Le jeu d'aventure sur PC n'est pas mort, il bouge encore. La preuve avec Road to India de Microïds, un voyage des plus dépaysants au coeur de l'Inde.
Dans Road to India, le joueur incarne un jeune étudiant américain du nom de Fred. L'aventure débute quand celui-ci reçoit un message de sa fiancée, Anusha, partie en Inde une semaine plus tôt rendre visite à ses parents. Elle lui apprend qu'elle le quitte sans lui donner de raison particulière. Aussi, bien décider à avoir des explications, Fred décide de la rejoindre. A son arrivée, il assistera impuissant à l'enlèvement de sa bien-aimée. Débute alors pour lui, une enquête qui l'amènera à croiser la secte Thug et à visiter divers lieux (le Taj Mahal, le Temple de Kali...).
Microïds se lance donc dans le jeu d'aventure, le vrai celui où il faut réfléchir tous les trois pas et se farcir des tonnes de dialogues. Dans ce genre de jeu, le scénario, et donc l'univers dans lequel se déroule le jeu, est un élément à ne surtout pas négliger. Microïds semble avoir fait un bon choix en situant son intrigue en Inde, un pays à la fois très contemporain mais aussi chargé d'innombrables mystères. Les développeurs ont voulu exploiter cette bivalence et proposent de mener de front deux enquêtes. L'une dans le monde réel au milieu des rues New Delhi et l'autre dans un univers de rêve s'appuyant sur les traditions du pays.
Road to India ressemble à s'y méprendre à une production Cryo. Le jeu utilise un procédé proche de l'omni 3D et offre donc une vision à 360°. Les décors sont légèrement flous mais restent quand même de bonne qualité. On note cependant des temps de chargement entre les écrans vraiment trop longs (il faudra optimiser tout ça pour la version finale). La bande sonore est pour l'instant parfaite. Les voix sont convaincantes et les musiques mixent agréablement des instruments traditionnels à des sonorités plus actuelles. Parlons maintenant des choses qui fâchent ou plutôt de LA chose qui fâche. Je sais bien que les jeux d'aventure sont hyper linéaires et dirigistes, mais il faut pas pousser, non plus. Je m'explique. Dans le jeu, vous avez besoin d'une orange. Ca tombe bien, il y a un oranger dans le coin. Vous vous approchez donc de l'arbre et tentez de cueillir un fruit. Et là, impossible, niet, nada, que dalle, access denied ! Fred refuse de ramasser l'orange car il en voit une plus jolie en haut de l'arbre qui, précisons-le, est inaccessible pour l'instant. Imaginez un instant, le type vient de voir sa fiancée se faire kidnapper et monsieur nous fait un caprice pour une malheureuse orange ! Si le jeu reste aussi dirigiste tout au long du scénario, il y a fort à parier que Road to India ne parvienne pas à captiver le plus grand nombre et ce, malgré la bonne réalisation du produit. Verdict le 23 mai.