Mesdames et messieurs, j'ai la joie et l'immense honneur de vous présenter le premier jeu tout en 3D de la GBA ! Heu non... ce n'est pas exactement ce que je voulais dire. Je reprends. Mesdames et messieurs, j'ai le regret et la tristesse de vous présenter la première daube tout en 3D de la GBA ! Voilà, c'est beaucoup mieux ainsi
Déjà sorti sur PS2 au mois de septembre, c'est au tour de la petite GBA d'accueillir le grand Ricky Carmichael. Le principe reste inchangé et on retrouve Ricky ainsi que tous ses petits camarades à motos sur la portable de Nintendo. Trois options s'offrent à vous dès l'allumage de la console et c'est sans surprise que vous trouverez un championnat, un mode arcade et la possibilité de participer à l'US Open (un championnat exclusivement indoor). Les deux premiers modes peuvent être disputés en 250 ou 125 cm cube ainsi qu'en freestyle si vous vous sentez l'âme d'un cascadeur. Car c'est bien de motocross dont parle ce jeu, la discipline même qui fait s'envoler des bécanes à plusieurs mètres de hauteur sur des bosses vertigineuses. Impossible donc pour les créateurs du jeu d'utiliser le très performant mais surtout très plat mode 7 de la console pour restituer les circuits tout en dénivelé propre à ce type d'épreuves. Voilà pourquoi ils se sont lancés dans le pari fou de réaliser le premier jeu tout en 3D de la toute jeune GBA.
Avouons-le tout de suite, le résultat est une vraie catastrophe. Oui, ils ont réussi à faire un jeu en 3D (enfin... si on peut appeler ça un jeu) mais où est passé le fun qui aurait du se dégager d'un tel titre ? Où sont les sensations de vitesse ? Les poussées d'adrénaline lors des sauts ? Ces éléments sont purement et simplement passés à la trappe, et c'est justement là le problème. Vouloir programmer des graphismes que la machine a toutes les peines du monde à afficher a littéralement tué le titre. Pire, la mauvaise réalisation graphique a déteint sur le reste de la production. A l'écran, ça donne des graphismes tri-dimensionnels très moches et très vides (bon, c'est de la GBA, faut pas lui en demander trop non plus), une animation saccadée et une jouabilité désastreuse. Pour ce qui est de l'animation, il faut quand même reconnaître que lors du mode Freestyle où vous êtes seul sur le circuit, le frame rate est tout à fait acceptable Mais lorsque vous vous retrouvez entourés par deux ou trois concurrents dans les autres modes, c'est un véritable calvaire. L'animation devient alors poussive et plaintive. On a mal pour la GBA, on souffre avec elle.
Le triste bilan n'est malheureusement pas terminé. Les murs invisibles aux abords des circuits de la version PS2 sont encore une fois de rigueur pour cette édition GBA. A cause d'eux, vous ne pourrez pas vous écarter de la piste sous peine de chuter de votre moto. De plus les concurrents ne possèdent pas la moindre once d'intelligence et ils n'auront aucun scrupule à vous foncer dessus si vous avez le malheur de vous trouver en travers de leur chemin. A l'inverse, vous vous surprendrez parfois à rouler sur leurs roues (voire sur leurs motos), sans être déséquilibré le moins du monde. Bref, la gestion des collisions est abominable. Tout comme la jouabilité avec cette fichue moto qui tourne si mal.
Si vous avez déjà essayé la version PS2, vous devez sûrement vous demander si les figures ont été conservées. La réponse est oui, hélas serait-on tenté d'ajouter. Premièrement, elles ne sont pas vraiment spectaculaires et ressemblent plus à des assouplissements de majorettes qu'à de véritables acrobaties de l'extrême. Et vas-y que je lève la jambe droite ! La gauche maintenant ! Allez sans les mains ! Il ne manque plus qu'un bâton et une petite jupette aux pilotes pour que la comparaison soit parfaite. Le second point qui fâche concernant les figures vient de la difficulté à les réaliser correctement. Soit elles se déclenchent trop tôt, soit trop tard... Le timing doit être parfait pour en placer une sans se ramasser à l'atterrissage. Vu qu'elles n'apportent pas grand chose au jeu, on préfère alors ne rien tenter du tout. Comme ça, c'est plus sûr. J'en arrive à ma conclusion qui, vous l'imaginez, ne sera pas très élogieuse envers ce titre. En effet, comment conseiller un jeu vide de toute qualité ? Il n'y a absolument rien de positif qui pourrait rattraper sa réalisation catastrophique à moins peut-être les nombres de pilotes et de circuits qui culminent respectivement à 16 et à 12. Encore faut-il avoir la patience de les essayer tous. Non, vraiment oubliez ce jeu et préservez votre douce console d'une telle infamie.
- Graphismes10/20
L'effort d'une réalisation 3D est louable mais le résultat s'avère exécrable. Les décors sont vides et se ressemblent tous. Quant à l'animation, elle est aussi rapide qu'une tortue asthmatique, on a presque le temps de s'endormir entre chaque virage.
- Jouabilité8/20
La lenteur du jeu permet de prévoir ses virages bien à l'avance, mais la moto tourne assez mal, du coup on finit souvent dans le décor. Les concurrents n'ont aucune IA et vous foncent dessus sans arrêt ce qui rend la tâche encore plus difficile.
- Durée de vie12/20
Les 12 circuits se ressemblent un peu tous et sont très lassants. Il n'y a pas beaucoup de modes de jeu à se mettre sous la dent. Mais qui s'en plaindra ? Pas de mode multi-joueurs donc, on comprend facilement pourquoi.
- Bande son10/20
Bof, bof, bof... On a déjà entendu mieux sur cette console. Les moteurs sont nasillards et ne ressemblent en aucun cas à des moteurs de motos. Les musiques sont très quelconques, sans grande originalité.
- Scénario/
Pas la peine de tourner autour du pot plus longtemps, MX 2002 n'a rien à faire sur GBA. Vu son très faible intérêt et le niveau de sa réalisation, le jeu n'a rien pour plaire. On se demande encore comment Carmichael a bien pu accepter d'apposer son nom sur cette cartouche. Encore une affaire de gros sous, comme d'habitude...