La Gameboy Color s'offre un nouveau titre d'action dans la lignée de Perfect Dark, qui possède l'avantage de comporter également une dimension aventure non négligeable. Hands of Time n'a certes pas l'ambition de gravir les marches du podium GBC, mais tous ceux qui s'y essaieront quelques heures trouveront là un soft plaisant et idéal pour le support portable.
Si le premier contact avec ce titre m'a donné quelques sueurs froides quant à la note finale que je risquais de lui octroyer, les quelques heures durant lesquelles je n'ai pas quitté les yeux de l'écran une seconde m'ont obligé à réviser mon jugement initial. Hands of Time fait partie de ces titres qui ne payent pas de mine et qui pourtant sont capables de vous scotcher des heures devant un tas de pixels pas très attrayants. L'histoire se passe en l'an 2013 et raconte comment un vieux scientifique parvient à envoyer son fils en l'an 1943, en pleine seconde guerre mondiale. L'intro montre ainsi la progression des deux hommes au sein du labo de recherche, là où se trouve un appareil qui semble être une machine à voyager dans le temps. Passant tous les systèmes de sécurité au nez et à la barbe des gardes du labo, ils parviennent enfin dans la salle de recherche où le chercheur réussit à envoyer son fils dans le passé en 1943. Mais le plan s'achève quelques secondes plus tard, alors que le vieil homme se fait arrêter par les vigiles, et que le fils du chercheur (vous !) se retrouve seul dans une époque qu'il n'a jamais connue.
Seul, mais pas complètement démuni, puisque vous disposez d'un revolver rechargeable à l'infini et d'une jauge de vie tout à fait raisonnable en mode Facile (le jeu comporte également un niveau Difficile beaucoup plus corsé). Si les objectifs de mission sont un peu obscurs en ce début de mission, vous ne tarderez pas à comprendre que vous allez jouer le rôle d'un résistant qui tente de s'infiltrer dans une forteresse gardée par des hordes de soldats et de tanks qui vous attaquent à vue. Commence alors un véritable jeu de piste dans lequel vous allez devoir récolter un maximum de clés et autres éléments incontournables d'un jeu d'aventure, tout en vous protégeant au maximum de vos adversaires qui reparaissent comme par enchantement à chaque changement d'écran. Pour cela, la discrétion se révélera beaucoup plus payante que la méthode brutale, même si la plupart des confrontations sont inévitables.
Ce gameplay basé sur l'infiltration instaure une atmosphère pesante, soutenue par une musique qui met la pression. Malgré une réalisation très simple et des moyens plutôt limités, les développeurs sont ainsi parvenus à recréer une véritable ambiance de film policier (toutes proportions gardées), le tout agrémenté d'une touche d'humour très appréciable. Le personnage principal ponctue ainsi sa progression de répliques souvent ironiques qui parviennent à alléger l'atmosphère un peu stressante qui entoure le jeu. A cela s'ajoute la possibilité de revêtir différents déguisements pour passer inaperçu et récolter des informations indispensables à la progression de l'aventure. Les amateurs d'énigmes tordues ne sont d'ailleurs pas oubliés avec des objets dont l'utilisation est parfois complètement délirante. A quoi sert un drap propre sinon à se déguiser en fantôme pour faire peur à un scientifique un peu coincé...
En termes de gameplay, la progression se fait sans anicroche à partir du moment où l'on a compris jusqu'à quel point il est judicieux de prendre des risques, et que l'on sait utiliser la course pour avancer discrètement. Le joueur sera même amené par moments à prendre le contrôle de divers engins comme un tank ! En fait, le seul gros défaut dont souffre le jeu, c'est qu'il ne dispose pas d'un système de sauvegarde à la hauteur de la taille gigantesque des missions. Une même mission peut parfois prendre plus d'une heure le temps de résoudre toutes les énigmes, et ce n'est qu'après avoir tué le boss de fin de niveau que l'on vous gratifie d'un mot de passe. Avouez que c'est plutôt rageant, d'autant que les niveaux se veulent particulièrement vastes et labyrinthiques. Le niveau de difficulté est néanmoins parfaitement bien dosé, et l'impression constante de progresser donne envie de persévérer. Hands of Time n'est donc pas un titre indispensable, mais il assurera un plaisir de jeu indiscutable à tous ceux qui auront souhaité l'acquérir.
- Graphismes13/20
Une réalisation tout à fait correcte pour un titre Gameboy Color, même si l'on aurait souhaité des environnements un peu plus diversifiés.
- Jouabilité13/20
Les déplacements se font sans problème et la possibilité de courir permet d'éviter pas mal d'affrontements, mais le système de visée n'est pas toujours très précis lorsqu'il s'agit de tirer en diagonale. Le jeu comporte une part aussi grande d'action et d'aventure.
- Durée de vie15/20
Des niveaux vastes et labyrinthiques qui regorgent d'énigmes à résoudre, et des missions qui peuvent s'étaler sur plusieurs heures. Dommage que le système de sauvegarde ne soit pas à la hauteur.
- Bande son14/20
Il faut la plupart du temps supporter une même musique pendant toute une mission, mais les thèmes musicaux sont à la hauteur et mettent bien la pression.
- Scénario14/20
Une histoire digne d'une intrigue policière avec le fils d'un traître projeté en pleine seconde guerre mondiale dans la peau d'un résistant qui tente d'infiltrer une forteresse.
Hands of Time aurait pu obtenir un point de plus si les mots de passe avaient été plus fréquents et le système de visée un peu mieux pensé. Le soft propose tout de même un cocktail d'action et d'aventure qui assure un challenge diversifié et plutôt prenant.