Effectivement, c'est loin d'être la première fois que 3DO met en scène les petits soldats en plastique de notre enfance. On ne compte plus le nombre d'épisodes (plus ou moins réussis) déjà sortis toutes consoles confondues. Dans Green Rogue, on est une fois encore plongé dans l'affrontement qui oppose l'armée verte (les gentils) à l'armée beige (les méchants).

Vous êtes le soldat Oméga, le fruit de manipulations génétiques visant à créer le guerrier parfait à partir de l'ADN des meilleurs militaires de l'armée verte. Lors de votre transport à votre base, l'armée beige attaque le convoi et vous laisse perdu dans la nature en plein territoire ennemi. Dans votre périple, vous aurez à traverser 16 niveaux , tous très longs, avant de rejoindre votre camp.

Bien qu'entièrement en 3D, le jeu s'inspire très fortement des shoot'em up des années 80. J'entends par là que la caméra avance continuellement en suivant un itinéraire prédéfini qu'il vous sera impossible de modifier. Vous n'êtes donc pas totalement maître de vos déplacements. Cela rend la progression très frustrante. On a souvent envie d'aller plus vite ou au contraire de s'arrêter et de revenir un peu en arrière pour récupérer des objets manqués. Mais, encore une fois, c'est totalement impossible. Vos seules libertés de mouvements vous autorisent à bouger dans la limite du champ visuel offert par la caméra.

Tout au long des parcours, vous aurez à éviter les nombreux tirs ennemis et à dégommer le plus de beiges possibles. Pour se faire vous pourrez utiliser un arsenal assez éclectique qui va du classique fusil mitrailleur au lance-flammes en passant par le bazooka. Malheureusement, vous ne pourrez pas changer d'armes comme bon vous semble. Vous serez obligé de garder l'arme que vous avez jusqu'à ce que vous en trouviez une autre ou que vous l'amélioriez. Un principe très pénible si on a le malheur de ramasser une arme qui ne convient pas à la situation donnée (je pense au lance-flammes qui ne sera pas d'une grande utilité pour les tirs à distance). Il faut donc bien réfléchir avant de modifier son équipement mais il arrive aussi que dans le feu de l'action on en ramasse une autre sans le vouloir. Oméga peut également avoir recourt à des super-attaques mais seulement après avoir collecté un certain nombre de bonus. Ces attaques sont dites attaques bio-chimiques et permettent de se défaire de tous les ennemis autour de vous.

En plus d'un gameplay très limité (toujours avancer et tirer), le jeu souffre d'une réalisation qui ne fait pas honneur à la console. Les graphismes d'abord. Lorsque je testais le jeu, les autres rédacteurs qui passaient derrière moi étaient tous persuadés que le jeu tournait sur PS One ! Je n'irai quand même pas jusque là. Les textures sont bien plus fines et les effets de lumière (ceux du lance-flammes notamment) sont plutôt réussis, mais il est vrai que la PS2 est capable de bien mieux (Konami nous l'a prouvé avec la démo de Metal Gear Solid 2). L'animation, ensuite, m'a fait beaucoup rire. Le jeu de jambes de Oméga ressemble plus à celui d'un danseur de flamenco qu'à celui d'un militaire dans l'exercice de ses fonctions. Notre soldat a effet tendance à s'emmêler les gambettes quand il veut faire demi-tour et je ne vous cache pas que ça casse le trip super soldat. Pour clore le paragraphe réalisation, je vous parlerai rapidement de l'ambiance sonore. Pourquoi rapidement ? Tout simplement parce que la version que nous avons reçu pour le test est une version beta. Il se peut très bien (je l'espère en tout cas) que les nombreux problèmes liés au son soient réglés d'ici la sortie du jeu. Pour l'instant, on peut reprocher aux bruitages d'être très mal réglés. Il arrive même fréquemment de ne plus les entendre du tout.

Maintenant c'est à vous de faire votre choix. Si vous cherchez un jeu bête et méchant et que vous êtes prêt à passer outre les lacunes de la réalisation il se peut très bien que Green Rogue soit le jeu qu'il vous faut.