Ubi soft n'en est pas à son coup d'essai en matière de rallye automobile. La série Rally Championship est en effet l'une des séries majeures de cette catégorie. En proposant un gameplay très orienté arcade, Rally Championship a su rallier à sa cause de nombreux joueurs. Pour cette nouvelle édition, la ligne de conduite n'a pas bougé et on reste résolument dans le domaine de l'arcade. S'il est certain que cela ne plaira pas à tout le monde, je pense notamment à tous les fans de Colin McRae et du récent Rally Trophy, cette optique a de quoi s'attirer les faveurs du grand public en proposant une conduite forcément simplifiée grâce à une prise en mains immédiate.

Si cette approche comporte un avantage certain pour les joueurs occasionnels, elle reste néanmoins très contestable par un comportement des véhicules idéalisé. Les voitures se pilotent très (trop ?) facilement et la moindre erreur (tête-à-queue, sortie de route...) peut se rattraper dans la seconde qui suit. Ainsi, même les débutants se surprendront à griller quelques chronos sans le moindre effort au grand damne des experts, contrariés de se faire devancer par des novices sans expérience.

Malgré ce côté « fingers in the nose », il vous arrivera quand même parfois de foncer droit sur un arbre, une barrière ou un mur. Vous pourrez alors admirer l'un des points forts du jeu, l'excellente gestion des collisions. Les voitures font des vols planés, des tonneaux, des vrilles et chaque cascade laissera des traces sur la carrosserie. En cas de choc violent, les éléments de votre caisse commenceront à sérieusement se détériorer. Et en plus de la direction cassée, des amortisseurs hors d'usage ou de la boîte de vitesse en piteux état, vous pourrez perdre une roue qu'il sera possible de remplacer en pleine course en sortant le cric. Les autres réparations et réglages de la voiture pourront s'effectuer entre les étapes.

Sur le menu principal, on trouve tous les éléments habituels aux jeux de rallye : Arcade, Championnats, Multijoueur (par réseau, ou sur le même PC à tour de rôle), et Challenge (sorte de championnat où vous devrez préalablement acheter vos voitures). Les 27 voitures du jeu (dont trois bonus) se répartissent en plusieurs groupes : les licences officielles, les voitures de série, les 1.6 L et les 2L modifiées. On dénombre aussi pas moins de 36 étapes (dont la plupart sont des tracés officiels de rallye) qui se partagent entre l'Ecosse, l'Angleterre, les USA, la Laponie, le Kenya et le Pays de Galles. Notez qu'une option permet de s'y rendre pour repérer les lieux et compléter le carnet de notes à volonté grâce à une interface simple et efficace.

Graphiquement, on reste vraiment sur notre faim, surtout après avoir joué à Rally Trophy. Les environnements de Rally Championship sont bien plus pauvres que ceux aperçus dans le jeu de Jowood. La gestion des sources lumineuses est moins bien rendue (notamment le soleil magnifique dans Rally Trophy). Les voitures sont par contre mieux modélisées. Les déformations et les salissures apparaissent en temps réel et viennent enlaidir les jolies couleurs métallisées qu'ont les véhicules au départ. Niveau sonore, ce n'est pas trop mal malgré le bruit des moteurs trop doux et pas assez nerveux. Les interventions du copilote (ou de la copilote, c'est au choix) interviennent toujours aux bons moments et permettent d'anticiper convenablement les virages ou les obstacles.

Mais tous ces éléments, s'ils contribuent aux succès d'un jeu de course, ne sont pas aussi importants que les sensations que procurent la conduite. Pour Rally Championship, de part son côté arcade et sa facilité de pilotage (on y revient), les sensations sont très faibles, pour ne pas dire quasi inexistantes. Malgré plusieurs bonnes vues de caméra (dont une vue intérieure très réussie), on ne rentre jamais vraiment dans la course. Le copilote annonce les prochains obstacles et on obéit sagement à ses indications en enchaînant les virages les uns à la suite des autres sans jamais vraiment y trouver un grand plaisir. C'est bien là le problème, et c'est à cause de ce défaut qu'on préfère encore aller s'éclater sur McRae, bien plus technique mais tellement plus jouissif.