On attendait beaucoup de lui, tant sur PC que sur Playstation 2. Mais à trop s'éparpiller pour plaire à la fois aux PCistes qu'aux joueurs consoles, les compromis effectués par Summoner en font un jeu hybride qui, même s'il paraît bourré de bonnes intentions et d'originalité, s'essouffle considérablement sur la durée.
Nous l'avions déjà évoqué lors de la preview, le système de combat de Summoner n'est pas seulement particulier, il est également très difficile à maîtriser. Mêlant à la fois des caractéristiques de tour-par-tour et de temps réel, les affrontements traînent en longueur et permettent beaucoup moins de liberté que ce que l'on aurait pu escompter. S'il est possible de contourner à tout moment un adversaire, cela s'avère bien souvent totalement inefficace en plein milieu du combat, et les scènes d'action s'en trouvent considérablement limitées. Reste alors le système de combos pour rompre la monotonie de ces phases de jeu. Le joueur a en effet la possibilité, un peu comme dans Vagrant Story, d'enchaîner un certain nombre de coups à condition de respecter un timing très serré. L'exercice se révèle malheureusement difficile, et opter pour les enchaînements automatiques ne sera pas forcément la meilleure solution, à moins que vous souhaitiez vous ennuyer davantage.
Alors qu'il semblait suffisamment prometteur pour donner lieu à des scènes d'action dynamiques et riches en possibilités, Summoner déçoit finalement assez vite. Parce qu'il traîne en longueur, parce que les niveaux sont gigantesques et pullulent de monstres jusqu'à l'overdose, et parce que les invocations, seul élément véritablement attractif du jeu, mettent un temps considérable à se rendre disponibles, le joueur ne peut que s'impatienter et se lasser de cette aventure où le scénario, lui-aussi, a du mal à se mettre en route. Le héros possède la marque du Summoner, une marque considérée par beaucoup comme maudite mais susceptible de permettre à celui qui la possède d'invoquer des créatures aussi terrifiantes que puissantes. Ce que le joueur attend dès les premières minutes de jeu, c'est justement de pouvoir faire l'expérience d'une telle puissance, et là-encore, il ne peut qu'être frustré de voir que le personnage qu'il contrôle refuse de se servir de son pouvoir, craignant les effets néfastes qu'il pourrait déclencher.
Il faut alors prendre son mal en patience et vaincre les hordes d'ennemis qui se présentent avec le peu de moyen dont dispose le héros au début du jeu. Petit à petit, il sera possible de grouper avec d'autres personnages rencontrés au fil de l'aventure, et d'améliorer ses performances grâce aux points de compétences acquis au terme des combats, et qu'il faudra distribuer dans différents domaines. De même, la magie s'avère pendant un temps beaucoup trop long bien trop limitée, et les premiers sorts sont tout sauf prestigieux. Si la progression est plutôt aisée grâce au Heal quasi-illimité dont dispose le personnage principal dans la mesure où la barre de mana se régénère assez rapidement, le niveau de difficulté est considérablement accru contre certains boss ou lorsque l'on doit faire face à trois ennemis en même temps.
Autre élément assez frustrant, le gigantisme des lieux visités fait que l'on s'y perd facilement malgré la carte, d'autant qu'il est souvent difficile de savoir quelle sortie il vaut mieux emprunter et à quel moment. Le scénario est d'ailleurs assez flou, les indices et les mini-quêtes embrouillent, et le fait que le jeu soit en anglais n'arrange pas les choses. La réalisation est seulement correcte car les lieux visités sont beaucoup trop inégaux, allant du meilleur au pire, et il est dommage que les personnages ne soient pas plus charismatiques. Même si la plupart des niveaux restent assez linéaires, la possibilité de séparer temporairement les différents personnages du groupe apporte une touche de réflexion plutôt appréciable. Le joueur n'a toujours la possibilité de contrôler qu'un seul personnage à la fois, mais il peut passer de l'un à l'autre quand il le désire pour tirer partie des compétences de chacun. Ceux qui sauront suffisamment apprécier les originalités de Summoner pour en oublier l'étrangeté de son gameplay pourront certainement s'y intéresser assez pour avoir envie d'aller jusqu'au bout de l'aventure. Les autres risquent de se lasser assez vite une fois la surprise passée, et ne pardonneront pas à Summoner ses trop nombreuses approximations.
- Graphismes14/20
Outre le fait que les personnages ne sont aucun véritablement charismatiques, il est dommage d'être obligé de passer de lieux superbes, notamment les intérieurs, à d'autres beaucoup plus sombres et très limités au niveau des détails.
- Jouabilité13/20
Un gameplay à cheval entre le tour-par-tour et le temps réel, avec un système de combos assez difficile à maîtriser. L'interface est simple mais les combats ne sont guère passionnants.
- Durée de vie15/20
Ceux qui sauront accrocher au gameplay de Summoner pourront se lancer dans une aventure particulièrement longue. Mais l'immensité des niveaux et le nombre d'ennemis qui les peuplent n'y sont pas pour rien. Un mode multijoueur jusqu'à 4 via Internet est présent dans cette version PC.
- Bande son16/20
Heureusement que la bande-son est là pour dynamiser un peu la quête qui traîne en longueur. Les thèmes musicaux sont réellement bons.
- Scénario14/20
Le scénario est plutôt intéressant mais un peu long à se mettre en route, d'autant que les personnages ne sont pas très attachants.
Summoner n'est pas véritablement le hit tant attendu qu'on nous promettait. Son gameplay particulier ne plaira certainement pas à tout le monde, et les scènes de combat lassent assez rapidement.