L'histoire raconte qu'il y a 2000 ans, un démon nommé Sparda se rebella contre les forces maléfiques et enferma le seigneur du mal dans un caveau scellé. Sparda épousa une femme humaine et eut un fils mi-démon mi-humain. Aujourd'hui, le seigneur du mal est sur le point de se libérer. Un seul homme est capable de l'en empêcher : le fils même de Sparda...
Devil May Cry c'est d'abord un héros. Un personnage débordant de charisme et de classe. Un personnage qui marquera à jamais le jeu vidéo par son attitude. Un personnage qui parvient à lui seul à faire oublier la banalité du scénario. Ce personnage, c'est Dante, un détective de l'étrange spécialisé dans l'extermination de démons. Etant le fils de Sparda, Dante porte en lui à la fois du sang humain et démon ce qui en plus de lui conférer des pouvoirs destructeurs, lui donne une assurance hors du commun et une décontraction à toute épreuve. Ainsi, quelles que soient les situations dans lesquelles il se retrouve, notre homme arbore toujours des poses ultra classes et une aisance déconcertante.
Admirablement rendue par une animation sans faille, sa désinvolture se traduit à l'écran par de nombreux mouvements rapides et précis. Bref, il est toujours très sûr de lui. Et il a de quoi ! Affublé d'une large épée dans le dos et d'un Beretta dans chaque main, Dante commence le jeu déjà fort bien équipé. Il trouvera par la suite d'autres armes encore plus puissantes dont un fusil et un lance-grenades. Il trouvera aussi l'épée du tonnerre et les gantelets de flamme qui pourront le transformer respectivement en Alastor et en Ifrit l'espace d'un court instant pour des attaques ravageuses. Les techniques de combats de Dante combinent l'utilisation des flingues et de l'épée. Ainsi, on se régale à exécuter des combos mêlant les deux armes. Par exemple, d'un revers de lame, Dante fait voler son adversaire et le maintient en l'air en le truffant de plomb ! Tout simplement jouissif !
Chaque ennemi tué laisse traîner derrière lui une quantité de sphères qui dépend directement de la technique utilisée pour l'achever. Evidemment, les gros combos au corps à corps rapportent bien plus que les tirs à distance. Les sphères sont divisées en catégories suivant leurs couleurs. Les rouges étant probablement les plus importantes car elles permettent d'améliorer ses armes en achetant de nouveaux pouvoirs (un peu comme dans Onimusha) ou de se procurer des items. Les sphères vertes vous redonnent de l'énergie, les bleues augmentent votre barre d'énergie, les jaunes vous donnent une vie et enfin les violettes augmentent la jauge de pouvoir de transformation.
Si les premiers visuels du jeu distribués sur le net laissaient penser que Devil May Cry n'était qu'un nouveau Resident Evil-like (n'oublions pas non plus qu'il s'agit d'une production Shinji Mikami, créateur de Resident Evil), il n'en ait rien. Devil May Cry est un titre cent pour cent axé sur l'action divisé en une trentaine de missions, dont beaucoup seront cachées et qu'il faudra débloquer. Même si l'action se déroule dans un lieu unique (à savoir un château), les décors varient beaucoup au cours de la progression. Cela dit, une constante demeure entre ces lieux : ils sont tous magnifiques. Les textures, superbes et très détaillées, sont mises en valeur par des travellings de caméra du plus bel effet et on se sent envahit par l'atmosphère néo-gothique du jeu. Atmosphère brillamment soutenue par une bande son divine. Les passages calmes et symphoniques laissent la place à des thèmes bien plus industriels lors des combats. Les voix sont restées en anglais mais tous les dialogues sont sous-titrés pour un minimum de compréhension.
Les décors ne sont pas fixes et plusieurs animations donnent vie à tous ces tableaux. Que ce soit simplement le vent qui agite les arbres ou des déformations plus importantes des parois du château, on est bluffé à chaque fois par la qualité visuelle offerte par ce titre. Les caméras sont toujours placées aux bons endroits pour ne pas gêner la visibilité, et si par malheur un élément du décor venait à s'intercaler, il deviendrait automatiquement transparent. Dante se dirige par rapport à la caméra (et non par rapport à lui-même comme dans les Resident Evil). Un détail qui tue : lors des changements de plan, il garde toujours la direction qu'il avait auparavant pour un meilleur confort de jeu. En d'autres termes, si vous allez vers le nord en appuyant sur Haut et que la caméra passe subitement en sens contraire, vous irez toujours vers le nord tant que vous garderez la touche Haut enfoncée.
Néanmoins Devil May Cry n'est pas le jeu parfait auquel on s'attendait. Déjà, l'absence du 60 Hz pour cette version européenne est assez dure à avaler. Inutile de vous dire que l'on ne retrouve pas ici toute la pêche que le héros avait dans sa version NTSC. De plus, les bandes noires qui écrasent l'écran en haut et en bas, sont d'un goût très discutables. D'autre part, le jeu connaît des passages un peu trop bourrins et répétitifs, même si certains trouveront que c'est justement eux qui donnent tout son charme au titre. Par contre, tout le monde sera d'accord pour trouver la durée de vie bien trop faible. Chaque mission ne dure en moyenne que 10 minutes. Faites le calcul vous-même, le titre vous résistera à peine plus de cinq malheureuses petites heures ! Et même si on est toujours partant pour le recommencer, cinq heures ça fait court...
Hormis ces quelques points négatifs, Devil May Cry reste tout de même un bon jeu doté d'une réalisation exceptionnelle au service d'une jouabilité exemplaire. Assurément l'un des titres forts de la console !
- Graphismes18/20
A grands coups d'effets spéciaux, Devil May Cry nous en met plein la vue. Le mise en scène est rapide et énergique. La modélisation des personnages n'est pas sublime mais leur animation est excellente. Petit pas, esquives, roulades, sauts, double-sauts, Dante se permet toutes les folies et on en redemande !
- Jouabilité17/20
Malgré certains passages un peu confus lorsque trop d'ennemis encerclent Dante, on parvient à effectuer les combos ainsi que tous les autres mouvements très facilement. Devil May Cry est un modèle de jouabilité.
- Durée de vie12/20
Le jeu n'est vraiment pas très long, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais vous pourrez toujours vous amuser à le recommencer pour débloquer de nouveaux modes. Un conseil : ne jouez pas en facile pour faire durer le plaisir un peu plus longtemps.
- Bande son18/20
Une bande son de rêve. Les doublages anglais sont excellents, mais ce sont surtout les musiques qui marquent le joueur. Elles contribuent grandement à donner cette ambiance néo-gothique au jeu en mélangeant du classique à de la techno. Il y a même plusieurs thèmes chantés !
- Scénario13/20
Le scénario n'est pas très original mais parvient à justifier les nombreuses scènes d'action. Certaines séquences sont assez gores et réservent donc le titre à une public averti.
Devil May Cry fait bien sûr parti des gros jeux de la console, plus pour son héros et sa réalisation que pour son réel intérêt d'ailleurs. En fait, de la même manière que l'on va au cinéma voir un film d'action pour son acteur principal, on joue à Devil May Cry pour Dante dont on a certainement pas fini d'entendre parler.