Quel événement historique aurait pu mieux servir de toile de fond à un jeu de combat aérien que l'attaque de Pearl Harbor ? C'est sur cette idée que sont partis les développeurs de Pearl Harbor Zero Hour, dans l'intention de conserver l'authenticité du contexte de cette bataille historique tout en misant sur un gameplay accessible au plus grand nombre. Résultat : voilà un jeu qui ne satisfera au final pas grand monde, du fait de son manque de profondeur flagrant.
L'histoire est connue mais elle mérite d'être rappelée ici pour poser les bases d'un titre qui joue une grande partie de son intérêt sur l'authenticité des faits qu'il relate et sur l'atmosphère pesante qui régna en ce jour du 7 décembre 1941. C'est le matin même de cette journée, à 8h du matin précisément, que 98 bombardiers japonais attaquent Ford Island et déciment la flotte américaine regroupée à Pearl Harbor. Un coup dur pour les Etats-Unis pris par surprise qui saisirent cette occasion pour déclarer la guerre à l'Empire du Japon le 8 décembre 1941. Quiconque désirera se lancer dans le jeu devra auparavant prendre le temps de visionner la reconstitution fidèle de ces événements s'il veut prendre la mesure du rôle qu'il devra jouer par la suite. Jusque-là tout semble plutôt bien parti ; l'ambiance y est vraiment, avec des musiques qui prennent aux tripes et la possibilité de revivre l'attaque historique de Pearl Harbor à travers cette fameuse reconstitution qui relate en détail l'ensemble des actions menées de chaque côté.
Otons un léger doute à ceux qui se poseraient la question : le joueur devra ici nécessairement se battre du côté des gentils américains et défendre tant bien que mal sa flotte contre l'adversaire nippon. C'est donc à bord de quatorze avions US différents que vous aurez pour charge de mener une dizaine de missions qui reprennent les faits les plus marquants de cette attaque. On participera donc successivement aux batailles de Midway, de Guadalcanal, des Philippines, jusqu'à l'invasion de l'île d'Okinawa et la destruction des installations japonaises. Selon les objectifs qui vous seront assignés, il vous faudra donc choisir les appareils adéquats parmi 14 avions au total, sachant qu'à chaque fois que votre appareil sera détruit vous devrez acheter de nouveaux avions plus performants grâce aux points qui vous seront octroyés selon vos performances. Ainsi, un camp ennemi ou des avions japonais détruits seront récompensés par des points qui viendront améliorer vos performances, ce qui vous permettra de poursuivre la mission et la mener à son terme avec de nouveaux appareils. A l'inverse, le joueur perdra des points lorsque les installations US seront touchées d'une façon ou d'une autre.
Bien sûr, le choix de l'appareil est primordial puisque chacun a ses propres caractéristiques : certains sont donc plus ou moins rapides, endurants, maniables et possèdent plus ou moins de carburant que d'autres. Les plus maniables ne possèdent généralement pas d'arme secondaire et seront donc réservés plus particulièrement aux attaques des avions japonais. Les 10 missions proposées sont par ailleurs accessibles dès le départ dans n'importe quel ordre, mais les compléter toutes ouvrira une 11ème mission bonus. Personnellement, je trouve que ça détruit un peu la motivation qu'aurait eu le joueur en débloquant lui-même les missions les unes après les autres.
Malgré tout, force est de constater qu'on s'immerge tout de même assez vite dans le jeu ; d'une part parce que la prise en main est aisée, même si les puristes de la simulation bouderont du coup ce titre trop arcade, et d'autre part parce que l'atmosphère est bien palpable dès le début du jeu. Pourtant, on s'aperçoit vite à quel point le gameplay est limité et répétitif. Tout est simplifié au maximum : les décollages et atterrissages ne requièrent même pas votre intervention, et il faut dire que les missions se terminent généralement dès que vous avez atteint votre dernière cible sans que vous soyez obligé d'atterrir ou quoi que ce soit. Vous avez tout de même la possibilité d'atterrir quand vous le souhaitez sur un porte-avion, auquel cas de gros anneaux rouges vous assistent pour vous aider à prendre la bonne trajectoire. Il ne vous reste plus alors qu'à sortir le train d'atterrissage pour terminer la manoeuvre et vous réjouir de votre performance.
Les commandes sont elles aussi très limitées. Les seuls contrôles qui restent au joueur sont l'altitude et la vitesse (toutes les deux échelonnées sur trois paliers). Il est également nécessaire d'attendre un certain temps pour recharger ses armes primaires ou secondaires, et c'est à peu près tout. L'altitude des autres avions peut être évaluée très facilement grâce à des flèches de couleurs, et l'action devient vite répétitive une fois que l'on a compris comment manoeuvrer pour se débarrasser des avions ennemis et comment couler rapidement un croiseur. Les 10 missions sont certes fidèles à la réalité mais on en fait vite le tour, d'autant qu'elles se résument principalement à détruire les forces adverses (avions, croiseurs, porte-avions, bâtiments) (à chaque fois vous avez un quota à remplir) et à protéger les installations US. On a souvent la désagréable impression de mener une croisade solitaire où il ne faut pas espérer la moindre initiative de la part de vos alliés qui se contentent de défendre tant bien que mal pendant que vous prenez tous les risques. Le gameplay est trop simpliste pour rendre le jeu vraiment attractif sur la durée et la réalisation est relativement décevante. Pearl Harbor est au final un titre sans grande ambition qui se perd entre arcade et réalisme pour ne satisfaire au final aucun des publics visés.
- Graphismes12/20
Une réalisation plutôt décevante avec une gestion des angles de vue très limitée. Les caractéristiques des avions témoignent d'un réalisme qui se retrouve également au niveau du contexte et du déroulement des missions.
- Jouabilité12/20
Pearl Harbor ne fait pas vraiment dans la simulation. Tous les contrôles sont ici simplifiés mais le gameplay n'en devient que plus creux.
- Durée de vie10/20
Seulement 10 missions plutôt répétitives et qui pour la plupart sont plutôt courtes. Pas de mode multijoueur.
- Bande son15/20
Une bande-son au service de l'ambiance épique qui dynamise ce soft, même si le crépitement des mitrailleuses prend le pas sur les musiques au cours des différentes missions.
- Scénario14/20
L'attaque de Pearl Harbor et les événements qui en découlent, fidèlement retranscrits.
S'il profite d'une reconstitution fidèle des faits historiques qu'il relate, Pearl Harbor Zero Hour ne convaincra au final pas grand monde à cause de son gameplay limité et répétitif. Le jeu souffre en plus d'une réalisation relativement décevante et d'une durée de vie beaucoup trop courte.