Ubi Soft nous propose une fois de plus de devenir un chasseur silencieux et d'attaquer sournoisement les flottes ennemies aux commandes de sous-marins de la Seconde Guerre Mondiale. On l'aura compris, Silent Hunter est de retour pour un second volume qui s'il témoigne de quelques qualités, cumule également pas mal de défauts.
“Cap au 2-6-0, Yvan Le Fou, Yvan Le Fou... !” Ah il est bien loin le charismatique commandant de l'Octobre Rouge qui annonce d'un ton décidé ses ordres à l'équipage tout en se préparant à aller déguster une tasse de thé ou assassiner froidement un officier politique présent à bord. Bref, si vous être accros des A la Poursuite d'Octobre Rouge, USS Alabama ou autres films plus récents ayant pour thème les aventures épiques d'hommes de courage enfermés dans des boîtes de sardines à propulsion et ogives nucléaires, prudence quand même. Dans la réalité il en va un peu différemment et ce Silent Hunter 2 même s'il ne s'agit que d'une simulation est bien là pour en témoigner. Pour information, un sous-marin ne freine pas, il a une fâcheuse tendance à prendre l'eau pour la moindre broutille surtout lorsqu'il date de la seconde guerre mondiale et il se déplace à une vitesse parfois alarmante. Alors si on regarde la belle scène d'introduction de ce titre en se disant “ chouette, je vais tout faire pêter les doigts dans le nez et envoyer mes ennemis par le fond à l'insu de leur plein gré” on se resaisit de suite une fois confronté à la difficulté du jeu. Silent Hunter c'est dur, assez dur même et il faudra donc des joueurs patients, désireux d'apprendre et conscients du fait que quand on leur dit qu'il reste 8 minutes avant que les tubes lance-torpilles soient de nouveau opérationnels, ils la ferment en se faisant tout petit au beau milieu des croiseurs ennemis.
Mais qu'on ne s'y trompe pas en dépit de son importante difficulté Silent Hunter 2 reste un jeu tout à fait passionnant. On gère une foule de paramètres et l'on doit jongler entre les postes d'observation, la salle des machines, l'armurerie, le sonard et j'en passe. Bref, en dépit de la grande lenteur des sous-marins on n'a que rarement le temps de s'ennuyer et de toutes façons si tout est réglé et qu'il n'y a plus qu'à attendre de fondre sur sa cible, on peut toujours accélérer le temps. Missions simples, campagnes complètes, avec de nombreux objectifs à remplir, le programme est assez chargé. On se lance donc avidement dans le jeu et on regrettera en premier lieu que les niveaux d'entraînement ne soient pas plus didactiques. On se retrouve un peu livré à soi-même aux commandes d'un sous-marin que l'on aura bien du mal à diriger surtout lorsque l'on débute. Quoi qu'il en soit passé un petit temps d'adaptation on commence à savoir manoeuvrer l'ensemble et à parvenir à s'orienter pour se diriger alors vers son premier objectif.
Côté maniabilité force est de constater les nombreux efforts des équipes de développement pour faire passer plus facilement la pilule que représente la difficulté. Un système de raccourcis et d'onglet permet de passer d'un poste à l'autre et l'on parvient assez bien à s'y retrouver au bout d'un petit temps d'adaptation. Reste toutefois que les combats s'avèrent assez ardus notamment l'utilisation des torpilles qui nécessiteront souvent différents réglages et un temps de chargement des tubes assez long en dépit de certains paramètres que l'on peut régler sur le mode automatique. Reste bien entendu les tourelles mais celles-ci imposant de faire surface, il faudra les réserver pour un coup de grâce ou encore pour faire frond à une attaque aérienne. L'ensemble se veut toutefois globalement accessible et ergonomique tout en gardant un bon degré de réalisme, on n'a donc pas à se plaindre.
C'est donc finalement au niveau des graphismes que l'on affiche une certaine déception. Des choix de résolutions bien trop limités et un rendu 3D qui semble franchement dépassé. Certes on passe beaucoup de temps à regarder les instruments et à naviguer avec mais des environnements 3D moins grossiers et une modélisation des navires un peu plus poussée n'auraient rien gaché. Côté sonore les nombreux effets cultivent l'ambiance prenante du titre grâce à leur variété et leur réalisme. En somme si ce Silent Hunter 2 se veut particilièrement prenant il reste toutefois à l'attention d'un public averti et qui ne fera preuve d'indulgence devant des graphismes franchement décevants et pratiquement d'un autre âge. Dommage car le reste se veut assez agréable avec notamment un sytème de commande assez ergonomique et un principe de jeu très réaliste.
- Graphismes12/20
Des graphismes qui restent corrects mais qui semblent franchement dépassés. On constate différents bugs d'affichage et l'on reprochera un rendu au niveau 3D perfectible tout comme la modélisation des différents navires.
- Jouabilité15/20
Une prise en main qui n'est pas évidente en dépit de l'effort notable pour simplifier le tout. L'expérience de jeu reste toutefois plaisante et originale.
- Durée de vie14/20
Une bonne durée de vie grâce aux nombreuses missions et campagnes disponibles même si le tout reste cependant un peu rigide en terme de possibilités offertes.
- Bande son15/20
Un environnement sonore soigné et qui repose principalement sur de nombreux effets ainsi que des voix assez réussies.
- Scénario/
-
Un titre sympathique même s'il se destine à un public particulier et semble t-il restreint. Ce Silent Hunter 2 offre un degré de réalisme tout à fait satisfaisant et on ne lui reprochera finalement que ses graphismes décevants, proposant trop peu de résolutions pour un rendu qui reste finalement dépassé.