Mat Hoffman's Pro BMX est ce que l'on pourrait appeler un Tony Hawk's like. Il fait parti de cette catégorie de jeux basés sur des sports extrêmes qui plaît tant aux jeunes. La formule est simple, on prend un sportif, si possible le meilleur de sa discipline, et on le place dans un environnement virtuel pour qu'il nous montre tout l'étendu de son talent. Au passage, on demande à la vedette d'inviter tous ses potes, eux aussi des monstres de la discipline, afin que le joueur ait le choix entre plusieurs styles différents. Ici, la brochette de célébrités est composée de Kowalski, Escamilla, McCoy, Nastazio, Robinson, Thorne et Tabron.

Basé sur le même principe que Tony Hawk's Pro Skater 1 et 2, MHPB en reprend aussi le gameplay. Dans le mode carrière, on part toujours à la découverte de nouvelles zones de jeux en tentant de réussir les cinq défis que propose chaque niveau. Si certaines épreuves sont récurrentes à tous les niveaux (trouver les lettres du mot TRICK, réaliser un score très élevé...), d'autres sont plus originales et vous demanderont par exemple de briser toutes les lampes de la zone où vous vous trouvez. Les défis remportés feront gagner des couvertures de magazines qui serviront à débloquer de nouveaux niveaux ou de nouveaux vélos. Le mode Carrière est donc le passage obligé si on veut profiter pleinement du reste. Le reste, c'est le free ride pour s'entraîner, la session simple pour exploser les scores, le multijoueur et l'éditeur de parks qui au passage n'a pas tellement bougé depuis le premier Tony Hawk's et se révèle toujours être un véritable exemple de non-ergonomie : les pièces sélectionnées restent obligatoirement coincées au centre de l'écran et il faut bouger la caméra pour les positionner correctement. Super lourd...

Plusieurs petits jeux composent le mode multijoueurs de MHPB. Le « Pendu » (le seul à pouvoir se jouer sur le même poste) est une sorte de concours de tricks. Les joueurs exécutent une figure à tour de rôle, celui qui marque le moins de points reçoit une lettre. Le premier à former le mot « Pendu » perd la partie. Les deux autres jeux (par LAN) reposent également sur votre dextérité à passer les figures mais je vous rassure, grâce à une jouabilité savamment dosée, les tricks sont facilement réalisables et après un minimum d'entraînement, on maîtrise des enchaînements très spectaculaires. Voilà pour la partie purement explicative du titre qui, j'en suis conscient, n'aura pas appris grand chose aux habitués du genre, ni à ceux qui se sont déjà essayé à la version PSX. Effectivement, on ne peut pas dire qu'Activision nous ait gâté question originalité, le jeu est identique à la version précédente et on se demande bien pourquoi avoir attendu si longtemps avant de le sortir. Surtout que techniquement c'est pas la joie, non plus. Déjà la vidéo d'intro, (ainsi que toutes celles qui ponctuent le jeu) fait très peur. D'une qualité et d'une fluidité très médiocres, on peut dire que le titre débute bien mal, ce qui nous fait craindre le pire pour la suite.

Après un rapide tour dans les options afin de régler la résolution (qui monte jusqu'à 1280x1024, ouf !) on se lance dans le jeu en croisant les doigts et en espérant que l'avant goût donné par la vidéo d'intro ne soit qu'une hallucination. Malheureusement, une fois le premier coup de pédale lancé, on comprend que le jeu ne sera qu'une succession de déceptions. Graphiquement, pas grand chose n'a bougé depuis la version PSX, tout au plus un petit lifting pour affiner les traits, mais la modélisation des personnages et des vélos reste encore trop « carrée ». L'animation n'est pas toujours bien décomposée, la caméra ne se place pas toujours au bon endroit et les textures sont très pauvres. Intrigué par tant de lacunes techniques, on se met alors à inspecter le boîtier du jeu pour enfin trouver la réponse à toutes nos interrogations et qui tient en une phrase : MHPB utilise le moteur 3D de Tony Hawk's Pro Skater premier du nom ! Un moteur qui a quand même plus de deux ans ! Rendez-vous compte ! A peine remanié pour les besoins du titre, ce moteur handicape grandement les performances du jeu et déteint sur le plaisir que l'on a à y jouer. C'est bien dommage, car avec une meilleure technique, le jeu aurait pu être excellent.