C'est un titre assez particulier que nous dévoile Monte Cristo pour cette fin d'année, un soft qui tranche avec le style habituel de l'éditeur et qui s'adresse avant tout aux hardcore-gamers. Les développeurs russes de Nikita tentent avec Parkan de nous servir un titre dans la lignée de Battlezone 2, avec un jeu qui combine à la fois des affrontements de mechas en vue subjective mais également une dimension stratégique plutôt intéressante. Une fois n'est pas coutume, la cible visée concerne un public bien précis, susceptible de se laisser happer par le gameplay complexe mais néanmoins original de ce titre.
Le contexte futuriste de Parkan nous place en l'an 4120, alors qu'une expédition terrienne vient de découvrir au fin fond de l'espace une nébuleuse qui dissimulait la trace d'une civilisation disparue. Les « architectes », comme on les appelle, auraient construit tout un réseau d'infrastructures encore opérationnelles sur la surface d'une planète qui devint très vite le théâtre d'affrontements incessants entre les corporations les plus influantes. Témoin direct de la tragédie qui s'ensuivit au sein du Labyrinthe (sorte de passage de téléportation entre les mondes), le capitaine du croiseur Parkan n'aura d'autre choix que de se constituer une base solide soutenue par une puissante armée de robots de combat s'il veut parvenir à conquérir les planètes hostiles et encore inconnues qui s'offrent à lui.
Vous voilà donc livré à vous même dans la peau d'un commandant de Warbots bien résolu à assumer la tâche qui lui est confiée. Mais avant de pouvoir en découdre avec les autochtones des planètes environnantes, il vous faudra nécessairement commencer par organiser une stratégie défensive et offensive solide et installer les infrastructures indispensables de votre base. Une tâche qui nécessite un passage obligé au sein d'un tutorial en quatre étapes, afin d'apprendre rapidement les principes de base du jeu.
Une première approche qui se révèle particulièrement hermétique dans la mesure où l'interface qui est mise à votre disposition ne propose pas autant d'ergonomie que ce que l'on était en droit d'attendre en regard de la complexité des objectifs qui nous sont assignés. En pratique, si la prise en main ne nécessite guère plus de quelques minutes, c'est une vigilance de tout instant qu'il vous faudra si vous ne voulez pas manquer une directive importante donnée par votre instructeur. Les contrôles sont en effet loin d'être évidents, même lorsqu'il s'agit d'effectuer des commandes simples. Un défaut qui vient alourdir inutilement le gameplay, déjà bien assez complexe.
Une fois les commandes assimilées, vous serez enfin capable d'agir comme le vrai commandant de Warbots que vous êtes. Le travail qui vous attend est d'ailleurs loin d'être de tout repos et vous obligera à vous investir à fond dans l'ensemble du développement de votre base. En vue subjective ou à la troisième personne, vous devrez courir d'un bâtiment à l'autre afin de lancer manuellement la construction de vos robots que vous pourrez ensuite envoyer au combat en leur assignant diverses tâches comme attaquer une cible, vous suivre, se déplacer d'un point à un autre sur la mini-map, localiser une structure précise ou encore commencer la construction d'une mine pour assurer le stockage de l'énergie.
Une dimension stratégique omniprésente dans Parkan, que vous pourrez assumer depuis votre centre de commandement à l'aide d'une interface qui est, là encore, loin d'être un modèle d'ergonomie. Mais vous serez libre à tout moment de quitter votre poste pour aller directement au coeur de la bataille aux commandes de divers engins de combat, et tenter de prendre possession des bâtiments ennemis. Des phases d'action plutôt bien réalisées si l'on met de côté la lenteur des déplacements. Camouflage optique, zoom, vision nocturne, tout est là pour conférer à ces phases de FPS une atmosphère dynamique, d'autant que la réalisation est de qualité même si les environnements sont parfois un peu vides.
Le jeu propose 6 campagnes d'une vingtaine de missions qui se dérouleront dans des environnements particulièrement variés et hostiles, mais aussi d'un mode multijoueur en Lan et sur internet. Un mode de jeu qui permettra au soft de se renouveler en assurant des parties autrement plus intéressantes jusqu'à 6 joueurs, même si l'IA du jeu convainc facilement. En fait, ce qui pénalise surtout ce titre, c'est le manque de dynamisme qui découle des parties et le manque de clarté et d'ergonomie de l'interface du jeu. A moins d'être immédiatement séduit par le concept original du mélange stratégie temps-réel et FPS, la plupart des joueurs risquent de s'ennuyer rapidement, d'autant que la dimension stratégique se révèle à la longue un peu trop limitée, du fait notamment du manque de structures différentes qui sont proposées.
- Graphismes15/20
Les phases de FPS sont plutôt convaincantes avec la localisation des dégâts et la présence de nombreux effets spéciaux. Mais la vue à la troisième personne est peu ergonomique, elle est surtout là pour nous permettre d'admirer la modélisation et le design de nos mechas. Les environnements sont variés mais un peu vides et les intérieurs des bâtiments sont de vrais labyrinthes.
- Jouabilité14/20
Un mélange action/stratégie plutôt intéressant. On vous laissera libre d'assembler les pièces de vos robots et de lancer des programmes de recherche afin d'améliorer leurs capacités. Mais on a souvent l'impression frustante de devoir tout faire soi-même et d'être constamment débordé, d'autant que l'interface est loin d'être un modèle d'ergonomie et que les déplacements sont relativement lents.
- Durée de vie14/20
Le jeu solo comporte 6 campagnes d'une vingtaine de missions et un mode multijoueur jusqu'à 6 en Lan ou sur internet. Trois niveaux de difficulté sont proposés pour les parties contre l'ordinateur.
- Bande son13/20
La bande-sonore comporte près de 40 minutes de voix enregistrées, le tout (textes et voix) intégralement en français. Les musiques rythmées sont de bonne facture.
- Scénario12/20
On oublie vite le scénario pour se concentrer sur l'action et la stratégie. Les missions auraient gagné à être un peu plus scénarisées.
Un titre qui s'adresse à un public bien particulier et risque de laisser de marbre la plupart des joueurs. Les adeptes de Battlezone 2 seront en terrain connu et parviendront peut-être à oublier les désagréments de l'interface et les défauts de gameplay pour se consacrer entièrement au multijoueur.