Suite au sublime Mario Tennis, Nintendo continue sur sa lancée sportive et nous sort Pocket Soccer. Bien sûr, il n'est plus question ici de raquettes ni de balles jaunes mais de crampons et de ballons ronds. Pas l'ombre non plus d'un Mario en short. En fait, seule l'appellation « jeu de sport » pourrait rapprocher les deux softs. Explications.
Tout commence on ne peut mieux. La courte introduction nous met d'entrée l'eau à la bouche. Celle-ci présente un joueur parfaitement animé qui shoote dans un ballon. Vient alors le menu qui lui aussi nous met en appétit. Plusieurs modes de jeu sont proposés : exhibition, éliminatoire, ligue ou jeu express. On choisit son équipe parmi une trentaine puis la surface du terrain (à peu près une dizaine). Le match peut alors commencer. Et là, grosse déception. Les joueurs sur le terrain sont tout petits. Bon, il faut dire que le terrain lui-même est tout petit. Et pourquoi n'y a-t-il que cinq joueurs par équipe ? Ah mais j'ai compris ! Pocket Soccer n'est pas un jeu de foot ordinaire, c'est un jeu de foot en salle. Et ça, c'est indiqué nulle part ! Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est le foot en salle, sâchez que c'est à peu près la même chose que le foot traditionnel (celui pour lequel la France est championne du monde doit-on encore le rappeler ?) sauf qu'il y a moins de joueurs et que certaines règles n'existent plus. Par exemple, on oublie les corners et les touches. Le ballon ne peut pas quitter le terrain car des murs longent les lignes de touches. C'est un peu comme au baby-foot et vous pouvez vous servir d'eux pour vous faire des passes.
Il n'y a beau avoir que dix footballeurs sur le terrain, le jeu est assez confus à cause notamment d'un gros problème de jouabilité. Normalement, vous dirigez le joueur le plus près du ballon. Mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas ici. Il arrive en effet que le ballon tombe aux pieds d'un joueur et que celui-ci ne réagisse pas. C'est assez frustrant. D'autant qu'il est impossible de changer de joueur manuellement. Les deux boutons A et B sont eux utilisés pour tirer et pour faire des passes lorsque l'on possède le ballon ou pour tackler lorsque l'on ne l'a pas. Classique et efficace. On peut cependant regretter que les développeurs n'aient pas inclus de combos qui auraient pu servir à l'éxecution de quelques gestes techniques spéciaux. L'interêt des matches s'en ressent grandement et on s'ennuie assez vite. Mais connaissant Nintendo et son gage de qualité, on se dit que Pocket Soccer doit renfermer autre chose qu'un banal jeu de foot. Et effectivement, en cherchant un peu, on tombe sur l'option entraînement. Uniquement disponible en mode Ligue, l'entraînement permet d'améliorer les statistiques de son équipe pour l'amener au plus haut niveau.
Vous choisissez d'abord votre équipe préférée, vous la nommez puis vous filez au stade vous entraîner. Vous pouvez vous échauffer grâce à six disciplines différentes : passe, course, slalom, jongle, tackle et arrêt. Chacune d'entre elles permet d'améliorer les caractéristiques des joueurs. Par exemple : la course vous apporte plus d'endurance et de vitesse tandis que les passes augmentent l'intelligence et le jeu collectif du joueur. Si vous réussissez parfaitement un entraînement, vous gagnez un super pouvoir en rapport avec la discipline. Ces pouvoirs prendront effet lors des prochains matches et vous permettront de courir plus vite, de mieux tackler ou d'arrêter le ballon à tous les coups. Bien évidemment, le jeu supporte le câble Link. Les matches entre joueurs justifient d'ailleurs les longues séances d'entraînement. C'est un réel plaisir de voir ses protégés pulvériser l'équipe adverse. On se dit qu'on a bien bossé et que toutes ces heures passées à jongler et à courir n'ont pas servi à rien.
Pocket Soccer souffre cependant d'une réalisation décevante pour un soft Nintendo. Les graphismes sont réduits au strict minimum lors des matches (je ne parle pas des phases d'entraînement qui elles sont un peu plus soignées). Les joueurs sont tous identiques et ressemblent plus à un pâté de pixels qu'à autre chose. La bande son est elle-aussi très moyenne, on se croirait revenu aux premières heures de la console : l'ambiance des stades (ou plutôt des salles) est ridicule. On a l'impression de jouer en plein désert ou au beau milieu d'un cimetierre. C'est dommage car l'ambiance sonore peut dans bien des cas aider à apprécier un jeu. Au final, Pocket Soccer peut se révéler être un bon choix de jeu pour tous ceux qui aiment faire monter les statistiques d'un personnage. Les autres se tourneront vers un soft privilégiant un peu plus l'arcade.
- Graphismes11/20
Les graphistes ne se sont pas foulés, c'est le moins que l'on puisse dire. Les surfaces se ressemblent finalement à peu près toutes et les joueurs sont affreux. Le tableau d'affichage aurait pu être lui-aussi un peu mieux fait avec plus d'animations différentes.
- Jouabilité12/20
Les footballeurs bougent bien malgré un Q.I très faible. A noter qu'il arrive de temps en temps que trop de joueurs se ruent sur la balle rendant l'action totalement injouable.
- Durée de vie15/20
Comme à son habitude, Nintendo propose un soft à rallonge. Seul, vous vous en lasserez vite. A deux, Pocket Soccer prend un peu plus d'ampleur et vous passerez du temps à entraîner votre équipe pour battre vos amis.
- Bande son6/20
De loin le plus gros défaut du jeu. L'ambiance des matches ressemble plus à celle d'un enterrement qu'à celle d'un match de foot. Les musiques sont elles aussi très médocres. Mieux vaut couper le son et écouter un bon disque en jouant.
- Scénario/
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Difficile de situer ce jeu. Pas vraiment arcade car les matches restent assez mous et pas vraiment simulation car seul le côté physique est à gérer. Le jeu aurait gagné à emprunter plus à chacun des deux styles. A tester avant d'acheter.