Arcanes, la plupart d'entre vous s'en souviennent peut-être, était un jeu d'aventures/rôle dont la particularité était de faire intervenir un gameplay qui reposait pour une grande part sur la stratégie. Si vous faites partie des quelques joueurs encore adeptes de ce titre, ce test vous concerne puisqu'il traite de la suite de ce jeu appelé Magic and Mayhem outre-Atlantique. Une suite sans surprise, qui se contente de faire passer cette série de renom à la 3D.
Quiconque n'aura pas eu la chance de jouer à Arcanes sera donc quelque peu surpris par le principe de jeu de The Art of Magic. Le soft n'a pas grand-chose à voir avec un traditionnel RPG dans la lignée de Baldur's Gate, mais il s'inscrit plutôt dans un genre à part, sans dénomination. Les amateurs de jeux d'aventure classiques pourront donc passer leur chemin s'ils sont allergiques à la stratégie. The Art of Magic avoue en effet rapidement sa complexité et sa dimension tactique. Le jeu raconte la quête d'un jeune héros doué de magie mais encore novice dans le maniement de ses pouvoirs. Un personnage qui devra assumer, au cours de la campagne solo, le meurtre de son père et la disparition de sa soeur, et partir seul venger le destin de sa famille. S'il ne dispose pas de beaucoup d'atouts au début de son périple, Aurax, puisque tel est son nom, verra ses capacités augmenter au fil de sa quête, pour finalement devenir un sorcier expérimenté capable des plus grandes prouesses dans l'art de la magie.
La progression se déroulera de façon assez linéaire puisque le joueur devra à chaque niveau faire bon usage de tous les atouts dont dispose le héros pour vaincre les différents sorciers qui lui barreront la route, et tenter de réduire en miettes les créatures qu'ils invoqueront pour le ralentir. La particularité du jeu réside dans l'influence de trois orbes qui maintenaient jadis l'équilibre du monde, et dont l'une d'entre elles fut soudainement détruite. Privée de la troisième orbe, celle de la Neutralité, les deux autres reliques ne suffirent plus à maintenir l'équilibre du monde d'Albion qui se vit déchiré peu à peu entre les forces de Chaos et celles de la Loyauté.
Ces trois arcanes joueront d'ailleurs un rôle majeur dans votre épopée puisque de chacune d'elles découlera des sorts différents et des pouvoirs uniques. En tout, ce ne sont pas moins d'une cinquantaine de sorts que vous pourrez sélectionner à chaque début de mission en réfléchissant au mieux à leurs complémentarités. Mais si le gameplay paraît particulièrement riche et intéressant de prime abord, il se révèle rapidement répétitif et laborieux. Il faudra bien sûr profiter des avantages du terrain et prendre le contrôle des emplacements stratégiques pour assurer sa domination sur les différentes maps, mais la lenteur exaspérante des déplacements rend la progression particulièrement pénible. Là où le jeu avoue encore davantage ses ressemblances avec les STR, c'est dans la mesure où il est indispensable d'aller chercher régulièrement des ressources pour maintenir constant son niveau de puissance. De même, il sera indispensable de trouver des points de régénération pour récupérer régulièrement du mana si vous ne voulez pas vous retrouver en panne de sorts.
Le jeu se résumera donc bien souvent à une bataille acharnée entre les différents sorciers, à celui qui prendra le contrôle du plus grand nombre de ces emplacements clés. Intéressant au début, le concept devient vite lassant et répétitif. Mais la victoire ne passera pas uniquement pas des duels de boules de feu et autres sorts plus ou moins puissants, elle passera nécessairement par l'utilisation des invocations qui vous permettront de faire venir à vous différents types de créatures. Du simple loup utile pour le repérage du terrain, au gigantesque dragon, en passant par les centaures, les elfes, les géants, ou les nains du chaos chevauchant des sangliers sauvages, ce sont un total de 24 créatures diverses qu'il vous sera possible d'invoquer.
Une caractéristique décisive dans votre quête de domination, qui contribue grandement au renouvellement du jeu, en même temps que l'upgrade constante du héros et son acquisition régulière de nouveaux pouvoirs, même si cela ne rendra pas le jeu plus attrayant à ceux qui trouvent le rythme de Magic and Mayhem 2 beaucoup trop lent. Mais si le gameplay n'a guère varié, c'est surtout au niveau de la réalisation qu'il faut chercher les améliorations. L'univers de Magic and Mayhem passe désormais à la 3D, d'où la possibilité de visualiser la carte à l'aide de zoom et autres rotations. Malheureusement, l'aspect graphique du jeu reste particulièrement décevant, les environnements manquent de détails et affichent des couleurs ternes. La visibilité est d'ailleurs tellement médiocre que l'on s'empresse de désactiver le feuillage des arbres pour savoir où l'on met les pieds. En fin de compte, The Art of Magic n'intéressera que les anciens adeptes d'Arcanes qui trouveront peut-être dans ce titre matière à réveiller l'enchanteur ou le sorcier qui sommeille en eux.
- Graphismes10/20
Une réalisation très décevante malgré des environnements plutôt variés (villages, forêts, donjons, mines de gobelins). Les graphismes pâtissent de leurs textures pauvres et du manque cruel de détails affichés.
- Jouabilité11/20
Le gameplay reprend ce mélange de RPG et de stratégie inauguré dans Arcanes, mais l'extrême lenteur des déplacements et la répétitivité de l'action rendent la progression laborieuse et lassante.
- Durée de vie13/20
30 niveaux pour la campagne solo avec 4 degrés de difficulté possibles pour chacun d'entre eux. Batailles jusqu'à 3 joueurs possibles en Lan et sur internet.
- Bande son12/20
Une bande-son qui ne se fait remarquer ni par des thèmes désagréables, ni par des accords mélodieux. Une bande-son discrète, en somme.
- Scénario10/20
Le scénario de The Art of Magic manque cruellement d'originalité et ne contribue absolument pas à motiver le joueur dans sa progression.
La suite d'Arcanes ne dépaysera pas les adeptes de ce titre, tant elle en reprend fidèlement de nombreux aspects. Le passage à la 3D n'est hélas pas fameux, et le gameplay laborieux et répétitif de ce titre ne le rendra pas plus attrayant aux fans de RPG plus classiques comme Baldur's Gate par exemple.