Toujours imité, jamais égalé, le Goldeneye de Rare est encore très présent dans les esprits des joueurs N64, et constitue encore aujourd'hui une valeur sûre. Mais cette fois-ci c'est Eurocom qui se charge de l'adaptation du dernier film de James Bond : Le Monde Ne Suffit Pas. Vérifiez vos boutons de manchette et rechargez votre PP7...
Lorsque Rare a sorti son fabuleux Goldeneye en 1997, tout le monde s'impatientait déjà de voir ce que donneraient les prochains jeux issus de l'univers de James Bond sur la N64. Pourtant, la licence de l'agent 007 est rapidement passée à d'autres, qui n'ont jamais réellement réussi à atteindre le niveau ludique de Goldeneye. Le titre d'Eurocom pourrait donc à priori en laisser plus d'un sceptiques, mais à tord, puisque Le Monde Ne Suffit Pas possède des arguments particulièrement convaincants.
Premier constat : le jeu reprend fidèlement non seulement la trame du film, mais également la touche propre aux films de Bond. Les fans seront ravis d'entendre d'entrée de jeu la célèbre réplique de 007 («the name is Bond», etc...) dite par un Pierce Brosnan plutôt convaincant. En fait, les voix restent en anglais, et le joueur français anglophobe devra donc passer par la case sous-titres s'il veut résoudre les quelques mystères qui entourent ses objectifs. Evidemment, cela ne vaut pas un vrai doublage mais c'est suffisant pour ce type de jeu. Pour ceux qui auraient oublié de voir le film, un bref état des choses s'impose. Un agent du MI-6 a été assassiné et s'est fait volé un rapport ultra-secret. C'est Sir Robert King qui a racheté le document et veut à présent se le faire rembourser. Une fois encore, ce sera vous, 007, qui devrez démêler les complots, faire le ménage, et mettre la main sur le mystérieux Renard.
Le Monde Ne Suffit Pas propose, sans grande surprise, un soft d'action à la première personne. Le gameplay est très classique, mais contrairement à Goldeneye, tout se fait au stick analogique. C'est valable pour les déplacements mais également pour le système de visée (il suffit de maintenir R en modifiant la direction), ce qui s'avère moins pratique qu'avec les boutons C car on ne peut pas tourner la tête tout en se déplaçant. De plus, le gameplay n'est pas toujours extrêmement précis et requiert moins de finesse que le titre de Rare. Le jeu contient 14 missions que certains finiront peut-être rapidement, mais les trois modes de difficulté donneront quand même du fil à retordre aux plus acharnés. Les situations, missions et objectifs, sont par ailleurs extrêmement variés, et vous serez amené à voir du pays : poursuite dans les rues d'Istanbul, ski sur les montagnes du Caucase, fusillade dans un sous-marin nucléaire russe. Et tout cela en conservant le flegme britannique de JB.
L'Expansion pack sera requis pour permettre des graphismes plus détaillés, mais l'accessoire ne sera heureusement pas indispensable puisque les graphismes resteront très corrects même sans Ram Pack. Par contre, on ne retrouve pas vraiment la touche graphique qui donnait à Goldeneye cette atmosphère si particulière. On entre malgré tout très rapidement dans le jeu, et l'on se surprend à essayer toutes les possibilités de ses armes (silencieux, fusil à pompe et l'inévitable sniper) et autres gadgets, de la montre à usage multiple aux fameuses Night Goggles. La gestion des gadgets est heureusement très simple puisqu'il suffit de combiner les boutons A et B sans passer par l'inventaire.
Le mode solo s'avère donc très complet et propose des objectifs intéressants qui demandent un minimum de réflexion, mais les missions restent trop faciles à cause de l'IA des ennemis qui, la plupart du temps, foncent vers vous sans réfléchir. Un défaut qui n'est pas non plus catastrophique ni véritablement gênant, et pas systématique puisque les gardes qui sont dans votre camp parviennent quand même à vous protéger et à s'organiser pour sécuriser un lieu précis. Enfin, il faut préciser que le mode multijoueur (jusqu'à quatre simultanément) n'est pas parmi les meilleurs. Les maps ne sont pas très intéressantes et les options paramétrables pas suffisamment nombreuses. Et puis depuis Perfect Dark et ses modes contre-opération et coopération, les joueurs sont devenus beaucoup plus exigeants. Toutefois, Le Monde Ne Suffit Pas,version 64 bits, constitue sans aucun doute un très bon divertissement, que l'on soit fan de James Bond ou pas.
- Graphismes16/20
Un très bon niveau graphique avec l'Expansion Pack, mais il manque le petit quelque chose qui fait que l'on immerge totalement dans l'univers très particulier de 007.
- Jouabilité15/20
Les contrôles sont classiques et reposent entièrement sur le stick analogique. On évolue avec aisance, mais la jouabilité est beaucoup moins agréable dans les séquences plus originales.
- Durée de vie14/20
Un mode solo pas extrêmement long mais intéressant, avec des missions variées qui alternent judicieusement entre furtivité et grandes fusillades. Le mode multijoueur n'est par contre pas un modèle du genre.
- Bande son16/20
L'environnement sonore est excellent, les musiques se font plus pesantes par moments et les bruitages retranscrivent à merveille les sonorités des armes et des impacts de balles.
- Scénario15/20
Le jeu suit fidèlement la trame du film et les missions sont particulièrement bien mises en scène. On ne s'ennuie pas une seule seconde.
James Bond fait son come-back sur la N64 dans un titre globalement très satisfaisant. Sans égaler le mythique Goldeneye de Rare, les développeurs d'Eurocom ont fait très fort en proposant un titre varié et passionnant en solo. Le mode multijoueur, qui aurait pu placer ce titre parmi les meilleurs du genre, ne remplit pas tout à fait son contrat.