En attendant la version PS2 de ce quatrième épisode d'Alone in the Dark qui, au dire des programmeurs, profitera sur ce support de nombreuses améliorations par rapport aux versions PC et Playstation, voyons ce que nous ont mijoté les développeurs de Darkworks pour cette mouture Dreamcast.
Rassurons d'emblée les plus sceptiques d'entre vous, Alone in the Dark : The New Nightmare version Dreamcast est une réussite. Quiconque porte son regard sur le soft après s'être extasié sur la version Playstation se prend une claque mémorable et reste bouche bée. Pour un jeu qui mise tout sur l'ambiance et la gestion des effets lumineux, Alone 4 profite à merveille de son portage sur Dreamcast et parvient à tirer la quintessence de la console pour afficher des écrans d'une beauté à couper le souffle. Que dire de la tension que l'on ressent tout au long du jeu devant la qualité de la mise en scène ? L'effet provoqué par le faisceau lumineux de la lampe torche est indescriptible et procure à lui seul une atmosphère tendue et lugubre. Tout est là pour créer autour du joueur une bulle oppressante qui ne le quittera pas jusqu'à la fin du jeu. Dans la même lignée qu'un Resident Evil, Alone in the Dark est un jeu qui donne les frissons, une expérience que l'on ne peut oublier après l'avoir vécue.
Inutile de revenir sur la trame scénaristique du jeu qui met en scène deux héros, Edward Carnby et Aline Cedrac, entre lesquels vous devrez choisir dès les premières minutes de jeu. Séparés prématurément à la suite du crash de leur avion, les deux héros seront amenés à se rencontrer à nouveau régulièrement, directement ou via des contacts radio, mais leurs objectifs n'étant pas les mêmes, ils ne pourront jamais faire face à l'adversité côte à côte. Le bon côté de la chose c'est que les deux scénario suivent un déroulement complètement différent, permettant au joueur de prolonger l'aventure sur deux quêtes complètement distinctes. Chaque scénario profite d'ailleurs d'une progression bien particulière. Ainsi, si le jeu débute sans armes pour la pauvre Aline qui devra se débrouiller comme elle peut pour faire fuir les monstres avec sa lampe-torche, Carnby disposera lui d'un arsenal beaucoup plus conséquent, qui ira du simple pistolet au lance-grenades et au canon à plasma.
D'entrée de jeu, le ton est donné. On hallucine toujours autant sur le faisceau lumineux de la torche que l'on peut balader dans toutes les directions et l'on sursaute de bonheur à la vue du premier éclair qui déchire les sous-bois sous la pluie. Ce que l'on découvre dans l'ombre est toujours à hurler de peur, et même si l'on s'y attend, l'effet de surprise va toujours au-delà de ce que l'on imaginait. On se rue sur les interrupteurs pour tenter désespérément d'anticiper l'entrée en scène des nombreux monstres qui ne manqueront pas de vous assaillir tout au long du jeu. Mais l'effet de surprise est toujours là. Impossible d'oublier cette séquence culte dans les égouts, lorsque Carnby est attaqué par une chose monstrueuse qui jaillit de l'eau. Impossible de ne pas frémir à chaque fois qu'un éclair révèle des âmes damnées juste à côté de soi, alors qu'il n'y a pourtant rien.
Sur Dreamcast, l'interface bénéficie de raccourcis bien pratiques pour jongler facilement entre l'inventaire, la radio et la carte. Cette dernière s'avère d'ailleurs réellement bien pensée et rend moins confuse la progression dans le dédale de sous-bois et le labyrinthe des portes du château. La maniabilité est, certes, toujours un peu rigide, mais les habitués des Resident Evil trouveront leurs marques immédiatement. Alone 4 ne souffre en tout cas pas de l'agaçant problème de coffres et d'inventaire restreint, inhérent aux Resident Evil. Dommage qu'il faille toujours passer par le menu d'inventaire pour recharger son arme. De même, la difficulté du jeu contribue, certes, à mettre un peu plus la pression, mais la progression est tout de même assez ardue. On regrettera que les munitions et les amulettes de sauvegarde soient aussi rares. Désormais culte, Alone 4 vient étoffer la saga initiée il y a dix ans sur PC d'un épisode incontournable, que s'arracheront tous ceux qui aiment se faire peur. Mieux qu'un bon film d'horreur, Alone 4 est une expérience à tenter absolument, ne serait-ce que pour découvrir ce qu'il est désormais possible de faire en matière d'ambiance dans un jeu vidéo.
- Graphismes17/20
La réalisation graphique atteint cette fois des sommets et l'on affaire ici à un jeu visuellement superbe. Des cinématiques qui font penser à une véritable production cinématographique et des personnages charismatiques à souhait. Des angles de vue toujours très flippants et propices aux attaques surprises.
- Jouabilité15/20
Un gameplay à la Resident Evil, pas toujours très ergonomique mais l'on s'y fait rapidement. Les objets clés scintillent sous le faisceau de votre lampe de telle sorte qu'il est quasiment impossible pour un joueur un tant soit peu observateur de manquer un indice. Dommage que le nombre un peu trop limité de munitions et d'amulettes de sauvegarde rende la progression difficile.
- Durée de vie15/20
Une durée de vie raisonnable comparé aux autres productions du genre. Les deux scénarios offrent quasiment deux jeux en un et proposent des challenges complètement différents.
- Bande son17/20
Un jeu qui mise tout sur l'ambiance, et la bande-son n'est pas en reste. Planchers qui craquent, coups de feu dans le noir, battements de coeur qui s'accélèrent, tonnerre qui gronde et surtout, surtout, les cris des monstres et les hurlement déformés des victimes...
- Scénario16/20
Un scénario lugubre à souhait qui dérive rapidement vers le surnaturel. Il est fortement conseillé de prendre le temps de lire les nombreux documents disséminés ça et là pour profiter au maximum de la trame de l'histoire qui réserve de nombreuses surprises.
Inconditionnels de Lovecraft, fans de Resident Evil, passionnés de film d'horreur, ne cherchez plus. Alone in the Dark : the New Nightmare est la solution pour prolonger le cauchemar sur votre écran de télé. Une expérience à tenter absolument, seul dans le noir...