Project Eden débarque sur PS2 après une version PC sympathique et pourtant loin d'être exempte de défauts. Avec cette déclinaison console on retrouve donc la plupart des qualités du titre mais malheureusement des éléments qui font grimacer. Voici donc un soft au principe novateur et intéressant mais qui sombre bien vite dans la course à l'objet pour qu'on se laisse aller à dire que finalement Core à bien du mal à se détacher de ses influences "Tomb Raideriennes"...
Pas de brune à forte poitrine dans ce titre Core, mais plutôt un futur digne d'un roman d'anticipation. La terre surpeuplée ne cesse de voir grandir à sa surface des mégalopoles qui grandissent en taille pour aller toucher les nuages. Méandres, de passerelles, routes, tours ou réseaux de commmunications, les hommes ont élevé leurs villes en délaissant au plus bas la pollution et la crasse qu'ont laissé des siècles de progrès. Au plus haut des citadelles les hommes de pouvoir et les personnes influentes, mais plus on descend là où les rayons du soleil n'osent plus aller, plus le luxe du haut laisse la place à la misère et la pauvreté. Au plus bas, survivent les criminels et les reclus, un enfer où seuls les ingénieurs descendent pour consolider les fondations des villes en perpétuelle extension. S'appuyant sur ce concept bien pensé, notre aventure débute par la disparition de techniciens au cours d'un problème survenu dans une usine de Viandoprion ( si ! ). L'UPA, agence de protection urbaine y envoie l'une de ses équipes qui devra enquêter sur des faits très étranges.
Project Eden nous place donc à la tête de cette unité de choc composée de quatre membres aux compétences diverses et complémentaires qui devront allier leurs forces pour mener à bien leur mission. Seulement voilà, si au cours des premières minutes de jeu on croit être aux prises avec un jeu d'action pur jus, il n'en est rien, Project Eden c'est bien plus de la course à l'objet, de l'interrupteur à activer et des passages difficiles à franchir. Pourtant on dispose bien de flingues mais les ennemis savent se faire assez rares pour laisser au joueur le sentiment d'une action mollassonne. L'ensemble manque de rythme et connait en plus des longueurs même si le principe a pourtant de quoi séduire. Carter chef charismatique du groupe est le plus apte à dialoguer avec les personnages rencontrés et se veut le maître de nombreuses situations. Minoko est l'informaticienne du groupe et spécialiste dans l'intrusion au coeur des systèmes. André est le mécano qui réparera de nombreux éléments permettant de progresser dans l'aventure. Enfin, Amber est le cyborg qui interviendra là où les frèles humains ne pourront passer afin de leur libérer la voie. Point intéressant, si le joueur seul incarne tous les membres du groupe, il est également possible de jouer à ce mode scénario en multijoueur en coopératif. Un élément assez positif lorsque l'on constate la lassitude qui s'installe rapidement lorsque l'on joue seul, à force de passer d'un personnage à l'autre pour progresser en faisant des sauts de puce. L'ensemble du gameplay repose en effet sur les progressions au travers de différents complexes avec à chaque fois des pièges à éviter au moyens des compétences de chacun, des puzzles à résoudre et des interrupteurs à aller actionner pour ouvrir la porte juste à côté de celle par laquelle on est entré dans le niveau.
Au niveau maniabilité la prise en main se veut assez rapide et on ne constate que de rares problèmes. Les phases de combats sont souvent brouillonnes et pénibles et la visée est loin d'être évidente, heureusement, dans ces circonstances un passage à la vue à la première personne s'avère salvateur. Le passage d'un personnage à l'autre se fait sans lourdeur et on se félicitera de disposer d'une commande permettant à tout le groupe de suivre un personnage afin de ne pas avoir à refaire quatre fois le même trajet. Le bouton d'action se présente sous la forme contextuelle et il servira donc en fonction des situations à tirer sur un ennemi ou activer interrupteurs et leviers.
Côté graphismes, si cette version PS2 reste globalement dans le ton de ce que donne le jeu sur PC on constate toutefois quelques défauts. Lors des rotations à 360 degrés on remarque des déformations des éléments du décor qui sans être gênantes ne sont cependant pas au top de l'esthétisme. Le reste se veut correct avec des personnages assez bien détaillés alors que les effets sont quant à eux un peu décevants. Les niveaux sont assez bien architecturés et l'on aura finalement que peu de reproches à formuler. Au niveau sonore les voix sont perfectibles mais on notera des effets corrects et quelques musiques sympathiques.
En somme Project Eden bénéficie d'un concept et d'un principe de jeu particulièrement intéressants et attractif mais malheureusement le tout se transforme bien trop vite en une course à l'objet et à l'activation d'une foule d'interupteurs occasionnant de fastidieuses allées et venues au détriment de l'action. La maniabilité est quant à elle correcte hors-mis au cours des phases de combat. Project Eden a son charme certes, mais il souffre également de pas mal de défauts.
- Graphismes14/20
Des graphismes corrects même si l'on constate ça et là quelques petits bugs. Le niveau de détail est correct et les animations assez fluides. Les zones de collision ne sont en revanche pas toujours très bien ajustées, mais bon je chipotte... Les environnements sont quant à eux assez soignés et les niveaux assez bien architecturés, heureusement cela dit vu le nombre d'allées et venues que l'on doit parfois y faire.
- Jouabilité13/20
Un gameplay qui malheureusement n'exploite pas entièrement le potentiel offert par le principe de jeu en sombrant trop rapidement dans l'activité préférée de Lara Croft, la course à l'interrupteur. Au niveau maniabilité le tout se déroule sans trop d'encombres avec une prise en main rapide.
- Durée de vie16/20
Une durée de vie correcte même si elle fait souvent appel à une progression hachurée par des allers et retours pénibles. A signaler toutefois le mode multijoueur en arêne pour les deathmatches mais également un mode coopératif assez intéressant.
- Bande son12/20
Des voix perfectibles et des effets corrects bien que répétitifs. Les musiques se font quant à elles assez discrètes.
- Scénario14/20
Un scénario attrayant même si l'on a parfois du mal à se plonger dans l'action qui connaît certaines longueurs. Ambiance futuriste et parfois glauque les amateurs de SF devraient apprécier.
Un titre sympathique et au principe particulièrement intéressant. La progression se veut toutefois assez fastidieuse au détriment de l'action qui semble parfois carrément s'effacer pour laisser la place à des activités de type dévérouillage de portes bien trop redondantes.