vous plutôt vers Jak And Daxter, bien plus fun !
- Graphismes11/20
Pas de quoi s'enthousiasmer côté graphismes. On était en droit d'attendre beaucoup mieux pour un jeu s'inspirant de Pixar. Les textures font pitié et l'animation asmathique n'est pas toujours au mieux de sa forme.
- Jouabilité13/20
Il faudra souvent repositionner manuellement la caméra qui a du mal à suivre. Les sauts demandent une attention toute particulière car ils manquent de précision.
- Durée de vie13/20
Si vous êtes prêts à refaire plusieurs fois les mêmes niveaux, Monsters Inc vous occupera un petit moment. Sinon, il ne vous résistera même pas un après-midi.
- Bande son13/20
Les voix françaises sont celles du long métrage. Le doublage est donc de bonne qualité question jeu d'acteur. Par contre, nous avons noté plusieurs problèmes de « bégaiement ». Les musiques mettent toujours dans l'ambiance grâce à des thèmes plaisants et entraînants.
- Scénario14/20
Le concept du film est vraiment excellent ! Même si on retrouve difficilement tout l'esprit créatif de Pixar, les personnages sont suffisamment sympa pour qu'on se laisse entraîner dans leur histoire.
Pour Monsters Inc, le constat est le même que pour les autres titres s'inspirant de film Pixar. Un soft répétitif à la réalisation moyenne et qui ne plaira qu'aux joueurs prêts à refaire inlassablement chaque niveau pour le terminer à fond.