Activision continue de nous submerger sous la déferlante X-Men, et c'est à présent la PSOne qui est à l'honneur avec la sortie du second opus de X-Men Mutant Academy. Rarement une suite n'aura été aussi proche de l'original : c'est toujours de la baston bien classique, et sur ce coup, même les fans risquent d'être déçus.
Vous l'avez certainement déjà deviné, ce titre reprend l'univers mis en place dans le film X-Men sorti dans les salles il y a maintenant quelque temps, et dans lequel on y suivait les péripéties de ces mutants formés par le professeur Charles Xavier dans une académie spécialement conçue pour accueillir ces êtres d'exception. Le scénario du jeu ne reprend pas grand-chose de plus en ce qui concerne la trame du film. Le but ici est de trouver un prétexte à une série d'affrontements entre les X-Men pour justifier l'existence d'un jeu de baston tout ce qu'il y a de plus classique. La réalisation est toujours en 3D est l'on ne peut pas dire que cela mette vraiment en valeur l'univers des X-Men. Les décors pixélisent, l'animation est saccadée, et la 3D n'apporte rien de plus au gameplay que s'il s'était agi d'un jeu en 2D. Il est en effet impossible de contourner son adversaire en effectuant des pas de côté vers l'avant ou l'arrière de l'écran pour esquiver, et les contres sont en nombre limité.
Cet épisode compte désormais un total de 16 personnages. 14 sont disponibles dès le départ : Cyclops, Wolverine, Storm, Gambit, Phoenix, Beast, Mystique, Toad, Sabretooth, Magneto, Nightcrawler, Havok, Forge et Rogue, et disposent chacun de deux costumes différents. Les quatre derniers comptent parmi les 6 nouveaux personnages qui n'étaient pas dans le premier opus, quant aux deux autres, ils sont à débloquer et ne sont pas visibles dès le départ comme c'était le cas dans le jeu d'origine. Pour en finir avec les quelques nouveautés de cet épisode, il faut savoir que le titre ajoute 6 nouvelles arènes, mais il est regrettable que les environnements soient toujours aussi peu originaux.
Les modes de jeu sont exactement les mêmes que dans le premier opus. On retrouve donc les classiques modes Arcade, Versus, Survival, Academy et Cerebro. Ce dernier mode est en quelque sorte le lieu où vous pourrez admirer les bonus que vous aurez débloqués : artworks et séquences de fin pour chacun des X-Men. Le mode Academy est en fait un tutorial où le professeur X vous apprend le maniement de chaque personnage. Bref, tout cela a un air de déjà vu, mais ce n'est rien à côté du gameplay. X-Men Mutant Academy 2 fait partie de ces jeux où n'importe quel joueur un peu nerveux est susceptible de mettre une raclée à un pro, et l'on ne peut pas dire que ce soit très motivant. L'intérêt d'un jeu de baston est justement d'apprendre à maîtriser parfaitement chaque personnage à force d'entraînement, pour constater petit à petit les progrès accomplis et jouer de manière réfléchie en préparant soigneusement ses attaques. Ici, les combos de 11 coups s'effectuent sans problème, et même les novices les trouveront sans problème en mitraillant quelques boutons. On enchaîne ainsi les combos, les projections et les repêchages avec beaucoup trop de facilité. Les personnages capables de voler sont d'ailleurs grandement favorisés pour ce type d'attaques aériennes, et il est appréciable de voir que chaque super-héros conserve son propre style de combat.
A cela s'ajoute le système de coups spéciaux. Chaque personnage dispose de trois attaques dévastatrices qu'il est possible d'effectuer lorsque la jauge correspondant à cette attaque est pleine. Il est même possible de transférer l'énergie d'une jauge à une autre moyennant quelques manips difficiles à placer dans le feu de l'action. Les contres sont le seul véritable moyen de défense digne de ce nom puisqu'ils permettent non seulement de parer une attaque mais aussi de contre-attaquer. Seul problème : ils sont en nombre limité, ce qui est finalement assez dommage à mon avis car cela limite les possibilités tactiques des combats. Viennent également se greffer à tout ça les différentes projections, mais rien de révolutionnaire là non plus. Les clichés se comptent par dizaine et le jeu donne une amère sensation de déjà-vu : Psylocke nous fait des attaques à la Trinity avec effets spéciaux et arrêts sur image à la clé, mais dans l'ensemble, la personnalité de chaque personnage est conservée.
Cette suite a donc du mal à convaincre, d'autant que l'on fait rapidement le tour des modes de jeu proposés. On débloque vite les deux personnages cachés et l'on joue finalement pour débloquer les séquences de fin et les quelques artworks disponibles dans le mode Cerebro (rien à voir avec les bonus de Soul Calibur mais les fans devraient être satisfaits, même si les cinématiques de fin propres à chaque personnage sont très courtes et carrément décevantes). Bref, X-Men Mutant Academy est donc à l'image de son prédécesseur un produit moyen, dans lequel seuls les fans des X-Men auront intérêt à investir s'ils ne possèdent pas l'épisode précédent.
- Graphismes13/20
La 3D ne met pas vraiment en valeur l'univers des X-Men qui souffre ici de graphismes pixélisés et d'animations saccadées. Les attaques spéciales bénéficient d'effets spéciaux de qualité. 16 personnages sont désormais disponibles, ce qui est un minimum.
- Jouabilité13/20
Un gameplay qui ne profite pas de la réalisation en 3D. Les esquives sur les côtés sont inexistantes et les combos s'enchaînent tellement facilement que même les débutants pourront venir à bout d'un adversaire qui calcule vraiment ses attaques.
- Durée de vie11/20
Un jeu dont on fait très vite le tour. Le gameplay est trop limité pour que le fan de baston ait envie d'approfondir ses techniques de combat, et les bonus à débloquer rallongent faussement la durée de vie du jeu de quelques heures.
- Bande son8/20
Une bande-son discrète et des voix pas assez nombreuses pendant les combats.
- Scénario/
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X-Men Mutant Academy 2 aura finalement droit à une note encore plus faible que pour le premier opus, d'une part parce qu'il n'apporte aucun originalité par rapport au titre d'origine et que je doute que les fans soient tentés d'investir une nouvelle fois pour quelques personnages de plus, d'autre part parce que son gameplay tout comme sa réalisation d'ailleurs sont toujours aussi perfectibles. A qui s'adresse ce jeu en fin de compte ? On se le demande.