Après quelques mois de retard, les Fur Fighters arrivent enfin sur Playstation 2 dans une version « Plus », mais qui n'est pourtant guère différente des versions PC et Dreamcast déjà sorties. Quelques nouveautés ont tout de même été intégrées dans cette nouvelle version qui bénéficie d'un gameplay toujours aussi original et d'une atmosphère toujours aussi délirante.
L'ours en peluche complètement éventré, aux yeux exorbités et rouges de colère, qui illustre la boîte est certainement le symbole le mieux approprié pour définir le contenu de Fur Fighters. Les gentils animaux qui vivaient en paix et en harmonie sont désormais rongés par le désir de vengeance. L'infâme Viggo apprendra à ses dépens que l'on ne s'attaque pas impunément aux familles de nos chers Fur Fighters. Roofus, Rico, Chang, Tweek, Juliette et Bungalow sont en effet fermement décidés à prendre les armes pour sauver leurs bébés kidnappés, et même à mettre leur monde à feu et à sang pour réussir.
Un scénario plutôt original, mais qu'il ne s'agit pas d'interpréter de mauvaise façon. Fur Fighters n'est ni un jeu gore, ni un jeu violent, c'est juste un soft bourré d'action et de gags, parfois à prendre au second degré. Si la tête de certaines peluches ennemies décapitées reste parfois sur le sol comme pour vous narguer, c'est peut-être justement pour renforcer cette impression permanente d'évoluer dans un univers de jouets où chacun peut se défouler de la plus ridicule des façons. Il n'y a qu'à voir la démarche incroyable des six personnages principaux pour s'en convaincre, Fur Fighters et un jeu qui ne se prend pas au sérieux, et c'est justement ce qui fait de lui un soft attachant et amusant.
Le gameplay est un condensé d'action en vue à la troisième personne, avec des contrôles similaires à ceux d'un FPS : un stick analogique pour se déplacer tout en strafant, un autre stick analogique pour la vue, une gâchette pour tirer et une autre pour sauter. Si la prise en main est moins instinctive que sur PC, le choix des contrôles se révèle tout à fait judicieux une fois le jeu bien pris en main. Les joueurs ayant du mal à gérer deux stick analogiques simultanément pourront même utiliser les quatre boutons pour se diriger ; un système particulièrement efficace initié en son temps par le premier opus de Turok. Par ailleurs, le lock automatique facilite considérablement la progression, mais il faut dire que le niveau de difficulté est assez relevé. Le gameplay se rapproche très largement de Jet Force Gemini sur N64, dans la vue adoptée, l'action omniprésente et le système de visée, ce qui devrait rassurer les derniers sceptiques.
Les niveaux (une trentaine répartis en six mondes) sont très vastes, souvent labyrinthiques, et le fait d'incarner tour à tour six personnages vous obligera à des allers-retours incessants et assez crispants. Chaque Fur Fighter possède ainsi des aptitudes propres, adaptées ou non à telle ou telle situation, et il faudra sans arrêt trouver les téléporteurs qui permettront de passer le relais à un autre personnage. L'idée est intéressante, mais cela devient vite agaçant lorsque l'on est contraint de faire demi-tour pour récupérer un autre personnage susceptible de sauver le bébé Fur Fighter que l'on vient de localiser.
Le jeu n'est en tout cas absolument pas linéaire, et il faudra résoudre de nombreux casses-têtes de façon à accéder progressivement à de nouvelles parties du monde. Après quelques minutes de jeu, et une fois passé le tutorial très complet qui sert de prologue à l'aventure, on prend plaisir à déambuler dans les décors invraisemblables des différents niveaux en quête de bébés perdus et d'adversaires à exploser. Les graphismes ont subi un lifting complet et sont cette fois calqués sur le style cartoon de Jet Set Radio avec des contours noirs bien dessinés. Le soft est visuellement très agréable à regarder, avec ses personnages dotés d'animations ridicules et ses décors de dessin animé.
Fur Fighters est donc un jeu intéressant, qui se rapproche d'une certaine façon des softs de Rare, même si l'aventure peut s'avérer un peu répétitive et lassante à la longue. Les joueurs disposant du multitap pourront alors s'essayer au mode multijoueur jusqu'à quatre sur un même écran, pas révolutionnaire mais très convivial. Le soft de Bizarre Creations ne fera peut-être pas l'unanimité, mais son aspect cartoon délirant, son humour omniprésent, et son gameplay particulier sauront séduire un large public de joueurs en quête d'un brin d'originalité sur Playstation 2.
- Graphismes15/20
Un univers au style cartoon un peu déjanté, qui profite d'une foule de détails, comme la neige qui tombe ou les traces de pas. La mise en scène est particulièrement dynamique : les vitres explosent de façon inattendue et le jeu est placé sur le ton de l'humour. Mais rien d'exceptionnel pour de la PS2.
- Jouabilité15/20
Un gameplay qui demande un certain temps d'adaptation mais qui révèle vite toute son efficacité, grâce notamment au lock automatique. L'angle de caméra n'est pas toujours optimal mais cela ne nuit pas réellement au jeu. Les personnages disposent du même arsenal mais de jauges de vie distinctes.
- Durée de vie16/20
Le jeu est particulièrement long et réserve à ceux qui voudront en faire complètement le tour de nombreuses heures de jeu, sans compter le mode multijoueur à quatre en écran splitté.
- Bande son14/20
Contrairement aux versions précédentes, les personnages disposent à présent de vraies voix en anglais. Les niveaux étant souvent très vastes, les musiques deviennent vite assez agaçantes.
- Scénario/
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Malgré sa prise en main assez rebutante au début, Fur Fighters révèle vite son potentiel à travers son action trépidante et ses nombreux casses-tête. Le fait de jouer avec plusieurs personnages est intéressant mais se révèle parfois agaçant. Le style cartoon et les graphismes colorés finissent de faire de ce jeu un titre particulièrement attachant.