Le 27 février 2002, jour béni pour les fans de Final Fantasy et pour tous les amateurs de jeux de rôles en général, qui vont pouvoir enfin découvrir le jeu que beaucoup considèrent comme le meilleur épisode de la série mythique de Squaresoft. Un chapitre incontournable dans la saga, qui ne vit le jour que sur Super Nes et qui ne franchit jamais les limites du territoire européen. Il était temps pour Square de réparer cette injustice en rééditant ce must du RPG sur PSX, accompagné d'un bonus pour le moins prestigieux : la démo jouable de FFX.
Final Fantasy VI, c'est un peu l'épisode fondateur de la saga de Square, un soft symbolique qui implanta dès sa sortie en 1994 les bases de ce qui allait devenir la série de jeux de rôles la plus prestigieuse sur consoles. Le système des magies, les invocations, l'acquisition des compétences, le vol, les groupes de personnages, les mogs, les chocobos, les déplacements sur la map, les moments tragiques et les scènes comiques, tous ces éléments qui caractérisent aujourd'hui Final Fantasy étaient déjà inclus dans FF6. Difficile de faire plus abouti que ce titre qui profite d'un gameplay absolument irréprochable, et auquel on ne pourra reprocher aujourd'hui que sa réalisation 16 bits dépassée, encore qu'il suffit de se plonger quelques instants seulement dans la spirale du scénario pour réaliser qu'il eut été sacrilège de modifier un seul pixel de ce titre. Les personnages « Super Deformed » aux animations limitées, les couleurs vives et la map à base de mode 7 rendent le soft d'autant plus attachant que l'on a le sentiment de tenir l'une des pierres fondatrices de l'histoire du jeu de rôles.
Cette version PSX profite tout de même de bonus de choix par rapport à l'original, avec notamment la présence inédite de trois séquences cinématiques réellement grandioses. La séquence d'intro est à donner les frissons tant les images superbes défilent à une vitesse vertigineuse, laissant le joueur dans un flou total mais pourtant déjà séduit par l'aura magique qui entoure ce jeu. Impossible pourtant d'évoquer ici le moindre aspect du scénario ni de vous décrire un seul des principaux protagonistes du jeu sans vous gâcher complètement le plaisir de la découverte. La trame évolue de façon totalement imprévisible et ce sont réellement les personnages qui rendent la progression à la fois surprenante et attachante. Sachez tout de même que c'est plus d'une quinzaine de personnages différents que vous pourrez contrôler tout au long du jeu, chacun ayant des pouvoirs et des personnalités parfois opposées mais souvent complémentaires, et que le scénario amène à changer tellement souvent de groupe de héros que l'on en vient à s'attacher à tous sans distinction aucune. Tantôt on se réjouit de l'arrivée d'un nouveau personnage, tantôt on déplore la perte ou le départ d'un autre, à tel point qu'il est impossible de dire lequel d'entre eux est véritablement le héros de cette histoire imprévisible.
De l'autre côté il y a bien évidemment le mal, représenté ici par un être faussement ridicule au début du jeu, mais qui se révèle peu à peu de plus en plus sournois et impitoyable, à tel point qu'il en devient au final l'un des personnages les plus haïssables que l'on ait dû subir dans un jeu vidéo. Déjà parfaitement au point, le gameplay vous amènera souvent à choisir les membres de votre groupe (4 au maximum), et à leur faire acquérir de nouvelles compétences en les équipant d'entités appelées les Espers. Dès lors, chacun pourra user de pouvoirs magiques et invoquer ces entités qui se comptent par dizaines, et parmi lesquelles on retrouve des invocations bien connues (Ramuh, Shiva, Ifrit, etc...). Le jeu réserve aussi des moments plus axés mini-games, des affrontements mémorables contre des boss, et des séquences cultes comme le récital de l'opéra où... argh ! Mais je n'en dirai pas plus !
L'aventure n'est peut-être pas aussi longue que les derniers épisodes de la série, mais le scénario réserve tout de même une bonne trentaine d'heures de jeu, au terme desquelles vous pourrez découvrir toutes sortes de bonus prestigieux : cinématiques, artworks, fiches techniques, bestiaire du jeu, etc... Quelques mots tout de même sur le CD bonus qui accompagne cette édition, et qui comporte deux niveaux jouables de Final Fantasy X. Le CD n'est bien sûr compatible qu'avec la PS2, mais l'aperçu qu'il nous offre du dixième épisode de la série est un véritable moment de bonheur. Alors ne passez pas à côté de ce véritable bijou du jeu vidéo, et courez acheter FF6, vous en sortirez changés !
- Graphismes14/20
Une note qui ne veut de toute façon rien dire dans la mesure où l'aspect dépassé de la réalisation devient rapidement un point fort de ce titre, le rendant à la fois plus symbolique et plus attachant.
- Jouabilité18/20
Un gameplay parfaitement au point où l'on retrouve tous les éléments caractéristiques de la série. La progression est sans cesse renouvelée par la découverte de nouveaux personnages jouables et l'acquisition des Espers qui renforcent les compétences des héros.
- Durée de vie16/20
Une bonne trentaine d'heures de jeu, sans compter les bonus et la démo jouable de FFX. Attention, les textes sont en anglais.
- Bande son17/20
Une bande-son magistrale qui envoûte par ses musiques mélodieuses. Chaque personnage possède son propre thème musical, toujours très simple mais en même temps tellement fort qu'il restera gravé dans votre esprit.
- Scénario17/20
Un scénario complètement imprévisible qui tire partie des personnalités de chacun des héros, et qui saisit le joueur en alternant de façon inattendue les moments drôles et les scènes tragiques.
Même aujourd'hui, FF6 n'a rien perdu de sa superbe et demeure l'un des jeux de rôles les plus prestigieux sur consoles. Un titre tout simplement incontournable pour qui souhaite découvrir les origines de la saga Final Fantasy, et qui dégage une atmosphère véritablement unique.