Pauvre Zinedine qui avoue avoir prêté son nom au jeu parce que : « j'ai pensé que cela ferait plaisir aux jeunes de me retrouver sur un jeu. Les techniques sont tellement avancées et donnent tellement de sensations que cela m'a vraiment paru intéressant ». A mon avis, il parlait davantage de la version PC que de la mouture GBC. Quoi qu'il en soit, le soft en question a des allures d'antiquités et se révèle totalement dépourvu d'intérêt en termes de gameplay. Si vous conviendrez facilement grâce aux quelques screenshots qui illustrent ces pages de la médiocrité de la réalisation graphique du jeu, vous ne pourrez malheureusement pas vous rendre compte de ce que cela donne en terme d'animations et d'intérêt ludique, sauf si vous avez déjà acheté le jeu, auquel cas je ne peux malheureusement plus rien pour vous.

Même si l'on ne demande rien de phénoménal en termes de performance technique lorsqu'il s'agit d'un jeu GBC, cela n'enlève rien au fait que la réalisation de Zidane Football Generation est assez catastrophique. Non content d'afficher des graphismes qui datent de la préhistoire vidéo-ludique, le jeu regorge de bugs d'affichage et affiche des animations ridicules. La palme revient tout de même à la bande sonore du jeu, tout-à-fait indescriptible. Je sais que les performances de la Gameboy Color sont limitées en matière de qualité sonore, mais on a déjà entendu beaucoup mieux sur la portable. Ici, les bruits qui se font entendre durant tout le jeu ne s'accordent même pas pour ressembler même de loin à ce que l'on pourrait appeler une musique. Résultat : on s'empresse de couper le son au bout de cinq minutes pour ne pas avoir à supporter cette avalanche de bips sonores incohérents.

Et s'il est vrai que la réalisation ne fait pas tout, cela devient beaucoup plus problématique lorsque l'on s'aperçoit que le gameplay ne suit pas non plus. Après quelques parties, on comprend mieux pourquoi le manuel ne fait pas plus de trois pages. Limité à seulement deux types d'action, le gameplay ne donne absolument pas l'impression de jouer à un jeu de foot. Les options sont restreintes au paramétrage de la difficulté et de la durée du match, quant au menu principal, il ne propose que trois modes de jeu (match amical, arcade et tournoi) et pas de mode deux joueurs. Sans exagérer, il faut vraiment l'essayer pour s'apercevoir à quel point le gameplay frise le ridicule. Les mouvements des joueurs sont d'une lenteur inimaginable, les matches sont incohérents au possible et le gardien, presque aussi gros que son but, ne sort jamais quand il faut. Les parties se ressemblent toutes étant donné qu'il n'y a pas 36 façons de marquer. On s'empresse d'intercepter le ballon à l'aide d'un tacle peu précis, sachant que la méthode brutale qui consiste à bousculer le possesseur du ballon entraîne irrémédiablement une faute, puis l'on multiplie les passes tout en forçant l'équipe adverse à la faute jusqu'à ce que l'on soit à un centimètre du but.

N'espérez donc pas mettre au point un semblant de stratégie, le soft ne permet de toutes façons pas de construire son jeu et avoue ses limites au bout de dix minutes. Les options se limitent à choisir entre trois types de formation et une équipe sur 16 pays représentés, mais tout cela est assez anecdotique en comparaison des multiples faiblesses du jeu. Dix fois moins intéressant que le tout premier Kick Off, ce titre n'a pour lui que le nom de Zidane inscrit sur la jaquette du jeu. Dommage pour les fans du joueur qui se jetteront sur ce titre sans s'imaginer que les développeurs ont jugé que le nom du jeu était suffisamment attractif sans se donner la peine de le rendre jouable.