Le nouveau phénomène de la littérature pour la jeunesse lance une grande offensive sur le monde des jeux vidéo. Avec un titre sur pratiquement chaque support, plus un film qui ne devrait pas tarder à sortir, cette fin d'année est résolument placée sous le signe d'Harry Potter. Pour l'heure, j'ai la lourde mais néanmoins très agréable tâche de vous parler de la version GBA. Alors enfourchez votre Nimbus 2000, direction le collège Poudlard.
Tout le monde connaît Harry Potter, en tout cas tous les enfants de 7 à 14 ans. Le jeune apprenti sorcier est devenu leur nouvelle coqueluche et chaque nouveau livre mettant en scène ses aventures remporte un succès de plus en plus grand, le phénomène se répandant à une vitesse folle. A quelques semaines de la sortie en salles du film, rien de plus normal que de retrouver Harry Potter sur nos consoles. Pour cette version GBA, nous avons droit à un titre d'aventure et d'action (contrairement à la version Gameboy Color qui se rapproche bien plus d'un jeu de rôle).
Le cheminement du jeu suit très fidèlement le déroulement du premier tome des aventures du petit Potter en sautant tout de même le passage du début où Harry est chez son oncle. Ici, vous commencez directement à Poudlard, le matin de la première journée de cours et le jeu s'étalera sur toute l'année scolaire. Le jeu alterne donc entre les cours pendant lesquels Harry apprendra de nouveaux sorts et les phases d'exploration teintées d'action dans les couloirs et les alentours de Poudlard. Pour l'apprentissage de sorts, le joueur doit reproduire à l'aide des touches directionnelles les mouvements effectués par les professeurs. Chaque sortilège trouvera ensuite son utilité dans les phases d'action. Grâce à eux, Harry pourra déverrouiller des portes, attaquer des créatures malfaisantes ou encore brûler des plantes.
Pour ceux qui découvrent Harry Potter, il faut savoir que Poudlard est un collège qui ne se consacre qu'à l'enseignement de la magie. Les matières ont des noms aussi étranges que Défense contre les forces du mal, Cours de potions et Cours de soins aux créatures magiques. Tous les élèves admis à cette école portent déjà en eux des pouvoirs magiques , surtout Harry qui est promis à une grande destinée en se débarrassant de « Tu-Sais-Qui », un grand sorcier maléfique dont on tait le nom, responsable de la mort de ses parents. Tous ceux qui ont lu et apprécié le livre seront agréablement surpris de retrouver l'univers de Poudlard, Quidditch compris. A plusieurs reprises, vous devrez chevaucher le Nimbus 2000 de Harry Potter (son balai volant) et disputer des parties de Quidditch le sport préféré des élèves de Poudlard. On peut cependant regretter que la maniabilité du balai soit si délicate ce qui rend les matches particulièrement difficiles.
Toujours question difficulté, les phases d'exploration réservent également leur lot de casse-têtes. Avec de véritables labyrinthes en guise de niveaux et des objets à pousser et des boutons à actionner dans un ordre précis, on peut se demander si les développeurs n'ont pas un peu exagéré. Les plus jeunes joueurs risquent bien de se décourager devant la difficulté de certaines séquences. Je pense notamment à l'escapade nocturne de Harry lors de laquelle il doit éviter les surveillants. Trouver le bon itinéraire dans ce dédale de couloirs est déjà assez ardu en soi, je vous laisse imaginer ce que cela peut donner dans le noir, en devant éviter les surveillants (représentés par des ombres noires elles-aussi !), le tout sur l'écran de la GBA pas particulièrement réputé pour la clarté de son écran...
Mis à part ce « problème », Harry Potter à l'école des sorciers est vraiment un bon titre et sa réalisation n'enlève rien à son charme, bien au contraire. Les graphismes sont particulièrement soignés et lors des dialogues, les visages des intervenants s'affichent en bas de l'écran. On reconnaît alors facilement les traits des personnages qui reprennent ceux des acteurs du film. Les décors sont également bien réalisés même s'ils paraissent parfois un peu vides. Enfin, les animations sont très réussies ce qui ne gâche rien au plaisir visuel du jeu. Pour la bande sonore, on reste un peu sur notre faim. Les musiques d'ambiance sont bien répétitives et les bruitages, trop discrets. En conclusion, force est de reconnaître que la licence Harry Potter est admirablement exploitée. Grâce à de nombreux détails directement inspirés du livre (vous pourrez entre autres faire la collection d'images de sorciers en trouvant les chocogrenouilles) et une bonne réalisation générale, les nombreux fans du sorcier retrouveront avec plaisir les premières aventures du jeune garçon sur leur GBA, mais les plus jeunes d'entre eux risquent de se retrouver bloqués à maintes reprises en raison d'une difficulté mal dosée.
- Graphismes14/20
L'univers de Harry Potter est bien respecté. Que ce soit les héros, le château de Poudlard ou la forêt avoisinante, tout est fidèle à l'idée que l'on s'en faisait à la lecture des livres. On regrette toutefois que certains passages soient si vides.
- Jouabilité14/20
A pied, diriger Harry Potter ne pose aucun problème. Les soucis commencent lorsqu'il chevauche son balai. La maniabilité devient alors bien plus difficile et un long entraînement sera nécessaire avant de la maîtriser.
- Durée de vie15/20
On progresse agréablement dans le jeu mais certains passages sont vraiment difficiles et demanderont beaucoup de patience. Trouver toutes les Chocogrenouilles vous occupera aussi un bon moment.
- Bande son14/20
Les musiques sont assez répétitives et les bruitages trop discrets bien qu'ils soient de bonne qualité. On apprécie tout particulièrement lorsque Harry Potter crie le nom du sortilège qu'il utilise.
- Scénario15/20
Les aventures du jeune sorcier sont riches en rebondissements et vous tiendra en haleine jusqu'à la fin.
Voilà enfin le jeu qui nous prouve qu'une licence peut être bien adaptée à condition de s'en donner les moyens. L'univers de Harry Potter convient particulièrement bien au format GBA et tous les petits Moldus fans du sorcier seront ravis de prendre part à ses aventures. Attention tout de même à la difficulté qui pourra en rebuter certains.