Non contente de se doter avec Starlancer de l'un des rares Space Opera sur consoles, la Dreamcast se paye en plus le luxe de compter désormais dans sa ludothèque l'un des titres les plus prestigieux dans ce domaine. Issu du PC, Starlancer comporte tous les ingrédients pour plonger le joueur dans des dog-fights d'une intensité rare, le tout immergé dans une ambiance digne des plus grands films du genre.
Même si le fait de constituer le seul et unique Space Opera sur Dreamcast est sans nul doute un atout non négligeable pour Starlancer, son statut d'adaptation du PC vers la console comporte des difficultés à prendre en compte avant d'aborder ce test. Rassurons d'emblée tous ceux qui auraient déjà un à-priori négatif sur ce point, les développeurs de Starlancer ont su parfaitement pallier ce problème en gratifiant le jeu d'une configuration optimale au niveau des contrôles, même si l'on n'échappera pas à quelques combinaisons de touches pour effectuer certaines actions. En effet, Starlancer n'assure pas du tout la compatibilité clavier. Autre constat très satisfaisant, la réalisation graphique est d'excellente facture, cette version Dreamcast n'ayant pas du tout à trembler en comparaison de la version PC, et le multijoueur jusqu'à 8 personnes en ligne à été conservé.
Concernant le jeu en lui-même, la version PC a démontré que Starlancer se plaçait facilement parmi les plus grands titres du genre, aux côtés de la série des Wing Commander. Rien d'étonnant lorsque l'on sait que ce sont les mêmes personnes qui sont à l'origine de la série des Wing Commander et de Starlancer. Un gage de qualité en tout cas, qui se retrouve au niveau de l'ambiance et du gameplay qui bénéficient d'un savoir-faire désormais reconnu. Parlons tout de suite des choses qui fâchent : non, le scénario de Starlancer n'a pas été revu depuis la version PC, et ce, malgré les nombreuses critiques des joueurs. Il faudra une fois de plus supporter le contexte guerre froide du jeu, les Russes passant comme toujours pour les monstres cruels et les Américains pour les sauveurs de l'humanité. Par ailleurs, le scénario ne se révèle à aucun moment véritablement passionnant, et ce seront uniquement l'ambiance hallucinante du jeu et l'excellence de son gameplay qui sauront captiver l'attention du joueur. Dommage, car il y avait là un potentiel qui aurait pu approcher Starlancer de la perfection.
Petite précision indispensable : la version finale du jeu est entièrement en anglais, non sous-titré s'il vous plaît. Au moins, les voix sont de très bonne qualité, et l'on n'aura pas à supporter un doublage médiocre comme c'est trop souvent le cas pour les VF. Non sincèrement, même sans l'image, l'ambiance sonore est une aventure en elle-même ! Les musiques stressantes, les dialogues entre les coéquipiers, les voix angoissées à moitié audibles à travers leur casque, c'est tout un environnement sonore qui monopolise en permanence l'intérêt du joueur. La campagne solo se compose d'une vingtaine de missions variées : missions d'escorte, de protection, d'exploration, destruction de bases, et recherche d'indices seront tour à tour vos priorités. Un contexte qui donnera lieu à des combats spatiaux souvent grandioses, mais il ne suffira pas de foncer dans le tas pour faire un carnage dans le camp adverse. Si vous ne choisissez pas vos cibles en suivant le plan mis en place lors du briefing, vous courez droit à l'échec. Heureusement, pour peu que vous compreniez au minimum la langue de Shakespear et suiviez avec attention l'évolution de l'action, cela ne devrait pas vous poser trop de problèmes. Pourtant, même si la maniabilité est dans l'ensemble très ergonomique, il est facile de perdre de vue les vaisseaux ennemis, et le système de lock qui nécessite des manips un peu tordues ne favorisera pas votre rapidité de réaction en plein milieu de l'action.
Pour compléter les différents objectifs qui vous seront donnés, vous pourrez compter sur l'appui de vos coéquipiers de la 45ème escouade de l'US Air Force, qui bénéficient d'une IA correcte même s'ils souffrent d'un manque d'initiative certain. Concernant l'armement, vous disposerez toujours de quatre modèles de vaisseaux (d'autres seront accessibles en avançant dans le jeu), et de plusieurs types de missiles. Il faudra donc trouver le meilleur armement possible à chaque début de mission, celui qui s'adaptera le mieux à la situation. Néanmoins, force est de reconnaître que le jeu est un peu court malgré la vingtaine de missions proposées. Reste quand même le mode multijoueur jusqu'à 8 via internet pour des deathmatchs intergalactiques dantesques. Saluons donc cette prestation tout-à-fait réussie, qui ravira les amateurs de Space Opera et les autres.
- Graphismes17/20
Les environnements sont longs à se renouveler, mais le résultat est tout simplement superbe, autant au niveau des explosions que du design des vaisseaux et de l'environnement général.
- Jouabilité16/20
Les commandes sont ergonomiques malgré des manipulations inévitables pour effectuer certaines actions. Un petit temps d'adaptation est nécessaire.
- Durée de vie14/20
La vingtaine de missions de la campagne solo se terminent un peu trop rapidement. Saluons tout de même la présence du mode multijoueur jusqu'à 8 via internet.
- Bande son17/20
L'ambiance sonore est digne des meilleurs films de Space Opera. Le jeu est en anglais et les voix sont vraiment excellentes. Des musiques impeccables.
- Scénario13/20
Dommage que les missions soient si peu originales et qu'elles se situent dans un contexte aussi navrant.
Ce n'est pas tous les jours que l'on voit arriver un Space Opera sur consoles. Ce jeu de combats spatiaux dans la lignée des Wing Commander arrive bien après la version PC, mais son ambiance incroyable et la richesse de son gameplay fonctionnent toujours de manière aussi efficace. Un titre excellent dont auraient tord de se priver les amateurs, même s'il se termine un peu vite.