Legends of Might and Magic, la plupart d'entre vous connaissent déjà ce titre en marge des autres épisodes de la série pour y avoir joué via la démo proposée par 3DO. Pour la première fois, un Might and Magic offre la possibilité du jeu online et transpose l'univers de la série dans un First Person Shooter. Une idée plutôt originale pour un jeu qui ne laissera personne indifférent.
Alors que de nombreux titres au label Might and Magic sont déjà annoncés par 3DO et que l'on ne compte plus les épisodes déjà sortis, la série s'offre avec Legends of M&M un épisode unique, en marge des autres titres orientés davantage vers le jeu de rôle ou la stratégie. Un pari osé pour l'éditeur, qui semble vouloir faire de ce soft le Counter-Strike médiéval du jeu vidéo. Si le jeu conserve donc le même principe que Counter et en reprend bien des aspects, comme nous le verrons tout à l'heure, l'univers médiéval-fantastique apporte une touche véritablement unique au soft et permet toutes les fantaisies.
Spécialement destiné au jeu en ligne, Legends of Might and Magic revisite le multijoueur par équipe, et rend perplexe tous les amateurs d'héroïc fantasy classique, plus habitués à voir leurs elfes ou leurs druides évoluer dans un univers très rôliste comme celui d'Everquest, plutôt que dans un Quake-like. Ici, l'action prédomine, et adresse et précision seront les éléments déterminants pour se faire un nom dans la communauté LOMM. Mais là où Legends of Might and Magic suscite réellement l'intérêt, c'est lorsque l'on s'aperçoit que le jeu n'est pas un banal Quake-like médiéval comme on a pu en voir avec des titres comme Hexen ou Heretic. Le jeu favorise un gameplay entièrement basé sur la coopération entre les joueurs, à l'instar de Counter-Strike. En LAN ou sur Internet, jusqu'à 16 joueurs répartis en deux équipes peuvent s'affronter simultanément, et le jeu reste fluide en toutes circonstances.
Après avoir choisi son camp entre les forces du bien et celles du mal, il s'agit ensuite de déterminer quelle classe de personnage vous désirez incarner. Alors que le paladin, le druide et la sorcière symbolisent les forces du bien, le mal pourra compter quant-à lui sur le guerrier, l'hérétique et l'archer. Tous possèdent bien sûr leurs compétences propres, même si certains regretteront que le gameplay ne soit pas plus différent qu'il ne l'est en fonction de la classe jouée. Chacun dispose d'armes au corps à corps et d'attaques à distance symbolisées par des sorts. Bien sûr, chaque classe possède ses forces et ses faiblesses et s'avère plus ou moins habile avec un certain type d'armes. De plus, la victoire n'est assurée que si le groupe est soudé et tire partie au mieux des aptitudes de chaque membre du groupe. Entre chaque nouvelle partie, il sera possible, tout comme dans Counter-Strike, d'acheter de nouvelles armes et armures pour renforcer son équipement en fonction des gains accumulés au cours de la partie précédente. De même, si vous êtes tué avant la fin de la partie, vous pouvez toujours suivre la fin du round à travers les yeux de n'importe quel joueurs présent sur la map.
Des maps vraiment bien pensées d'ailleurs, et complètement différentes selon que l'on joue du côté du mal ou du côté du bien. Particularité du soft : les niveaux sont également peuplés de nombreux monstres présents un peu partout et hostiles pour chacun des deux camps sans distinction. On pourra regretter tout de même qu'ils ne vous attaquent que lorsque vous leur tirez dessus, offrant un challenge ridicule à côté des personnages joueurs. A première vue originales, les missions correspondent en fait directement à celles que l'on peut trouver dans les FPS habituels, mais avec une touche très particulière. Evasion du chef de guerre (mission d'escorte), sauvetage de la princesse (emmenez la damoiselle en lieu sûr et protégez-la si vous êtes du côté du bien, ou anéantissez la belle dans le cas inverse), vol de l'épée (sorte de Capture the flag), seront les principaux modes de jeu proposées sous diverses variantes sur chacune des maps. A cela s'ajoute la mise à mort du dragon ; un moment culte.
Voir les deux clans s'allier pour mettre à mal un gigantesque Dragon dans son antre, le voir cracher des flammes, furieux d'avoir été tiré de son sommeil par un groupe de nabots en armure, cela seul confère déjà à LOMM une identité. Le jeu online comporte une interface très accessible, dont une fenêtre de chat pour dialoguer avec les membres de son équipe ou lancer des cris de guerre. Mais le joueur novice pourra bien sûr s'entraîner tranquillement sur chacune des maps du jeu avant d'aller défier les fous furieux du net. Au final, si certains pourront reprocher à LOMM de ne pas proposer un gameplay aussi prenant, à long terme, que le grand Counter-Strike, et si une majorité des fans du fameux add-on d'HL auront du mal à adhérer à cet univers d'héroïc fantasy (certains trouveront toujours étrange cette ambiance médiévale-fantastique pour un FPS), les autres trouveront dans ce titre un jeu original et prenant.
- Graphismes14/20
Plus important que la réalisation graphique du soft, correcte mais pas exceptionnelle, c'est l'univers du jeu en lui-même qui donne à LOMM toute sa personnalité. Fidèle à l'univers de la série, l'environnement général reprend le design de l'une des séries les plus marquantes dans le domaine de l'heroïc fantasy.
- Jouabilité14/20
Un gameplay classique pour un FPS, qui reprend habilement la plupart des principes de jeu mis en place dans Counter-Strike, même si l'ensemble manque parfois de précision. Le soft possède tout de même une touche très personnelle, et apporte au genre un armement original où l'archer remplace le sniper et la boule de feu le lance-grenade. Dommage que certaines armes permettent de tuer en un coup, assurant ainsi à ceux qui les possèdent une quasi-invincibilité.
- Durée de vie14/20
Pas de véritable mode solo mais la possibilité de s'entraîner sur les différentes maps avant d'aller défier les fous-furieux du net. Le jeu reste avant-tout un soft multijoueur et propose toutes sortes de modes de jeu pour un maximum de 16 joueurs en simultané. Le soft risque néanmoins de lasser plus vite que l'éternel Counter-Strike.
- Bande son15/20
Une ambiance sonore qui s'adapte à l'environnement dans lequel se place le joueur. Les bruitages sont crédibles et les voix tout à fait dans le ton du jeu.
- Scénario/
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Ce FPS à la sauce médiéval-fantastique en séduira plus d'un grâce à son univers original pour un jeu de ce type, d'autant qu'il s'inspire d'un maître en la matière, à savoir l'illustre Counter-Strike. S'il ne délogera certainement pas le fameux add-on d'HL dans le coeur des Counter-terroristes, il pourra représenter tout de même une alternative intéressante pour ceux qui se lassent de ces éternels conflits modernes et préfèrent poursuivre les combats du côté de la Fantasy.