Si la licence de Jurassic Park a déjà donné lieu à un certain nombre de jeux basés principalement sur la dimension gore et violente du film, il est étonnant de voir que jusqu'à présent personne n'avait songé à adapter cet univers à la sauce Sim-like. Le fait que le jeu s'appuie sur le dernier des trois films est donc assez anecdotique puisqu'il ne reprend aucun élément caractéristique de ce dernier mais se base au contraire sur le concept établi dès le premier film, lui-même adapté de l'oeuvre de Michael Crichton. Le jeu se base donc uniquement sur l'idée directrice de Jurassic Park et non pas sur son scénario. C'est par conséquent à un jeu de gestion que nous avons affaire, un titre dans la lignée de Sim City, de Zoo Tycoon ou de Theme Park World.

Le but du jeu sera donc de développer son propre Jurassic Park en construisant des attractions dont l'intérêt sera de regrouper un maximum de créatures préhistoriques différentes afin d'attirer les foules et faire fructifier son capital de départ. Il faudra donc partir de rien et bâtir progressivement les bases de ce qui sera votre parc en exploitant jusque dans ses moindres ressources une île tropicale complètement vierge.

Une tâche qui se traduira tout d'abord par des expéditions de chercheurs que vous enverrez sur les sites archéologiques de votre choix pour tenter de récupérer un maximum d'échantillons d'ADN enfouis dans de l'ambre. Une fois revenus, les chercheurs vous montreront ce qu'ils ont trouvé et mettront bout à bout ces brins d'ADN jusqu'à former l'empreinte génétique complète de telle ou telle espèce de dinosaure. Dernier passage au labo de recherche pour assister à l'éclosion des oeufs, et vous voilà prêt pour l'installation des dinosaures dans les parcelles que vous aurez préalablement fait construire dans votre parc.

Le choix des espèces que vous aurez décidé d'introduire dans telle ou telle parcelle est bien sûr primordial puisque chaque dinosaure est plus ou moins compatible avec les autres espèces. Il faudra tenir compte du régime alimentaire de chacun et de leur comportement pour ne pas mélanger n'importe lesquels dans les enclos, à moins que vous ne vouliez vous débarrasser de votre Compy en le faisant déguster comme entremets à un Ptéranodon. Vous devrez aussi régulièrement les entretenir en leur donnant des soins pour éviter qu'ils ne chopent une maladie ou ne s'échappent de leur enclos.

Tantôt amusant, tantôt stressant, ce titre devient vite une véritable petite drogue pour peu que l'on soit un tant soit peu amateur de ce type de jeux. La liberté d'action est totale pour développer son parc à sa façon et selon ses envies. C'est vous qui décidez des attractions et des espèces que vous voulez présenter, de toutes les installations que vous voulez construire, mais aussi de tout l'aspect financier qui en découle. Certains pourront donc choisir de privilégier par exemple le design de leur parc au détriment du confort des visiteurs, tandis que d'autres préféreront prendre le temps d'installer des restaurants, des hôtels, des boutiques souvenirs et des bus pour faciliter les déplacements au sein du parc.

Les habitués des Sim-like sur PC trouveront certes que les choix proposés sont un peu limités mais vous aurez tout de même à votre disposition toutes sortes de bâtiments et d'objets de décoration différents. Une fois votre parc lancé, il ne faudra pas pour autant négliger de continuer les fouilles archéologiques pour découvrir de nouvelles espèces et accroître la réputation de votre parc. De même, vous devrez en permanence prendre en compte les opinions des visiteurs, classées par catégories de personnes, ainsi que les messages exceptionnels qui vous indiquent comment rediriger votre politique de développement.

Complet et riche mais pourtant accessible aux plus jeunes qui pourront ainsi s'initier facilement à un genre qui est habituellement l'apanage du PC, le jeu ne comporte pourtant pas de didacticiel. On apprend ici tout soi-même en faisant des erreurs, mais la traduction française et la clarté des icônes contribuent fortement à cette impression d'accessibilité. Le seul petit problème pourrait concerner le fait qu'on ne vous prévient pas toujours suffisamment tôt pour résoudre tel ou tel problème, mais on est tout de même ravi de pouvoir s'essayer à un type de jeu jusque là inexistant sur Gameboy Advance, et qui fonctionne pourtant parfaitement sur ce support. Reste à savoir si le public va suivre, mais la possibilité de découvrir pas moins de 140 espèces différentes, ayant chacune leur modélisation et leurs animations propres, et la possibilité de faire des échanges via le câble link pourrait rendre ce titre suffisamment attractif pour les plus jeunes. Au final, le titre de Konami est aussi efficace qu'il est prenant, et qui sait, vous vous entendrez peut-être clamer vous-aussi le fameux « j'ai dépensé sans compter ! » entre deux parties.