Y'en a qui n'ont vraiment peur de rien ! Prenez Virgin Interactive par exemple. Avec European Super League, l'éditeur réalise la double performance de sortir à la fois le plus mauvais soft de la GBA mais également l'un des plus minables jeux de foot qu'il m'ait été donné de voir. Et encore, je ne suis même pas sûr que l'on puisse appeler ça du foot...
Les plus perspicaces d'entre vous se souviennent sûrement de la version Dreamcast d'European Super League. Sorti en début d'année dernière, le jeu ne nous avait déjà pas enthousiasmé plus que ça. Beaucoup trop de lacunes dans sa réalisation et quelques soucis de jouabilité avaient eu raison de notre indulgence. Aujourd'hui nous retrouvons toute la « magie » du titre sur GBA dans un concentré de médiocrité encore jamais égalé sur ce support. Le temps d'ouvrir mon dico de synonymes à la page « ignominie » et me voilà lancé dans un test pas joli-joli.
Dès le premier écran de jeu, celui du menu, on sent que l'on va perdre son temps. Match amical, arcade ou tournoi, voilà les trois seules possibilités offertes par cette cartouche. En réalité, que vous choisissiez l'une ou l'autre des options, c'est exactement la même chose. A part le classement effectué lors du tournoi, je ne vois honnêtement pas ce qui différencie ces trois modes. Après ce choix crucial et ô combien important, vous devrez établir la durée des matches et le niveau de difficulté (qui lui non plus ne changera pas grand chose au désastre). Viens ensuite le moment de sélectionner son équipe. Comme le nom du jeu l'indique clairement, les clubs disponibles sont tous issus du championnat Européen. Attention, je n'ai pas dit que tous les clubs du championnat étaient présents ! J'ai simplement dit que ceux qui le sont proviennent de ce championnat. Les nominés sont au nombre de douze. Citons au hasard le Bayern de Münich, Liverpool, Chelsea, l'Olympiakos, l'AC Milan ou le PSG (seul club français représenté). Là encore, peu importe votre choix car une fois sur le terrain, tous les joueurs sont placés sur un pied et se comportent tous comme des quiches (j'y reviendrai...). Graphiquement, il n'y aura pas de grandes différences non plus. Les joueurs sont en effet minuscules à l'écran et ils se ressemblent tous. Distinguer la couleur de leurs maillots n'est vraiment pas chose facile. On ne sait donc jamais si tel ou tel joueur fait parti de son équipe ou pas.
Puisque nous sommes dans la partie graphique, restons-y. Le terrain est représenté en vue trois quart comme si les développeurs avaient voulu faire un compromis entre Marcel Desailly Football Advance (vue de haut) et ISS Advance (vue de côté). Personnellement, je trouve ça plutôt pas mal mais je laisse à chacun le soin de juger de l'efficacité de ce type d'affichage. Notez qu'il est également possible de placer la caméra en hauteur pour ceux qui le souhaitent. Dans les deux cas, le jeu reste vraiment vilain pour ne pas dire affreux. La pelouse des terrains, ou plutôt du terrain, est d'un vert foncé franchement moche et en vue de haut, on a l'impression de pratiquer sur des tubes en plastique tout lisses. On a du mal à croire que le jeu tourne réellement sur GBA. Le visuel est effectivement plus proche de ce qui se faisait sur GBC (Game Boy Color).
Du fait de jouer avec des nains de jardins haut comme trois pixels dont on ne distingue pas la couleur du maillot, il est impossible de construire proprement son jeu. De toute façon, les commandes ne nous en laissent pas la possibilité non plus. Les « athlètes » peuvent tirer, passer, tackler et sprinter. Aucun geste technique n'est à signaler... On se retrouve donc avec des gnomes en short, difficile à manier, pas vraiment habiles de leurs pieds, qui courent comme des pingouins et qui ont l'intelligence artificielle d'une endive. Il faut les voir se précipiter sur le ballon tous en même temps, comme s'ils étaient aimantés par celui-ci ! Vraiment n'importe quoi !
Seule la bande son s'en tire avec les honneurs. Le public réagit autant qu'il peut aux différentes actions et il faut reconnaître que le brouhaha est bien rendu. Malheureusement pour lui, cela ne suffit pas pour faire de European Super League un bon titre. Vu que ses phases de jeu sont inintéressantes au possible, que sa jouabilité est exécrable et que sa réalisation graphique est une injure à la pauvre GBA, je ne peux que vous conseiller d'éviter ce titre et d'aller voir ailleurs. Tournez-vous plutôt vers Marcel Desailly Football Advance ou vers ISS Advance, si vous aimez un temps soit peu ce sport.
- Graphismes4/20
Beurk ! Beurk ! Et rebeurk ! On se croirait revenu quelques années en arrière au début de la Game Boy Color. Les couleurs sont moches, les joueurs horribles et le terrain affreux !
- Jouabilité6/20
Même si le ballon colle constamment aux pieds des joueurs, même si les passes parviennent toujours à bon port, on ne parvient jamais à faire ce qu'on veut. Le jeu ne propose non plus aucune finesse dans le gameplay. La recette « foncer-centrer-tirer » est toujours payante.
- Durée de vie4/20
Trois modes de jeu quasiment identiques, des matches soporifiques... Le jeu ne restera pas longtemps entre vos mains.
- Bande son13/20
Seul point positif du jeu, la bande son contraste clairement avec le reste de la réalisation. Les cris des spectateurs et l'ambiance du stade sont bien rendus.
- Scénario/
European Super League n'a rien pour plaire. Décevant sur tous les tableaux, même le moins exigeant de tous les joueurs s'ennuierait avec ce titre. Surtout que l'on peut trouver bien mieux sur la même console. A oublier très vite, c'est un ordre !