Les habitants de Whoville n'ont vraiment pas de chance. Ils ont beau tenter de s'exiler sur PC, Playstation, Gameboy et maintenant Dreamcast pour échapper aux plans diaboliques du Grinch, le monstre vert les poursuit inlassablement. Mais quel que soit le support, le contenu du jeu ne varie pas d'un poil. C'est le joueur qui va être gâté...
Vous n'y échapperez pas. Le Grinch est partout dans les rayons PC et consoles pour tenter les malheureux qui auraient apprécié le film avec Jim Carrey. Mais l'adaptation vidéo-ludique ne fait pas honneur au long-métrage, et les fans du film seront les premiers à le dire. Une aventure fade, un gameplay douteux, et surtout une réalisation graphique qui, même si elle pouvait passer sur la 32 bits de Sony, est tout à fait inadmissible pour une Dreamcast.
Pourtant, l'idée de départ était plutôt originale et laissait envisager un potentiel tout à fait intéressant au niveau de la profondeur de jeu et de la diversité de situation. Imaginé par le Docteur Seus en Angleterre, le Grinch est un personnage d'apparence ridicule et repoussante qui déteste Noël et la bonne humeur qui en découle. Le conte d'origine : How the Grinch Stole Christmas, raconte donc les multiples combines imaginées par le Grinch pour gâcher la vie des habitants de Whoville. Parfois de mauvais goût mais toujours amusantes, les facécies du monstre n'ont pour but que de se venger des Who (les habitants de Whoville) qui n'ont même pas peur de lui. Les enfants s'accrochent à lui comme à une peluche et l'agressent avec des boules de neige. Pas étonnant après que le Grinch souhaite se venger. Malheureusement, et parce que les anti-héros n'ont pas souvent de la chance, tous les plans du Grinch nécessaires à la conception des machines les plus farfelues s'éparpillent un peu partout sur Whoville, suite à une maladresse. Le Grinch prend alors son courage à deux mains et son chien par le collet, et s'élance à la poursuite de ses précieux schémas tout en semant la panique dans Whoville.
Après quelques va-et-vient dans le repaire du Grinch, nécessaires à l'apprentissage des capacité de votre héros, vous voilà projeté en plein coeur de Whoville, le premier des quatre niveaux qui composent le jeu. Un total bien mince, mais ne croyez pas finir un niveau en moins d'une demi-heure. Les objectifs que vous aurez à remplir sont en effet nombreux, et vous devrez souvent revenir dans des lieux déjà visités pour remplir de nouveaux objectifs avec les engins que vous aurez construits : pistolet à bave, lance-oeufs pourris ou encore escalapieuvre. La jauge de vie du Grinch est représentée par un fatigomètre qui représente son état d'esprit, et qui augmente si vous subissez les assauts des Who. Pour éviter d'être complètement exténué et faire redescendre votre fatigomètre, vous devrez cassez des cadeaux, des bonhommes de neige, ou toute sorte de chose susceptible d'agacer les Who.
Au début, on prend un certain plaisir à faire évoluer le Grinch dans l'univers impitoyable des Who. Malheureusement, une fois la surprise passée, on se lasse très vite de la répétitivité de l'action pour prendre conscience des multiples défauts du jeu. Outre les graphismes presque identiques à la version PSX, on relève très vite de nombreux ralentissements et même des bugs d'affichage. Le gameplay n'est pas non plus un modèle du genre, avec des sauts qui sont approximatifs, des vues peu adéquates et une action qui se répète inlassablement. Dès le départ, on est livré à soi-même avec des dizaines d'objectifs remplir, sans pouvoir en faire la moitié avant d'avoir construit les premiers gadgets, et on évolue donc au hasard jusqu'à ce que l'on trouve suffisamment d'objets pour pouvoir découvrir le niveau suivant. L'aspect recherche prédomine sur la plate-forme, et les passages qui permettent d'apprécier l'agilité du Grinch sont peu nombreux. Une fois le principe bien compris, le jeu devient trop facile et répétitif, mais les moins patients risquent de décrocher très vite. En bref, à part l'environnement sonore qui rappelle par moment certains thèmes de l'Etrange Noël de Mr. Jack, le jeu se révèle trop fade pour convaincre même les plus indulgents des fans du Grinch.
- Graphismes9/20
Les graphismes sont quasiment les mêmes que sur Playstation et les décors sont vides et bourrés de bugs. Même le Grinch ne ressemble pas à lui-même et semble endosser une combinaison verdâtre plus qu'une fourrure de monstre. On attendais mieux que ça pour cette version Dreamcast.
- Jouabilité12/20
Le Grinch paraît sans défense face aux assauts des Who. Les sauts et autres passages de plate-forme sont assez approximatifs. Le chien ne possède presque pas de mouvements.
- Durée de vie12/20
Même si les lieux ne sont pas nombreux, les objectifs vous obligeront souvent à y revenir lorsque vous aurez de nouveaux objets. L'aventure n'est pas courte mais très vite lassante car beaucoup trop répétitive.
- Bande son14/20
Le meilleur aspect du jeu. Les thèmes musicaux contribuent à l'atmosphère étrange du jeu et les voix en français sont amusantes.
- Scénario14/20
L'idée de départ est excellente et le jeu reprend globalement le scénario du film.
Cette adaptation Dreamcast de The Grinch se révèle quasiment identique à la version Playstation et ne propose aucune amélioration majeure. Le gameplay n'est pas très amusant et s'avère trop répétitif. Un plate-forme 3D qui lasse rapidement.