Si je vous dis Micro Application, vous pensez évidemment aux logiciels pas chers pour PC et vous n'avez pas tort. La compagnie est en effet bien plus connue pour ses utilitaires en tout genre que pour sa gamme de jeux (échecs, billard, tarot, belote... mais aussi le très bon America). Micro Application propose aujourd'hui Sam Suricate au pays des lions, un jeu de plate-forme / réflexion clairement destiné aux plus jeunes d'entre nous.
Sam Suricate au pays des lions raconte les aventures de Sam le suricate au pays des lions. Voilà un test qui commence bien ! Premièrement cette phrase ne vous apprend pas grand chose sur le jeu et deuxièmement, je suis sûr que la plupart d'entre vous ne sait pas ce qu'est un suricate. Après un petit tour rapide sur mon dictionnaire en ligne et un bref coup de fil à Maître Capello, voici la définition de ce mot. Suricate : animal d'Afrique proche de la mangouste. Nous voilà déjà un peu plus intelligent. Merci Micro Application
Revenons-en au jeu. Les mangoustes et les lions sont rarement les meilleurs copains du monde (à part dans le Roi Lion). Que peut donc bien faire Sam en plein territoire ennemi ? La réponse est simple, Sam est un amoureux des joyaux, il passe sa vie à les collecter. Il n'hésite pas à affronter le danger et met souvent sa vie en péril pour récupérer le plus de ces pierres précieuses. Sam est accro à tout ce qui brille, c'est comme ça, on n'y peut rien. Cette fois, sa passion l'oblige à traverser le pays des lions. Sans hésiter une seconde, Sam enfile sa chemise, visse sa casquette sur sa tête et voilà notre suricate parti pour ses aventures. Le pays des lions est peuplé par des lions (dans un souci de clarté, je me devais de le préciser) qui ont tous un look assez délirant, on trouve des lions punks, rasta et rockers ce qui donne une ambiance amusante au soft. Les rastas restent mes préférés avec leurs lunettes, leur bandana et leur gilet aux couleurs jamaïcaines. Pour se défendre contre ses ennemis, Sam peut ramasser des abeilles qu'il utilise comme des fléchettes empoisonnées. Sur son chemin, il trouvera aussi des bonus qui le feront courir plus vite et d'autres qui lui redonneront de l'énergie.
Le jeu est découpé en plusieurs niveaux et dans le menu principal, on peut choisir si on veut des niveaux privilégiant l'action ou la réflexion. Ce choix influe directement sur le nombre d'ennemis à éliminer, mais globalement le but reste le même, il faut à chaque fois aider Sam à collecter un nombre suffisant de rubis pour pouvoir passer à l'étape suivante. En plus des rubis, Sam doit trouver des gemmes de couleurs pour ouvrir les portes qui bloquent son passage. Les gemmes bleues ouvrent les portes bleues, les gemmes rouges ouvrent les portes rouges et ainsi de suite... Mais parfois, la couleur des portes ne correspond à aucune gemme, c'est par exemple le cas des portes oranges. Pour les ouvrir, Sam devra alors combiner deux gemmes : une jaune et une rouge (et oui : jaune + rouge = orange). Les concepteurs du jeu ont également ajouté des téléporteurs et des ascenseurs qui fonctionnent sur le même principe que les portes (gemmes de couleurs). Voilà, je pense avoir assez bien résumé le principe du jeu. Rien de révolutionnaire mais un principe qui à fait ses preuves, je pense notamment à Spyro ou à Croc même si Sam Suricate n'est pas aussi complet que ces derniers. Mais voilà, le jeu souffre d'une réalisation et d'une jouabilité très moyennes qui en agaceront plus d'un.
D'abord la maniabilité. Contrôler la mangouste s'avère presque aussi pénible qu'apprendre à une sardine morte à danser la Macarena. Sam a en effet de gros soucis à se mouvoir surtout dans les virages. Soit il tourne trop soit il ne tourne pas assez, dans tous les cas on peine énormément pour tourner. Lorsque l'animal daigne enfin répondre correctement à nos sollicitations, c'est le moteur graphique qui s'y met et il n'est pas rare de ne rien voir à l'action à cause de la caméra qui a la mauvaise idée de se positionner juste derrière un mur ! Ajoutons aussi que la 3D n'est pas belle et que l'animation est tout juste acceptable. Non, vraiment Sam Suricate ne dispose pas d'une bonne réalisation. Seule la musique peut à la limite tirer son épingle du jeu, sorte de country avec des thèmes bien niais mais correspondant tout à fait à l'univers du jeu.
Dommage donc que la réalisation donne un goût de « vite fait, mal fait »car le principe du jeu est plutôt sympa et les personnages possèdent un certain charisme. C'est d'autant plus dommage que les jeux visant un public jeune se sont faits assez rares ces derniers mois. Pour être tout à fait complet sur le sujet, je me dois de préciser que le jeu est vendu moins de 100 francs, encore heureux !
- Graphismes11/20
Les personnages sont assez délirants de par leurs tenues vestimentaires mais aussi par leurs démarches plutôt marrantes. Malheureusement, les décors font pitié tellement ils sont vides et la caméra à un don pour se placer dans les endroits les plus mauvais.
- Jouabilité9/20
Quand Sam y met du sien, tout fonctionne parfaitement, mais trop souvent, il n'en fait qu'à sa tête et le contrôler devient un calvaire. Bizarrement, cela arrive principalement lorsqu'il est entouré de plusieurs lions.
- Durée de vie12/20
Pour peu que l'on ferme les yeux sur les graves défauts de réalisation et de jouabilité, Sam Suricate possède un principe assez accrocheur mais les niveaux sont assez courts et il n'est pas dit qu'une fois le jeu terminé vous y reviendrez.
- Bande son14/20
Une musique bourrée de bonne humeur qui sent malgré tout l'orchestration midi à plein nez. Les bruitages sont quant à eux très pauvres et par moments ne sont mêmes pas synchro avec les actions.
- Scénario/
On ne peut pas vraiment parler de scénario. Donc pas de note ici.
Sam Suricate part d'une bonne idée toute mignonne (une gentille petite mangouste qui part à la recherche de joyaux) mais la mauvaise réalisation et surtout la jouabilité plus qu'approximative handicapent énormément le succès qu'aurait pu rencontrer ce titre, surtout auprès du jeune public. Ce n'est pas parce que l'on développe un jeu pour les enfants qu'il faut le bâcler sous prétexte que ces joueurs sont moins exigeants. Voilà une phrase à méditer, messieurs les développeurs.