Nous voici à nouveau en direct de la World Destruction League, pour accueillir avec tout l'enthousiasme qu'il se doit le nouvel opus de la série. Cette fois-ci, c'est WDL Warjetz qui se prête au jeu de la conversion Playstation 2, et pas pour le meilleur. Le contraire eut été étonnant.
Parmi les éditeurs qui savent le mieux exploiter un «filon» jusqu'à la moelle et qui ne peuvent s'empêcher de décliner un soft, même moyen, en toute une série de jeux tout aussi moyens, la palme revient sans aucun doute à 3DO. Ces derniers temps, tout tourne chez eux autour des trois séries «phares» de l'éditeur : Army Men, Might & Magic, et WDL. Avec chaque série déclinée en épisodes, et chaque épisode convertit sur presque toutes les consoles, on peut difficilement passer à côté d'un nouveau produit 3DO. Le problème dans cette histoire, c'est que le consommateur mal informé se serait bien passé de ce produit douteux.
WDL, vous l'aurez désormais compris, c'est le sigle qui représente le nouveau show télévisé de l'an 2062 : la World Destruction League. Soixante deux ans après le troisième millénaire, la population vient d'essuyer une guerre nucléaire et s'ennuie désespérément. Seul remède pour se distraire : organiser un show télévisé appelé la World Destruction League, qui oppose les hommes les plus fous dans des duels à mort à bord d'engins destructeurs. Si la série des WDL Thundertanks met en scène des combats de tanks dans des arènes, la série des Warjetz propose quant à elle des affrontements aériens à bord de vaisseaux surarmés.
Particularité de la série : des environnements entièrement destructibles qui explosent dans une gerbe de flammes sous le moindre impact de vos tirs. 32 niveaux de jeu sur des territoires inspirés de villes réelles qu'il vous sera loisible de réduire en miettes en quelques tirs bien placés. 9 vaisseaux différents plus ou moins blindés, maniables, rapides, et armés différemment. Tout cela pour parvenir au carnage suprême, l'apocalypse sur votre écran de télé.
Le constat n'est cependant pas complètement catastrophique, puisque après seulement quelques minutes, on parvient à réaliser sans difficulté à peu près toutes les manoeuvres que l'on souhaite effectuer. Car la jouabilité a en effet subi de grosses améliorations depuis la version PSX : on peut désormais effectuer des loopings, des demi-tours, passer en mode bombardement, changer de vaisseau en cours de mission, se décaler sur les côtés, accélérer, décélérer, mais le vaisseau n'est pas assez rapide et l'action beaucoup trop répétitive.
Contrairement à certains vaisseaux adverses, le joueur n'a pas la possibilité de locker sa cible. Mais ce qui manque réellement au soft c'est un scénario, une ambiance à la Star Wars, une histoire qui donnerait un visage à son pilote, un but que l'on aurait envie d'atteindre, des territoires que l'on aurait envie d'explorer et pas simplement des zones urbaines à exploser jusqu'à la moindre tourelle. Le choix des parties en Capture The Flag ou Deathmatch à la Quake ne permet pas de s'intéresser suffisamment pour rentrer vraiment dans le jeu. La destruction pure et simple qui constitue l'axe principal du soft réduit l'intérêt du jeu à néant et fait de ce nouveau WDL une petite production qui ne mérite pas grand-chose de plus que de passer inaperçue.
Dure constat en réalité, et les quelques vidéos bonus de Army Men Air Attack 2 et Warriors of Might & Magic présentes dans le jeu ne parviendront pas à rendre ce titre plus attrayant. L'ambiance qui prédomine dans le jeu est à l'image des deux énergumènes à enfermer qui présentent le show, autrement dit saoulante. Même si les objectifs de mission sont assez variés malgré tout (capture the flag, mission d'escorte, poursuite d'un dirigeable qui abandonne derrière lui des liasses de billets, etc...), la répétitivité de l'action et le manque de fun que dégagent les parties ne procurent aucune motivation au joueur. Bref, on ne s'amuse pas une seconde, un comble pour un jeu vidéo.
- Graphismes8/20
Difficile de ne pas devenir allergique aux explosions après seulement quelques parties. Les graphismes ne profitent pas des capacités réelles de la PS2 et les niveaux manquent cruellement d'imagination. Les décors s'écroulent sous vos tirs comme du carton pâte sans aucun soucis de réalisme. A deux joueurs, l'écran est scindé en quatre, ce qui ne facilite pas les opérations. L'action devient alors carrément illisible et dénuée d'intérêt.
- Jouabilité11/20
Un gameplay revu depuis l'épisode PSX, qui permet toutes sortes de manoeuvres plus ou moins crédibles. Mais le jeu n'offre aucune sensation, et l'intérêt retombe rapidement.
- Durée de vie9/20
Trois niveaux de difficulté et un trentaine de missions qui assurent au soft une durée de vie raisonnable, sans compter le mode multijoueur. Encore faut-il trouver l'action suffisamment distrayante pour avoir envie d'aller jusqu'au bout.
- Bande son8/20
La bande-son est assez déplorable, les musiques sont inexistantes et les bruitages réduits à des explosions incessantes peu crédibles. Les doublages ne sont même pas synchronisés lors des cinématiques.
- Scénario/
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Un point de plus pour cette version PS2 qui bénéficie tout de même d'une jouabilité à peu près convenable. Mais on cherche toujours vainement un intérêt à cette série des WDL qui n'a finalement pas grand-chose pour s'attirer les faveurs du public.