Le cétacé le plus apprécié des amateurs de jeux vidéo arrive pour la première fois sur une console Sony, dans un épisode qui comblera les joueurs sensibles, par son esthétisme et son atmosphère reposante. La version qui nous est proposée aujourd'hui sur PS2 n'est pas un nouvel épisode à part entière, mais une simple conversion du jeu déjà sorti sur Dreamcast.
Aux antipodes des productions les plus communes qui envahissent désormais en masse nos plates-formes de jeu, Ecco The Dolphin constitue une véritable expérience ludique qu'il convient de découvrir pour peu que l'on soit sensible à la beauté un peu surréaliste des profondeurs sous-marines. Accueilli avec les éloges et le succès qu'il se doit sur la console de Sega, ce titre n'aura guère de mal à réitérer la même performance sur la machine de Sony, surtout qu'il s'agit là d'une version largement améliorée de l'opus original.
Déjà très beau sur Dreamcast, le jeu atteint ici le paroxysme de l'esthétisme en proposant des visuels encore plus détaillés que ceux d'origine. Le résultat est une telle merveille que l'on passe parfois des heures à tourner en rond dans le simple but d'admirer la richesse des textures qui simulent à la perfection le milieu sous-marin. On en oublierait presque que ce titre n'est pas qu'un simple simulateur de vie aquatique mais qu'il propose aussi une aventure plutôt vaste avec toutes sortes de quêtes à mener à bien.
Le scénario est toutefois tellement surréaliste que je préfère vous laisser le soin de le découvrir par vous-même. On ne s'étonnera pas néanmoins d'apprendre que c'est un auteur de science-fiction qui en est à l'origine. Mais cet aspect du jeu est finalement très secondaire, et il faut dire que la réalisation atteint un tel niveau de réalisme que l'immersion dans le jeu se fait sans même que l'on s'en rende compte. Le maniement du dauphin se fait avec aisance, grâce et souplesse, et l'on évolue dans cet univers comme si l'on comprenait soudain la futilité de nos déplacements laborieux sur deux pieds. Le maniement du dauphin regorge de subtilités : il plonge, il saute, il tourne sur lui-même, il varie sa vitesse de déplacement et s'élance sans même avoir besoin de prendre de l'élan pour se retrouver ensuite à tournoyer dans les airs en enchaînant des rotations. Un vrai bonheur !
Qui a dit que les dauphins étaient vulnérables ? Au-delà de ses capacités de nageur hors-pair, Ecco peut dialoguer avec les autres habitants des profondeurs à l'aide de son sonar. Il peut aussi gober les petits poissons en s'élançant sur eux, et foncer sur les requins pour les blesser, mais il doit remonter régulièrement à la surface pour reprendre de l'air. Le soft va plus loin en proposant un système de progression qui permet d'obtenir des pouvoirs spéciaux qui permettent notamment à Ecco d'aller plus vite, de frapper plus fort, de retenir plus longtemps sa respiration ou encore d'améliorer sa défense et son endurance.
La progression est bâtie sur un schéma qui mêle exploration, action, et résolution d'énigmes. Les 27 niveaux du jeu vous amèneront à découvrir des environnements variés de plus en plus majestueux, peuplés de toutes sortes de mammifères qui comptent sur vous pour leur venir en aide, mais aussi de créatures plus agressives. La confrontation avec l'énorme requin au début du jeu vous donnera peut-être du fil à retordre, mais quels frissons vous ressentirez lorsque ses mâchoires gigantesques se refermeront sur vous dans un claquement sourd. A mille lieues des Dents de la Mer, Ecco ne s'éloigne toutefois jamais de ses ambitions d'origine : relaxer le joueur en l'éblouissant avec des visuels enchanteurs et colorés, et en même temps lui faire prendre conscience des dangers du milieu sous-marin sans pour autant faire couler une seule goutte de sang.
Pour cette conversion PS2, le jeu bénéficie d'une réalisation graphique améliorée, mais aussi d'un gameplay revisité. En effet, le soft a été légèrement revu pour faciliter la progression, même si l'aventure reste exactement la même. Le joueur dispose désormais d'une boussole pour se repérer dans les vastes environnements labyrinthiques du jeu. Les énigmes ont été légèrement retravaillées pour devenir un peu moins complexes, et l'on peut toujours profiter des conseils donnés par les glyphes de vision (plus nombreux qu'auparavant). Encore plus utile, la touche L3 (appuyez sur le stick analogique gauche) permet d'orienter Ecco dans la direction de son prochain objectif. Cette version comporte également un mode Gallery qui permet d'accéder à une bibliothèque de sons et d'images. Au final, Ecco The Dolphin constitue un excellent titre, sans doute meilleur que la version Dreamcast, mais qui demeure tout de même relativement difficile. Certaine phases de jeu requièrent beaucoup de persévérance et d'habileté, on se perd souvent, et l'on s'insurge parfois du manque d'indications qui sont données concernant les objectifs à remplir et les endroits à visiter. Et puis on se remet à explorer inlassablement les profondeurs en s'élançant avec souplesse dans les eaux limpides, et on oublie tout.
- Graphismes18/20
Une réalisation tout simplement époustouflante de réalisme et d'esthétisme. Il demeure parfois quelques légers problèmes de caméras mais il faut vraiment faire n'importe quoi pour être victime d'un bug. Le milieu sous-marin est recréé à la perfection et la réalisation profite d'effets spéciaux qui facilitent encore plus l'immersion dans le jeu, je pense notamment aux ondes provoquées par le sonar.
- Jouabilité16/20
Les sensations sont excellentes et les mouvements du dauphin sont très fluides. Les actions sont nombreuses et variées, et les niveaux sont vastes. Malgré le fait que cette version profite d'un gameplay plus accessible, les objectifs ne sont pas toujours très clairs et le niveau de difficulté demeure assez élevé.
- Durée de vie15/20
Comme sur la version Dreamcast, le jeu comporte 27 niveaux que les plus motivés tenteront de compléter dans leur intégralité en récupérant la totalité des Vitalits de chaque niveau afin de débloquer les bonus du menu Gallery.
- Bande son16/20
L'atmosphère sonore colle à merveille avec la progression dans les profondeurs sous-marines, en proposant des thèmes tantôt calmes tantôt oppressants.
- Scénario13/20
Le scénario d'Ecco est un peu décalé par rapport au reste du jeu, et relève plus de la science-fiction. Mais les énigmes proposées sont renouvelées et les développeurs se sont suffisamment documentés pour rendre l'univers du jeu parfaitement cohérent.
Un titre subjuguant de beauté et d'esthétisme, qui procure des sensations réellement bluffantes. Cette version PS2 est meilleure que l'originale, non seulement au niveau de sa réalisation mais aussi au niveau de son gameplay, mais on aurait souhaité quelque chose d'un peu plus novateur. Quoi qu'il en soit, si vous ne connaissez pas encore ce titre, allez-y les yeux fermés.