Disney Interactive s'essaye à un nouveau genre avec l'adaptation vidéo-ludique de Atlantide : l'Empire Perdu. L'éditeur quitte momentanément son domaine de prédilection, à savoir la plate-forme, et nous gratifie d'un shooter à la première personne. Oui, voici bien le premier jeu Disney aux allures de Quake-Like. Encore fallait-il pouvoir concrétiser une si bonne intention.
C'est donc dans une version totalement différente de la mouture Playstation que Atlantide : l'Empire Perdu nous arrive sur PC. Et quand Disney se met au First Person Shooter c'est toute la famille qui se retrouve réunie devant son écran pour des parties où la violence et le sang n'ont pas leur place. En somme, si Disney Interactive dénature le Quake-Like c'est pour une bonne cause : initier les jeunes joueurs aux jeux d'action 3D en vue subjective. En fait, si l'on prend le jeu sous une vue d'ensemble, c'est plutôt une bonne impression qui se dégage de ce titre. D'abord, l'idée de transposer l'univers d'une production Disney dans un FPS est déjà plutôt intéressante, mais les arguments en faveur de ce titre ne s'arrêtent pas là. Afin d'assurer une convivialité rare dans un titre à licence Disney, les concepteurs du jeu ont eu la bonne idée d'intégrer un mode multijoueur qui pourra accueillir jusqu'à 12 joueurs en réseau local. Enfin, le mode solo s'annonce lui-aussi particulièrement varié avec des séquences de pur FPS qui alterneront avec des phases plus arcades où l'on pourra piloter divers engins.
Bref, les concepteurs ont pensé à tout pour motiver le joueur, mais la déception s'en trouve du coup décuplée une fois le jeu lancé. Déjà les séquences cinématiques et les extraits du DA sont d'une rareté telle qu'il est quasiment impossible de s'immerger réellement dans le scénario. Quiconque n'aura pas vu le film aura la désagréable impression d'incarner un personnage anonyme, héros d'une aventure qui s'enchaîne par bribes sans véritables transitions. Très courts, les niveaux s'enchaînent d'une façon décousue qu'ont bien du mal à rattraper les voix des protagonistes qui essayent pourtant de donner un semblant de cohérence à tout cela.
Mais ce qui achève véritablement Atlantide : l'Empire Perdu, c'est l'absence quasi totale d'intérêt qu'il propose. La diversité des séquences de jeu ne suffit pas à rattraper le manque cruel de challenge. Les pures phases de FPS vous mettent face à des ennemis au QI proche du zéro absolu qui réalisent l'exploit de vous vaincre une fois sur trois en s'alliant avec la réalisation médiocre pour vous coincer dans des bugs d'affichage. A titre d'exemple, une mission à priori prometteuse comme la salle des épreuves se limite en fin de compte à passer quatre portes pour récupérer des reliques aucunement gardées, sinon par des ennemis qui adoptent toujours le même comportement. Le pire, c'est que les autres niveaux ne sont pas plus intéressants.
D'un ennui mortel, la séquence à bord d'un avion s'achève avant d'avoir commencée, alors qu'il vous faudra à l'inverse des dizaines de tentatives infructueuses avant de parvenir à votre destination aux commandes du sous-marin. Une phase de jeu totalement incompréhensible où votre engin peut exploser à tout moment en heurtant des rochers qui se trouvent pourtant à deux mètres de vous. Pire que tout, le viseur est situé de telle façon qu'il est parfois impossible de faire feu sur les monstres aquatiques qui vous assaillent. Bref, on s'arrache finalement les cheveux pour pas grand-chose puisque la suite ne comporte rien de vraiment novateur.
Toute la progression est basée sur l'acquisition de divers pouvoirs qui vous permettront de venir à bout de vos ennemis de multiples façons. On pourra ainsi mettre la main sur le tir glacé qui, comme la matière gluante, ralentit les mouvements de vos adversaires. Plus originale, la sphère de ricochet rebondit sur les murs avant de disparaître, tandis que le pouvoir de rétrécissement constitue le seul moyen de venir à bout de certaines créatures en les miniaturisant pour les détruire ensuite. A cela s'ajoutent toutes sortes de bonus classiques qui faciliteront votre progression. Comment conclure autrement qu'en évoquant la médiocrité de la réalisation qui affiche des textures aucunement détaillées et pas du tout crédibles (il faut voir la surface de l'eau), tout en multipliant les effets de lumière jusqu'à la nausée (l'effet de la torche est ridicule comparé à Alone 4). Terminons en précisant que malgré ses trois niveaux de difficulté, le jeu se boucle en quelques heures seulement, à moins que vous trouviez un quelconque intérêt aux parties multijoueur...
- Graphismes9/20
Un moteur 3D loin d'être exploité aux limites de ses capacités. Un effort notoire a été fait au niveau des effets de lumière avec la torche mais le résultat ne parvient pas à convaincre.
- Jouabilité10/20
Des phases de jeu plutôt variées malgré leur manque cruel de dynamisme et d'intérêt. Le gameplay se voit légèrement renouvelé par l'acquisition de nouveaux pouvoirs, mais le soft semble avoir zappé la phase de béta-test.
- Durée de vie9/20
16 niveaux de jeu particulièrement courts malgré leur diversité, et un mode multijoueur en Lan qui pourra accueillir jusqu'à 12 joueurs simultanément.
- Bande son11/20
Vous pourrez joindre les autres protagonistes de l'histoire par contact radio à n'importe quel moment. Les voix sont là pour rattraper le caractère anecdotique de la bande-son.
- Scénario11/20
On retrouve la plupart des lieux clés du film, que l'on traversera toutefois beaucoup trop rapidement. Pas assez d'extraits du DA et de séquences cinématiques pour s'immerger vraiment dans l'histoire. La première partie du jeu est inédite et permet de découvrir ce qui s'est passé avant la découverte du manuscrit sur 4 niveaux de jeu.
Difficile d'accorder une note supérieure à un jeu qui accumule les défauts sans parvenir à susciter l'intérêt du joueur à aucun moment. Huit points généreusement attribués parce que l'intention était plutôt bonne et courageuse même si le résultat est hélas loin d'être convaincant.