Genre peu répandu sur consoles, le jeu d'aventure s'autorise une petite sortie sur Playstation avec cette adaptation de Louvre : l'Ultime Malédiction, sorti il y a quelques temps sur PC. Amateurs d'énigmes tordues et d'infos ludo-éducatives, laissez pour une fois de côté votre chère Lara pour suivre la courageuse Morgane au coeur d'un lieu envahi de mystères : le Louvre.
Comme nous le rappelle très justement la notice, tout le monde connaît le Louvre en tant que musée d'exception, mais peu d'entre nous connaissent l'histoire de cet édifice vieux de plus de 800 ans. Votre voyage dans le temps en compagnie de Morgane vous permettra donc de découvrir l'environnement et le contexte historique du château du Louvre à l'époque médiévale, des Lumières et de la Renaissance. Mais c'est au 21ème siècle que notre histoire commence, et votre première tâche consiste à vous infiltrer à l'insu des vigiles au centre de la pyramide. Les premières énigmes, très simples, permettent de se familiariser rapidement avec l'interface du jeu, et de faire connaissance avec un personnage mystérieux qui vous enverra dans les méandres du temps afin de retrouver quatre mystérieuses reliques. Que se soit sous le règne d'Henri IV ou de Louis XV, il vous faudra déjouer les nombreux complots qui se trament dans l'ombre, tout en agissant furtivement pour tenter de revenir sain et sauf dans votre propre temps.
Le jeu se déroule donc à la manière de l'Amerzone, l'un des rares jeux de ce type à avoir eu droit à une adaptation 32 bits. Vous dirigez donc un curseur qui change de forme lorsqu'une action est possible, en vous déplaçant à travers des écrans fixes. La maniabilité avec la croix de direction est désastreuse, et il sera donc fortement conseillé d'utiliser le stick analogique, beaucoup plus ergonomique. Le soft est d'ailleurs compatible avec la souris Sony pour un confort de jeu maximal. Bien sûr, il est nécessaire de passer par une interface pour voir, utiliser, associer ou encore dissocier des objets récupérés au cours de votre périple, ce qui entraîne de nombreux loadings, d'une durée raisonnable fort heureusement. On regrettera néanmoins la taille de l'inventaire, beaucoup trop petite, qui oblige à laisser un certain nombre d'objets dans des coffres répartis un peu partout dans le jeu, et dont on a toujours besoin au mauvais moment. Conséquence : le rythme en est rendu laborieux, et on a l'impression de passer plus de temps à faire des allers-retours qu'à résoudre des énigmes.
Au niveau des graphismes, le portage du PC à la console est assez chaotique, et les décors pixelisent à mort. De plus, l'héroïne manque de charisme malgré une très belle voix que les fans de Julia Roberts reconnaîtront à la première seconde. La progression est ponctuée par de nombreuses séquences cinématiques, d'où la présence de 2 CD, car le jeu en lui-même n'est pas particulièrement long. Les énigmes sont généralement assez logiques, mais la progression se fait de manière assez lente. Quant à la durée de vie, elle est proche de la quinzaine d'heures de jeu, ce qui fait tout de même un peu juste lorsque l'on sait que ce n'est pas le genre de jeu que l'on aime recommencer trois fois de suite.
Le titre d'Index + se rapproche davantage du jeu d'aventure classique que du ludo-éducatif, et il est dommage de ne pas pouvoir recueillir autant d'informations qu'on aurait pu l'espérer en ce qui concerne le Louvre et son histoire. Le développement a tout de même bénéficié du soutien de la Réunion des Musées Nationaux, ce qui garantit quand-même une certaine crédibilité en ce qui concerne la modélisation des lieux visités et le contexte historique. Au niveau sonore, on a droit à davantage de bruitages d'ambiance que de véritables musiques, ce qui colle tout à fait à l'atmosphère tendue du jeu, où l'on s'attend à trouver des gardes derrière chaque porte dans l'angoisse constante du Game Over. Les amateurs seront donc satisfaits par l'efficacité et l'originalité du scénario. Mais le concept a quand même beaucoup vieilli, et le titre n'intéressera au final qu'un public assez restreint.
- Graphismes13/20
Des décors réalistes pour un jeu qui reprend un total de 32 salles de notre musée national. Le dépaysement est total selon les différentes périodes de l'histoire, et certains écrans profitent de très beaux effets de lumière. A l'inverse, les personnages restent figés, et on note de très grosses distorsions lors des déplacements du curseur. Tout cela entraîne un rendu graphique assez particulier.
- Jouabilité14/20
Une maniabilité peu adaptée aux manettes de la PSX. Ceux qui ne possèdent pas la souris compatible devront se rabattre sur le stick analogique, mais l'ensemble reste très jouable.
- Durée de vie11/20
Une quinzaine d'heures de jeu seront nécessaires pour surmonter les énigmes les plus tordues. Plutôt court pour un jeu que l'on ne recommence pas deux fois de suite. La progression se fait de manière assez logique, mais demande un minimum de réflexion lorsqu'il faut associer différents objets.
- Bande son14/20
Une bonne musique d'ambiance, avec des voix de doubleurs plus ou moins connus lors des cinématiques. Une atmosphère propice à la réflexion.
- Scénario15/20
Un scénario entouré de complots et de rebondissements autour des quatre mystérieuses reliques, appelées «objets de l'apocalypse» ou encore «clavicules de Satan». Les voyages dans le temps constituent une très bonne idée qui permet de découvrir le contexte historique du Louvre à quatre époques différentes.
Un jeu qui ne peut prétendre à une note supérieure, du fait principalement de sa trop courte durée de vie. La réalisation technique n'est pas exceptionnelle, et ce type de jeu n'est pas vraiment adapté à la console. Une expérience agréable, toutefois, qui saura satisfaire les amateurs qui rêvaient d'y goûter lors de sa sortie sur PC.