Tout débute par une enquête policière assez classique. Vous, Brent Halligan, un détective de Scotland Yard, étes chargé d'enquêter sur une série de meutres assez morbides ayant eu lieu dans les alentours de Londres. A chaque fois, seuls les os des victimes ont été retrouvés, parfaitement nettoyés, sans la moindre trace de chair. Alors que la police penche pour la thèse du tueur en série qu'elle surnomme d'ailleurs le désosseur, vous ne tardez pas à découvrir qu'il pourrait en réalité s'agir de sacrifices rituels pratiqués par des Druides désireux d'accomplir une cérémonie macabre. Avec l'aide du Dr Mélanie Turner et en suivant les conseils avisés de Arthur Blake, un spécialiste du monde druidique, Brent devra d'indices en indices remonter la piste jusqu'aux responsables de ces meutres et si possible mettre un terme à ces agissements.

Sous la forme d'un véritable « point and click » où tout se passe à la souris à l'aide d'un curseur, Mystery of the Druids est loin des loufoqueries des jeux Lucas Arts et fait bien plus penser à des titres comme les Chevaliers de Baphomet ou la série des Gabriel Knight, aussi bien sur le plan des environnements qu'au niveau de ses énigmes. Brent voyage entre l'Angleterre et la France et évolue dans un monde réaliste et comtemporain. Même si au cours de son enquête il devra faire un tour par le passé, on reste dans le domaine du « crédible », sans éléments futuristes. Le niveau de difficulté est assez élevé mais toutes les actions à exécuter sont toutes très logiques. Encore une fois, nous sommes à l'opposé des énigmes à la Monkey Island ou à la Stupid Invaders. Pas de morceau de fromage pour faire entrer un volcan en irruption ou de tapette géante pour piéger un méchant ! Ici, c'est plutôt recherche d'empreintes ou falsification de documents qui priment. Un tout autre état d'esprit qui conviendra bien mieux aux plus rationnels d'entre vous.

L'interface du jeu est réduite à son plus strict minimum, c'est-à-dire à un curseur et à un inventaire. Pas la peine de faire plus compliqué. Lorsque le curseur indique une zone active, il suffit de cliquer pour que Brent effectue la bonne action. Si c'est un objet, il le prendra, si c'est une porte, il l'ouvrira, etc. Pour avancer, c'est tout aussi facile, il suffit de cliquer à l'endroit désiré. Je sais que je n'apprends pas grand chose à la plupart d'entre vous, mais vu la quantité anorexique de « point and click » sortie ces derniers temps, j'ai pensé qu'il était bon de le rappeler. Si le scénario tient tout à fait la route et que l'interface se révèle fort intuitive, il en va hélas tout autrement de la réalisation graphique. Tous les personnages sont modélisés en 3D et évoluent dans des environnements fixes. Mais alors que ces environnements sont pour la plupart plutôt jolis et réussis visuellement, les protagonistes restent assez grossièrement réalisés et ne se fondent pas toujours très bien avec le décor. De plus, leurs mouvements sont maladroits en raison d'une animation trop stéréotypée. Mais pire que tout, un énorme bug empêche de profiter du jeu correctement (en tout cas sur ma machine). Les personnages sont en effet toujours placés au premier plan même s'ils se trouvent en réalité cachés par un objet. Par exemple, si vous marchez derrière un bureau, vous verrez toujours vos jambes comme si le bureau devenait tout à coup invisible ! Le seul moyen de corriger ce problème est de baisser la qualité graphique. Dès lors, tout redevient normal, en moins joli bien évidemment.

Heureusement, aucun défaut n'est à signaler du côté de la bande son. Les voix sont assurées par de bons comédiens (les plus perspicaces reconnaîtront la voix de l'agent Mulder) et les musiques, assez discrètes, maintiennent un fond sonore vraiment pas déplaisant. C'est donc l'aspect graphique, et surtout cet énorme bug, qui empêche le titre d'obtenir une meilleure note. Car sans ce défaut, le jeu est vraiment prenant. Sa durée de vie, très appréciable pour un jeu d'aventure, et son scénario bien élaboré restent donc ses deux meilleurs atouts pour séduire un public en mal d'enquête. Attention tout de même, certaines scènes peuvent choquer la sensibilité d'un jeune public ! (J'ai toujours rêvé de dire ça