C'était à prévoir, après le succès rencontré par les deux premiers volets, Tony Hawk revient pour des exploits skateboardistiques toujours aussi impressionnants. Un seul problème : le manque d'originalité de cette troisième édition.
Activision veut ma mort ! Avoir à tester Mat Hoffman sur PC, Shaun Palmer sur PS2 et maintenant Tony Hawk sur PSone en si peu de temps est un exercice vraiment éprouvant pour un rédacteur ! Pour tout vous dire, j'ai l'impression de vivre un éternel recommencement en ce moment. Mais si ce n'était que ça.... Le phénomène va beaucoup plus loin et a même des répercutions sur ma vie sociale, ou plutôt sur mon ancienne vie sociale. Car maintenant plus personne ne veut m'adresser la parole et tout le monde me prend pour un fou lorsque j'arrive au boulot avec mon BWX trafiqué en planche de snowboard à roulettes ! J'vous jure, la vie de rédacteur n'est pas simple tous les jours... Toujours est-il que Tony Hawk est de retour sur la première console de Sony et qu'il va falloir que je me creuse le ciboulot pour vous en parler en évitant les redites. Et ça pas être facile vu le nombre très restreint de nouveautés que ce volet apporte dans ses bagages...
Le principe de base est inchangé : il s'agit encore une fois de torcher le mode carrière dans tous les sens pour débloquer toutes les options jusqu'alors inaccessibles. Une liste d'objectifs par niveau indique à chaque fois ce qu'il faut faire pour compléter la zone et comme d'habitude, tous les remplir est une véritable gageure que seuls les pros du pad pourront relever. Sachez cependant qu'il n'est pas indispensable de terminer un niveau à fond pour pouvoir passer au suivant. En effet, chaque zone deviendra accessible une fois que vous aurez rempli un certain nombre de défis dans les niveaux précédents. Contrairement à la version PS2, les objectifs restent très classiques et rappellent grandement ceux de Tony Hawk's 2 : ramasser les lettres du mot SKATE, réaliser des scores de plus en plus élevés, trouver des cassettes vidéo cachées, etc... Seule une poignée d'entre eux se démarquent du lot en vous obligeant à effectuer une figure à un endroit précis du niveau ou encore à grinder sur un câble électrique à travers tout le park. Trois des huit niveaux sont aussi complètement à part car il s'agira « simplement » de faire un bon ride pour impressionner des juges et obtenir des médailles.
Comme je le disais plus haut, il y a quand même quelques petits détails qui diffèrent de l'édition précédente. Désormais, Tony n'a plus à chercher de billets verts sur les parcours pour acheter des points de compétence et de nouvelles planches, tout se trouve directement sur les parks. A raison d'une planche et de cinq points de compétence par niveau son attirail et ses capacités s'étofferont au fur et à mesure de vos performances. Cela dit, ces items sont suffisamment difficiles à atteindre pour vous donner pas mal de fil à retordre avant d'obtenir le rider ultime. Pour continuer dans les nouveautés, on peut signaler la présence de Bam Margera qui remplace Burnquist et qui vient s'ajouter aux douze rescapés de l'édition précédente en apportant son style qu'on qualifiera de très personnel. On note aussi une nouvelle barre d'équilibre dans l'exécution des grinds qui, comme son nom l'indique, vous aidera à tenir la position sans vous vautrer, à condition tout de même de savoir garder le curseur au centre de la barre ce qui n'est pas toujours évident ! Voilà c'est tout pour le rayon nouveauté ! Avouez que c'est bien peu. Et à part la liste de tricks légèrement plus étoffée et des aires de jeu différentes, ce Tony Hawk's 3 est très similaire à son homologue deuxième du nom : mêmes modes de jeu solo (carrière, session simple, free skate), multijoueur (chat, pendu, graffiti, trick attack) et même éditeur de parks.
Enfin, du côté de la réalisation, il n'y a pas de grandes surprises non plus, mais on ne se plaindra pas car pour une console aussi vieillissante que la PSone, le rendu est très agréable. Bien sûr, on remarque que par rapport à la version PS2, le jeu est bien plus vide (pas de circulation ni de piétons) mais on comprend facilement pourquoi. Comme toujours pour les jeux O2 d'Activision, la bande son est signée par plusieurs groupes assez bruyants. Ici des noms aussi réputés que Motorhead, The Ramones et Red Hot Chili Pepper assurent l'ambiance musicale et apporte une dose d'énergie supplémentaire au titre. Vient maintenant le terrible moment du verdict. C'est sans trop se mouiller que l'on peut affirmer qu'Activision tient là le meilleur volet de la série. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faille se jeter dessus sans réfléchir. En effet, le peu d'innovations apportées ne justifie que très moyennement l'investissement pour tous ceux qui possèdent déjà le numéro 2. D'un autre côté, les joueurs qui cherchent un bon titre de skate pourront sans problème se tourner vers lui.
- Graphismes17/20
Le niveau graphique est égal à celui du volet précédent. Les 8 nouveaux skate parks sont vastes mais la distance d'affichage est plutôt réduite ce qui nuit parfois au joueur.
- Jouabilité16/20
La difficulté des tricks est bien dosée et il faudra pas mal s'entraîner avant de réaliser des combos surpuissantes. A noter que la caméra ne gêne jamais l'action en choisissant les meilleurs angles de vue.
- Durée de vie16/20
Le titre est très complet au niveau des modes de jeu. Les nombreux objectifs du mode carrière ne sont pas tous évidents à remplir, surtout dans les derniers parks...
- Bande son16/20
Encore une fois, Activision a fait appel à une vingtaine de groupes pour mettre le feu à nos oreilles et donner plus de rythme au jeu.
- Scénario/
Même si ce volet est sûrement le meilleur de la série, il est difficile de monter la note au dessus de 15 en raison d'un manque d'innovations et d'un concept qui commence à vieillir. A trop tirer sur la corde, Activision va finir par « Tomb Raideriser » son titre (pour mémoire, Tomb Raider était un bon jeu qui n'a pas assez évolué lors des épisodes successifs). Mais nous n'en sommes pas encore là. Alors pour l'instant, profitons du nouveau Tony Hawk et espérons que le suivant nous réserve beaucoup plus de surprises !