Après une mouture plutôt réussie sur Gameboy Color, le canard hystérique revient dans une version PSX radicalement différente. Fortement inspiré de Crash Bandicoot, cet opus n'offre véritablement aucune innovation majeure. Explications.
Là où Donald Couak Attack surprend, c'est dans son principe même. Contrairement aux nouveaux titres de plate-formes classiques dans lesquels il faut évoluer dans un univers en 3D, Donald, lui, reprend le principe de Crash Bandicoot avec des décors toujours en 3D, mais sur un parcours imposé. Bien sûr, la vue proposée sera différente selon les niveaux. Le plus souvent, vous dirigerez votre personnage en profondeur vers le fond de l'écran, ou en scrolling horizontal. Mais il faudra aussi s'adapter aux nombreux changements de direction en plein parcours, ou à la vue de face lorsque Donald est poursuivi et qu'il court vers le joueur. De bonnes idées bien sûr, mais rien que du déjà vu, avec l'humour de Crash en moins.
Reste le charisme du personne principal, à savoir Donald, qui ne loupe pas une occasion de montrer son mauvais caractère. A l'instar de l'opus Gameboy, le système de vie est représenté par l'humeur de Donald qui varie selon le nombre de coups que le canard encaisse. Au bout de deux, vous devrez reprendre au dernier checkpoint et perdrez une vie. Le niveau de difficulté, d'une simplicité affligeante au début du jeu, se corse très rapidement, malgré les nombreuses possibilités dont dispose Donald : coups de poings ou coups de pieds sautés, sauts sur la tête pour éliminer les ennemis et surtout un double-saut qui permet un gameplay plus riche. C'est un petit peu dommage, car les plus jeunes joueurs risquent de s'énerver rapidement à l'image du héros qui pique une crise de nerf lorsqu'il meurt trois fois de suite.
L'histoire est bien entendu la même que pour toutes les versions du jeu, le soft étant prévu sur tous les supports vidéo-ludiques. Gontran, Donald et Géo Trouvetou sont en train de suivre le reportage de Daisy, reporter de son état, à la télévision, lorsqu'ils assistent en direct à son enlèvement par l'affreux Merlock. Gontran part alors sans hésiter tenter de sauver Daisy, suivi de près par Donald qui va devoir non seulement retrouver la belle, mais également prouver sa supériorité sur son rival en terminant les niveaux plus rapidement que lui. Vos parcours seront donc soigneusement minutés et vous pourrez tenter d'améliorer vos temps histoire de rallonger un peu la durée de vie du jeu.
Le périple ne sera d'ailleurs pas de tout repos puisque ce ne sont pas moins de 16 niveaux qui se dresseront entre vous et votre dulcinée, avec à chaque fois un boss et un stage bonus que vous débloquerez en récupérant les items nécessaires répartis dans chaque stage. Les Boss et les niveaux bonus font souvent preuve d'originalité, comme ce niveau où Donald est poursuivi par un ours et court de façon grotesque vers le joueur, ou lorsqu'il doit se battre sur le nid d'un piaf géant. Pour varier les plaisirs, le jeu vous fera passer dans une superbe forêt, une montagne escarpée, un manoir lugubre et un sentier qui vous conduira jusqu'au temple de Merlock où vous pourrez enfin libérer Daisy avant le très pénible Gontran. Les graphismes sont très colorés et ont un rendu très cartoon. Les cinématiques sont, à l'image du DA, plutôt amusantes, surtout grâce au charisme des principaux personnages. L'ambiance sonore, très dynamique, peut devenir crispante lorsqu'il s'agit de se concentrer pour ne pas rater un saut, mais cette atmosphère gaie confère au jeu une ambiance très appréciable.
Donald Couak Attack reste donc beaucoup trop classique, et le principe de la 3D dirigée rend le jeu vraiment trop linéaire. L'inspiration Crash se fait ressentir jusque dans les nombreuses caisses à détruire, et les vues, pas très adéquates, engendrent parfois des problèmes de gameplay. C'est notamment le cas lorsque le personnage vient vers nous : on ne sait pas toujours à quel endroit se trouvent les plate-formes à cause de la perspective, et les vies partent alors très vite. Ultra-linéaire et extrêmement simple au début du jeu, les niveaux gagnent rapidement en complexité à partir du deuxième monde sans que le jeu n'en devienne pour autant insurmontable. Mais l'on peut néanmoins déplorer l'absence de plusieurs niveaux de difficulté, ce qui pourrait s'avérer être un réel handicap pour les plus jeunes qui souhaitent s'initier aux jeux vidéo. Peut-être que Donald aurait eu une chance s'il n'y avait pas déjà trois épisodes de Crash sur la console de Sony.
- Graphismes16/20
Un rendu très cartoon pour un jeu qui mise principalement sur le charisme de ses personnages et la beauté des graphismes. Les animations du canard rendent bien hommage au personnage le plus colérique de l'univers de Disney.
- Jouabilité13/20
Des petits de perspective lorsque la vue est de face. Le double saut est une bonne idée, et le stick droit peut faire office de bouton pour sauter et donner les coups, mais la maniabilité en devient peu précise.
- Durée de vie13/20
16 niveaux très linéaires et un peut trop courts. Les stages bonus et les boss sont intéressants, et la collecte d'items durant les parties rallonge un peu la durée de vie. Un seul niveau de difficulté, assez corsé à partir du deuxième monde.
- Bande son14/20
Une atmosphère très enjouée mais qui agace assez rapidement. Bruitages et voix très satisfaisants.
- Scénario11/20
Le coup de la fille qui se fait enlever... On aurait pu trouver mieux pour un jeu qui reprend l'univers de Donald.
Donald Couak Attack reprend le principe de Crash Bandicoot, sans apporter aucune originalité. Moins drôle que le titre de Naughty Dog, ce soft se termine assez rapidement pour peu que l'on ne soit pas rebuté par la difficulté.